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"Crèches en Danger" ou l'urgence de modifier les normes des milieux d'accueil

14/03/14

Un collectif, dénommé « Crèches en danger », se mobilise pour interpeller les citoyens et les politiques afin de demander la révision des conditions d’autorisation des milieux d’accueil en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Ce collectif se compose de responsables de crèches, de parents et formateurs dans le secteur de la petite enfance. Tous veulent la même chose, la révision des conditions d’autorisation des milieux d’accueil.
Leurs constats : un manque criant de crèches publiques et des crèches privées davantage soumises à des réglementations changeantes « avec des exigences de moins en moins compatibles avec la réalité économique ».

Espérer trouver une place

Dans son mémorandum 2014, La Ligue des Familles estimait que, pour couvrir le besoin de places en milieux d’accueil, le “taux de couverture” devrait être de 51 %. Or d’après le collectif, « aujourd’hui en Fédération Wallonie-Bruxelles, seuls 22 % des enfants de moins de 3 ans peuvent espérer trouver une place en milieu d’accueil (70 % subventionné - 30 % non subventionné), et cette proportion va en diminuant ! » Subsidiés ou non, la plupart des milieux d’accueil de Wallonie et de Bruxelles sont aujourd’hui dans une situation financière critique.

Plan Cigogne III insuffisant

D’après les calculs de la Ligue des Familles, si le Plan Cigogne III (2014-2020) remplit son objectif, le taux de couverture serait de 36% d’ici 10 ans. En d’autres termes, il resterait toujours dans 10 ans quelques 15 % d’enfants demandeurs qui n’auraient pas de place en crèche. Pour les milieux d’accueil non subsidiés, le plan prévoit de mettre en œuvre les conclusions du projet pilote de coaching des maisons d’enfants. « Notons que ledit projet pilote a abouti à la création de 2 milieux d’accueil sur les 31 projets sélectionnés. Rien de bien surprenant si l’on considère la réalité financière des milieux d’accueil non subventionnés », ajoute le collectif.

Des crèches et des parents dépassés financièrement

D’après le collectif, « compte tenu des normes observées par l’ONE, les mensualités des milieux d’accueil non subventionnés devraient s’élever à environ 1000 €/mois par enfant, en tous cas plus de 850 €/mois ». Dans un contexte économique actuel compliqué, « un marché noir se développe, proposant de garder les enfants à moindre coût, dans des conditions échappant à tout contrôle de qualité. »

170 milieux d’accueil menacés

Les normes sont différentes en Communauté flamande. Elles permettent aux milieux d’accueil non subventionnés de « maintenir leur équilibre financier moyennant des mensualités plus abordables (autour de 650€/mois par enfant vs. 1000 €/mois en Fédération Wallonie-Bruxelles). » Les crèches bruxelloises, qui ont le choix d’affiliation, ont vite fait leur calcul. « Parmi les crèches autorisées par Kind en Gezin à Bruxelles, ¾ sont des crèches francophones ». Mais le décret voté en novembre 2013, modifiant les conditions d’autorisation et de subvention des milieux d’accueil de la petite enfance, risque bien de peser dans la balance. Ce décret oblige notamment la connaissance du néerlandais, en dehors du responsable, par au moins un(e) accompagnateur(-trice) par crèche affiliée à Kind en Gezin. D’après le collectif, « 170 milieux d’accueil, représentant près du tiers des places actuellement disponibles en Région bruxelloise, sont concernés et risquent de fermer leurs portes, ou de devoir augmenter leurs tarifs de près de 50 % pour pouvoir continuer d’accueillir des enfants après s’être mis en conformité avec les exigences en vigueur en Fédération Wallonie-Bruxelles. »

Viser le meilleur compromis

« Crèches en Danger » exige la révision de la politique d’autorisation des milieux d’accueil de la Fédération Wallonie-Bruxelles « afin qu’elle vise le meilleur compromis entre le bien-être des enfants, et la viabilité économique des milieux d’accueil ». Une pétition, proposée à tous les citoyens, a été mise en place sur le site http://www.crechesendanger.be/ à l’attention des ministres Nollet et Demotte.

Lire aussi :
 Notre dossier :Boom des places d’accueil avec le Plan Cigogne III
 Du flamand obligatoire dans les crèches à Bruxelles
 Mémorandum 2014 de la Ligue des Familles



Commentaires - 4 messages
  • Bonjour,rnrnIl est vraiment dommage que cet article, ce site et cette pétition ne donne pas de vraies pistes concrètes.rnLes normes de l'One ne sont pas trop intrusives et ne mettent pas de bâtons dans les roues contrairement à ce qui est dit...rnrnCe qu'il faut revoir se situe surtout au niveau des conditions d'engagement du personnel d'encadrement ! L'Onss est très lourd, les charges patronnales sont contraignantes. Impossible pour une crèche non subventionnée d'engager du personnel.rnrnIl faudrait aussi alléger les conditions de collaboration avec des indépendantes, qui paient leurs lois sociales, et qui sont pourchassées pour travail sous statut de "faux indépendants".rnrnEt alors oui peut être qu'on pourrait aboutir à des solutions acceptables.rnrnCe discours n'est rien d'autre que du vent, de la poudre aux yeux et de la propagande électorale, même s'ils se veulent apolitiques...rnrnF. DoumontrnDirectrice de Maison d'enfants

    FrançoiseD1966 jeudi 20 mars 2014 09:52
  • Si le financement des crèches était calculé de la même manière que celui des maisons de repos, les milieux d'accueil de la petite enfance n'aurait plus de problème. Les problèmes d' APE, PTP, calcul des ressources des ménages ( isolés, faux mono-parentaux... peuvent entraîner des révisons d'intervention suite à des déclarations masquant des avantages non-déclarés, ... ce qui peut créer des tensionS. La direction de crèche devant AINSI s'immiscer dans la vie privée des parents, elle est perçue comme se muant en contrôleur d'impôt . En maison de repos, des collectes de données sur l'encadrement, le taux d'occupation et le taux de dépendence, engendre un calcul par l'INAMI d'une intervention journalière par patient qui se situe autour de 40 euros par jour. Ces interventions arrivent sans retard trimestriellement sous forme d'avance et solde.

    Gérard Philippot jeudi 20 mars 2014 11:41
  • Un an pour que le personnel rafraîchisse son néerlandais, ce n'est tout de même pas la mer à boire ! A Bruxelles les cours de néerlandais sont obligatoires dès les primaires, l'insertion est de plus en plus en vogue dans les classes maternelles... Pourquoi ne pas s'y mettre dès la crèche ? Très bonne initiative.

    X jeudi 20 mars 2014 15:24
  • Avant, les éducateurs gradués A1, qui avaient bien sûr suivi plusieurs heures de psycho et notamment des cours spécialisé sur la petite enfance, plus des stages en crèche, pouvaient être engagés dans des crèches et remplir le rôle d'une puéricultrice maintenant l'O.N.E. a changé depuis longtemps les normes et on engage des puéricultrices (niveau secondaire) pas bien payées et pas toujours d'un niveau psychologique élevé, j'ai bien dit pas toujours car j'admire celle qui exécutent leur travail avec amour, passion et douceur. Nous sommes actuellement dans une ère où les parents sont obligés de travailler et les bébés qui devraient idéalement rester chez eux ne le peuvent pas. tout le monde sait pourtant que les premières années de vie sont primordiales pour le développement de l'enfant et je pense que l'accompagnement doit privilégier la qualité au niveau des apprentissages, mais ce n'est qu'un rêve dans notre monde si moderne et informatisé...

    Cori dimanche 23 mars 2014 12:04

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