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Les communes wallonnes, mauvaises élèves au niveau des logements sociaux

03/05/17
Les communes wallonnes, mauvaises élèves au niveau des logements sociaux

Tandis que la liste d’attente pour bénéficier d’un logement social s’allonge en Wallonie, les chiffres de l’année 2016 viennent de tomber. Résultats : une minorité des communes wallonnes respecte le quota, pourtant obligatoire, de 10% de logements publics sur leur sol.

Depuis le 8 février 2012 et la réforme du Code wallon du logement votée au Parlement, les communes de Wallonie se sont engagées à atteindre le quota de 10% de logements sociaux. S’il est du ressort du gouvernement wallon d’augmenter le volume des logements publics les programmes d’ancrage de logement sont d’initiatives communales, mais ceux-ci doivent s’inscrire dans l’action des sociétés de logements sociaux. Pour les communes qui ne respectent pas le quota de 10% de logements, des sanctions sont prévues par le Code. En pratique cependant, les 10% sont rarement atteints. Et les sanctions peu, voire pas infligées.

Une situation qui n’a pas évolué

Déjà en 2013, peu de communes wallonnes atteignaient le pourcentage de 10% de logements sociaux. En 2016, la situation a peu évolué : seulement 39 communes sur les 262 que compte la Région wallonne sont au-dessus de la barre des 10%. 160 se retrouvent sous le seuil des 5% et 50 d’entre elles ne dépassent même pas les 1%. C’est un triste constat sachant que plusieurs milliers de personnes attendent un logement social dans la région. Pour Tom de Schutter, le directeur du Département études et développement territorial de l’UVCW, cette dégradation s’explique par le nombre de ventes des logements. “ On en était à 200 logements vendus par an en Wallonie, en 2014, et encore davantage en 2015. Or, le rythme de construction est freiné par rapport à 2013, alors qu’il était déjà insuffisant. ”

Logements sociaux ?

Les logements sociaux sont destinés aux personnes isolées ou aux familles ayant des revenus modestes. Si le marché propose plutôt des appartements à la location à des prix démocratiques, des maisons sont également disponibles à l’achat, moyennant un prêt hypothécaire bon marché, notamment grâce au Fonds du Logement. Parce qu’ils relèvent de la compétence des régions, chaque législation en la matière diffère. Si certaines initiatives, comme les programmes Housing First ou les capteurs de logement existent et se mettent de plus en plus en place, c’est néanmoins au niveau de l’administration et du volume du parc immobilier que le problème se pose, puisque les communes ne respectent pas leur engagement en produisant 10% de logements sociaux. Le ministre wallon en charge, Pierre-Yves Dermagne a indiqué vouloir revoir le principe des sanctions sur une autre base que celle du critère des 10%. Il souhaite que la mise en œuvre de ces dernières soit renforcée.

Onhaye

Dans le cadre de l’ancrage communal, conformément à la législation visant la création de logement, Pierre-Yves Dermagne vient d’octroyer une enveloppe de 75.000 € destinée à la création d’un logement de transit situé à Onhaye. Ces logements publics permettent aux communes de faire face à des situations d’urgence lorsque ces dernières doivent reloger leurs habitants pour diverses raisons, telles que des incendies, l’insalubrité, les risques d’effondrement, etc.

La rédaction

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