Un site de l'Agence pour le Non-Marchand
Informations, conseils et services pour le secteur associatif

Autisme : "Après 18 ans, c'est de plus en plus difficile" (Témoignage)

16/07/14
Autisme :

La maman d’Alysa mobilise son énergie et son imagination pour trouver des activités de loisirs pour sa fille autiste Í¢gée de 25 ans, autant d’occasions de souffler pour elle et son mari également. Mais l’offre est loin d’être suffisante.

 Vers le dossier : Vacances : quelles solutions d’accueil pour les personnes handicapées ?

Alysa a 25 ans. Depuis qu’elle a quitté l’école à 18 ans, elle fréquente un centre de jour, ouvert toute l’année. Le week-end et les soirées, elle est chez ses parents. En outre, elle peut s’absenter du centre 20 jours maximum par an, faute de quoi le centre ne reçoit pas les subsides nécessaires. Alysa peut alors profiter de ces quelques jours de « congé » pour partir en vacances avec ses parents ou avec d’autres personnes.

Un manque de places

«  Le week-end, Alysa va parfois à la 2ème Base (centre d’accueil temporaire pour enfants, adolescents et adultes autistes, à Gembloux. La 2ème Base est le seul centre de ce type pour les personnes autistes en Belgique francophone, NDLR), mais il y a de moins en moins de possibilités parce la demande augmente sans cesse mais l’offre ne suit pas. Tous les ados sont devenus adultes, les adultes vivent plus longtemps, il y a donc une surcharge. Avant, elle y allait 5 ou 6 fois par an, maintenant elle s’y rend 3 fois par an quand tout va bien ».

Pourtant, ces activités sont essentielles : «  Nous ne sommes que deux à s’occuper d’Alysa depuis sa naissance car notre famille habite loin. Un week-end de répit de temps en temps est donc bienvenu. Quand je la dépose à la 2ème Base, je ferme la porte et je ne pense plus à Alysa pendant le week-end parce que je fais confiance à l’équipe ». Et la maman d’Alysa de pointer aussi le bien-être que cela procure à sa fille : « Elle se réjouit toujours d’aller à la 2ème Base. On adore évidemment partir en famille, mais c’est aussi important qu’elle parte sans nous avec des personnes de son âge. »

Quelle possibilité de loisirs pour les adultes autistes ?

C’est pour quoi depuis son plus jeune âge, la mère d’Alysa se bat pour que chaque année, sa fille puisse profiter d’une journée, un séjour ou un week-end entourée d’autres enfants autistes ou en intégration dans un groupe « ordinaire ». «  J’ai toujours été très créative », explique-t-elle, « et j’ai trouvé des solutions pour qu’Alysa parte à l’étranger ou en séjour à la ferme avec des associations, quitte à engager moi-même une animatrice en plus pour l’encadrer au sein du groupe ».

Mais depuis ses 18 ans, c’est la galère. « Il n’y a plus rien », déplore la maman d’Alysa, « d’autant que l’autisme demande un accompagnement plus rapproché qu’un autre handicap… ». Les parents et les associations de personnes autistes ne cessent de le répéter et de demander des structures d’accompagnement supplémentaires. «  Les ministres disent aux parents d’autistes ‘Créez des choses !’ mais il faut de l’argent et du temps. Or, on doit aussi travailler ! Plus notre enfant grandit, plus nous nous sentons démunis », conclut la mère d’Alysa.

Manon Legrand

N’hésitez pas à laisser vos commentaires ci-dessous ou sur nos réseaux sociaux.



