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De la maltraitance institutionnelle

17/08/15
De la maltraitance institutionnelle

La récente condamnation d’une puéricultrice de la crèche Bébé cÍ¢lins, de Berchem-Sainte-Agathe, remet en lumière la maltraitance envers les petits enfants. Chaque année des cas de violence au cœur des crèches, sont signalés. Un sujet sacrément tabou !

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Le 11 août dernier, une puéricultrice de la crèche Bébé câlins, située à Berchem-Sainte-Agathe, a été inculpée de coups et blessures volontaires sur mineur d’âge, ayant entraîné la mort sans intention de la donner, par personne proche ou d’autorité. Les faits remontent au 21 mars dernier. La petite Malaïka, un bébé de dix mois, est décédée après un malaise survenu à la crèche. L’autopsie, effectuée à l’hôpital, a révélé qu’elle a été victime du syndrome du bébé secoué. Cette crèche n’était de surcroît plus aux normes depuis 2007. Kind en Gezin, l’équivalent flamand de l’ONE, n’avait pas renouvelé son attestation.

Des signes à observer

Le syndrome du bébé secoué fait partie des mauvais traitements physiques dont sont quelquefois victimes les tout-petits. Secouer un bébé peut entraîner de graves conséquences, du fait de la faiblesse musculaire de son cou, qui ne soutient pas encore très bien la tête. Cela peut provoquer des lésions au niveau des vaisseaux veineux du cerveau, qui risquent de se briser et provoquer un écoulement de sang dans la tête. Outre le décès, cela peut aussi entraîner de lourdes séquelles et handicaps. Le problème, c’est que malgré des hématomes internes, le bébé secoué peut ne pas présenter de signes clairs de maltraitance. Cependant, toute altération de son état général, des vomissements ou un état comateux, doit inciter à l’emmener d’urgence à l’hôpital.

Pros : comment réagir ?

Du côté des professionnels, en présence de tels actes, il faut immédiatement s’en référer à la direction. Mais l’absence de réaction de la hiérarchie ne doit pas empêcher d’agir pour aider un enfant en difficulté. Il ne faut pas rester seul(e) face à cette problématique et se référer à un service spécialisé. Les frontières de la maltraitance sont quelquefois floues à identifier. Un travail d’aide en amont peut aussi être suggéré, lorsque le professionnel de la petite enfance observe que les limites personnelles d’un(e) collège ou les siennes, sont atteintes. Une personne fragilisée éprouvera parfois des difficultés à contenir son irritabilité devant les cris et pleurs d’enfants.

A qui s’adresser ?

Plusieurs services d’aide peuvent être interpellés en cas de suspicion ou de constat de maltraitance sur un enfant. Au niveau scolaire, les CPMS (centres psycho-médico-sociaux) et l’IMS (inspection médicale scolaire) peuvent apporter leur aide. D’une façon plus générale, les SSM (services de santé mentale), les équipes SOS-enfants et les SAJ (services d’aide à la jeunesse), sont également là pour apporter leur soutien et trouver des solutions pour épauler ou prendre le relais, dans ces situations délicates. Actionner un réseau d’aide face à cette problématique fait partie des réflexes à avoir.

Sandra Evrard

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Commentaires - 1 message
  • 2 axes sont à professionnaliser de manière conjointe one-kindengezin, : la formation des puéricultrices qui est largement insuffisante et l'accompagnement interne des travailleuses par d'autres professionnels. Déposer dans une réunion ou en individuel la lourdeur de ce travail permet de se sentir entendue et soutenue...mais qui va donner les moyens d'une telle approche? Salarier les mères au foyer serait bien plus intelligent, au moins pendant une année avec possibilité que le mari prenne un relais (comme dans les pays nordiques)

    Chunauti jeudi 28 avril 2016 10:53

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