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2 suicides par jour en Wallonie

17/01/14
2 suicides par jour en Wallonie

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le suicide serait la 13e cause de mortalité dans le monde, une tentative de suicide ayant lieu environ toutes les 3 secondes. En Wallonie, 2 personnes se suicident chaque jour !

Face à cette réalité, la Ministre wallonne de la santé, Eliane Tillieux, a fait de la lutte contre le suicide une priorité depuis le début de la législature. Au-delà de l’organisation de tables rondes destinées à optimaliser les dispositifs de prise en charge, une étude consacrée à l’incidence du suicide en Wallonie a été financée pendant deux ans.

Rapport chiffré

Selon cette recherche menée sur deux ans et coordonnée par l’AIGS, notre Région est particulièrement concernée par la question en 2009 :
 754 personnes en sont mortes ;
 34% des hommes et 44% des femmes ont eu une fois dans leur vie des pensées suicidaires ;
 6% des hommes et 10% des femmes ont fait une tentative de suicide ;
 4 personnes sur 10 connaissent quelqu’un dans leur entourage qui est décédé par suicide ;
 Plus d’hommes (62%) que de femmes (50%) éprouvent de la honte à chercher de l’aide professionnelle.
 Le taux de suicide est le plus élevé chez les hommes de plus de 80 ans.
 Chez les adolescents, la deuxième cause de décès est le suicide.

Offres d’aide

Les « désordres » psychologiques et/ou psychiatriques constituent un facteur de risque considérable, comme les antécédents suicidaires. Le recours à l’entourage (famille, amis, connaissances, collègues…) serait fortement bénéfique, de même que le recours aux services spécialisés, tels que les services de santé mentale. Il est donc primordial d’assurer une visibilité de l’offre de services disponible en Wallonie (65 Services de santé mentale, le numéro « 107 » gratuit et anonyme, le centre de prévention du suicide et d’accompagnement « Un pass dans l’impasse », etc.).

Recommandations

En effet, des mesures spécifiques ont été prises, afin de donner au secteur les moyens nécessaires pour une intervention efficace. Ainsi, l’asbl « Un pass dans l’impasse » a été agréé ce 1er juillet 2013 en qualité de Centre de référence spécifique suicide (centre de référence info-suicide) par la Ministre Eliane Tillieux. Diverses missions incombent à ce Centre d’expertise, tels que l’observatoire des pratiques, l’information, l’appui, la recherche et la concertation mais aussi la proposition d’un plan régional de lutte contre le suicide. Le Gouvernement wallon entend évaluer les actions, améliorer l’information de la population, former davantage la première ligne et optimaliser la continuité des soins par la concertation et la collaboration.

Prévention

En matière de prévention et d’accompagnement, l’asbl « Un pass dans l’impasse », une initiative de Solidaris – Mutualité Socialiste, constitue également un dispositif spécialisé. Ce service offrant, entre autres, des consultations thérapeutiques est voué à désamorcer la crise, à soutenir les personnes et les professionnels. Il travaille en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs de la santé.

L’activité de consultation correspond pour l’année 2013 à :
 2401 consultations pour un total de 379 usagers suivis au cours de l’année.
 264 nouveaux usagers (soit un total de 1280 patients depuis la création du Centre en 2008).

Pour la Ministre Eliane Tillieux, « éviter à tout prix le passage à l’acte peut paraître « ambitieux » mais notre volonté et notre détermination sont sans faille ; elles doivent bien entendu, et c’est le but aussi de l’éclairage de ce type de conférence de presse, s’appuyer sur une information accrue, une sensibilisation de la population et le soutien aux acteurs qui au quotidien travaillent sur le mal-être. »

(Communiqué de presse du cabinet Tillieux)



Commentaires - 1 message
  • Outre la douleur que produit la mort d'un être cher pour ceux qui restent, qui est une chose, la problématique du suicide, qui en est une autre, ne se solutionnera pas par des mesures sociales de type "sparadrap sur jambe de bois". Ce sont des facteurs systémiques profonds qui causent le désir d'échapper à la vie qu'ils mènent ou qui leur est réservée aux personnes qui font le pas rapide vers la mort. Cela dit, et au risque de paraître offusquant, il ne serait pas mauvais de s'interroger sérieusement sur le "droit" au suicide. Faisant fi des influencent judéo-chrétiennens qui imbibent nos cultures depuis si longtemps que même les plus "athées" ont des réflexes conditionnés par elles, on peut se demander si le suicide n'est pas une bonne manière de sortir avec dignité de cercles vicieux insoutenables pour certaines personnes. Pourquoi absolument vouloir maintenir en vie, même perfusées aux psychotropes ou dans des mouroirs insalubres, des personnes qui n'en veulent ou n'en peuvent plus? Ne serait-ce pas parce que nos sociétés en faillite ont un tel besoin de se faire une belle morale pour se disculper de leurs propres faiblesses? L'appel à l'aide est une chose, et crier au suicide pour se faire entendre montre que le système est incapable d'assumer à temps cet appel, là il y a quelque chose à faire. Mais si les gens se suicident sans crier gare, c'est que c'est leur choix, et à mon sens, ils en ont le droit. Dans ce cas, il n'y pas de quoi en tirer des statistiques alarmantes.

    alpha-iota dimanche 2 février 2014 18:51

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