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Gardiens la paix VS Policiers : «  un risque de recrutement par affinité politique ou copinage »

16/04/14
Gardiens la paix VS Policiers: «Â un risque de recrutement par affinité politique ou copinage »

Eddy Lebon, Secrétaire général du syndicat Sypol, s’insurge contre le projet de permettre à des gardiens de la paix de devenir policiers moyennant une formation de 6 mois.

Lire notre dossier : Une loi étend les compétences des gardiens de la paix

Pour quelle raison évoque-t-on l’idée d’organiser une passerelle entre les fonctions de gardiens de la paix et d’agents de police ? Y a-t-il un déficit de candidats pour occuper les fonctions de policiers ?

Pas du tout ! Chaque année, il y a 16.000 candidats qui souhaitent entrer dans la Police. Mais c’est surtout intéressant à Bruxelles où les gens ne se bousculent pas au portillon pour devenir agents de police. Surtout dans des zones où les effectifs mis sur le terrain sont trop faibles. Les candidats doivent passer des épreuves cognitive, physique et médicale. Il y a aussi des tests de personnalité informatisés, une interview avec un psychologue, une épreuve en groupe et un entretien à bâtons rompus avec un psy, un policier local et un policier fédéral.

Pourquoi les syndicats policiers s’opposent-ils, unanimement, à ce projet ?

Dans le cadre de la passerelle qui serait prévue pour devenir agent de police, on ne se basera pas sur le diplôme. On ne vérifiera absolument pas si les candidats ont le profil adéquat sur les plans cognitif, physique ou de personnalité. La formation des policiers est souvent décriée, il serait inacceptable qu’on la revoie à la baisse. Ce serait totalement contraire à la philosophie des accords Octopus qui ont débouché sur la loi de 1998 avec la fusion de la gendarmerie, de la PJ et de centaines de polices communales, dans un but de rationalisation. L’idée était d’avoir des grades, des statuts, des formations, un uniforme et des armements uniques dans un but de simplification. Mais le statut est hyper-complexe et à force de créer ou de recréer des sous-catégories, on revient à la situation initiale.

Vous ne percevez aucun avantage dans une telle réforme ?

Les gardiens de la paix sont recrutés par affinités politiques ou par copinage, comme cela se faisait il y a 25 ans dans la police communale. Ici, on a l’impression de remonter 20 ans en arrière. Cette solution permettra à ces gens de progresser via des passerelles entre les fonctions, cela créerait un statut discriminatoire. Sur le plan politique, l’avantage serait la proximité de ce personnel. Le politique est doublement intéressé : certains veulent à nouveau recruter eux-mêmes et il y a aussi la volonté d’engager du personnel à bon marché. Mais le gardien de la paix n’a ni les compétences ni les mêmes missions que le fonctionnaire de police et on ne peut pas galvauder le niveau de recrutement. Surtout du point de vue des tests de personnalité et de l’interview avec le psychologue.

Caroline Dunski

Lire aussi : Les gardiens de la paix bientôt policier ?

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