Commentaires - 4 messages
  • Il est essentiel de tirer la sonnette d'alarme, car ici, on parle d'une jeune fille aimée, encadrée, accompagnée, mais il y a des autistes encore plus âgés de 40, 50, 60 ans et plus pour qui il n'y a RIEN, pour lesquels il n'y a plus d'entourage, parce que les parents sont décédés ou les ont abandonnés dans le fond d'un institut psychiatrique comme cela se faisait au temps où l'on ne devinait même pas l'autisme, où on le confondait avec d'autres pathologies. Un autiste Asperger, doté d'une intelligence normale à supérieure se retrouve seul avec ses "dysfonctionnements" qui croissent avec l'âge et qui diminuent l'autonomie. Pas une aide. Pas un service d'accompagnement. Pas une écoute. Pas une source de conseils et surtout pas un service social pour les protéger contre les autres. On les ignore, purement et simplement . Les parents ne pensent qu'à leur enfant adulte de 20-25 ans, mais oublient les adultes d'âge avancé qui sont pourtant la source de solution pour leur enfant grandissant, car ils savent participer à des mises en place d'accueil idéal...C'est inhumain de laisser les gens dans cet état-là parce que l'autiste "sait très bien réfléchir lui-même et être autonome une fois adulte" : faux ! De lus, la législation devrait obliger les familles à prendre leurs responsabilités envers la personne fragilisée et ne plus laisser les familles fuir pour "avoir la paix".

    eyelloc mercredi 16 juillet 2014 19:30
  • Bonjour à tous,rnOn connait l'histoire d'un enfant qui un handicap mentale et qui mort en prison. Je suis dans le même cas avec les parents. Mon fils est autiste et a 18 ans, impossible de prendre en transport scolaire. Au niveau du centre de jour il a un niveau élevé et est refusé. Mettre en place les structures nous en pensons tous, mon épouse et moi en envisageons pas pour nous mais aussi et surtout pour les autres mais, il faut des moyens pour mettre tout cela en place. Les ministres parlent parce qu'ils ne sont pas dans nos cas.rnBâtissons ensemble.

    Jeanj jeudi 17 juillet 2014 15:41
  • Je comprend très bien le problème de la maman d'Alysa, car nous avons nous même 2 ados autistes. Et comme elle, j'en ai marre d'entendre les horribles commentaires de ceux qui ne sont pas dans le cas et osent rejeter sur le dos des parents une prise en charge complète de leur enfant handicapé jusqu'à leur fin de vie. Comment une société qui se mobilise pour préserver son "droit" a la pension bien payée, refuse de voir l'horrible vérité des adultes handicapés? Et cela commence pour eux des l'age de 18-21 ans quand il n'y a plus de place en écoles spécialisées. Ecoles "spécialisées" qui sont elle-mêmes pas assez nombreuses et mal équipées et éduquées et ou on mélange tous les handicaps. Et quand aux centres de jour et institutions pour adultes, c'est encore plus dramatique. Il y a un manque criant d'infrastructures en Belgique. Et franchement je ne comprend pas pourquoi c'est aux parents de trouver des solutions. Comme si une famille avec des handicapés avait le temps et surtout l'argent pour mettre cela en route. Oui on en a tous envie car on sait que cela est vital non seulement pour nos enfants handicapés mais pour tous les membres de la famille.
    Quant a le problématique de l'autisme, oui il leur faut une prise en charge particulière et individualisée. La 2 eme Base a Gembloux est un exemple a suivre car ce service exceptionnel est unique en Belgique mais ne peut prendre que 6 autistes a la fois (c'est d'ailleurs pour cela qu'il fonctionne a merveille, ma fille pourrait vous le dire si elle savait parler).Alors avec 70.000 autistes répertoriés, faites le compte de toutes ces familles frustrées...

    Francoise Fontaine vendredi 7 novembre 2014 09:01
  • Je pense particulièrement Í  un ex-voisin "bizarre" vivant seul en "vieux célibataire", déambulant avec son imperméable, hiver comme été, trimbalant des sacs plastiques, ramenant chez lui des tonnes de papiers en tous genres qu'il collectionnait (des journaux aux tickets de caisse en passant par les revues), jusqu'Í  ce qu'on ne puisse plus rentrer chez lui (!), ayant reçu plusieurs avis de la commune pour déblayer sa maison â?? imaginez un incendie dans une maison bourrée de papiers ! â?? dont les planchers menaçaient de céder. Je ne sais ce qu'il est devenu, ni comment il a fini.

    Pierre-Hector samedi 29 octobre 2016 19:32

Ajouter un commentaire à l'article





« Retour