Les infirmiers belges sont incapables de gérer la surcharge de travail
Une étude révèle que les infirmiers sont moins aptes à gérer la surcharge de travail dans les milieux conciliant différents niveaux d’études. Ce qui peut être fatal aux patients.
La semaine dernière, la Guide Social consacrait son Dossier de la Semaine aux études infirmières à deux vitesses. La réforme du double cursus des infirmiers est toujours attendue, alors qu’une étude parue dans la revue médicale "The Lancet" confond, entre autres, la formation belge. Le taux de mortalité des patients augmente lorsque des infirmiers de niveaux d’études différents font face à une surcharge de travail.
10 patients par jour en moyenne en Belgique
L’enquête menée auprès de 26.516 infirmières dans 9 pays différents, dont la Belgique, a montré que les infirmiers devaient prendre en charge 8,3 patients par jour en moyenne. Or, selon les informations recueillies par Le Vif-L’Express, les infirmiers belges s’occuperaient en moyenne de 10 patients par jour. Sur les 9 pays étudiés, 52% des infirmiers avaient un niveau d’études équivalent au bachelier. En Belgique, il n’y a pas autant d’infirmiers brevetés ou bacheliers en Wallonie et en Flandre : entre 30% et 40% des infirmiers wallons ne seraient titulaires que du brevet, alors qu’il seraient jusqu’à 70% en Flandre.
La mortalité en hausse selon le niveau d’études
Le taux de mortalité des patients sous 30 jours après une opération chirurgicale varie en fonction des pays mais aussi des hôpitaux. Clairement, l’étude met principalement en cause la surcharge de travail des infirmiers : le taux de mortalité augmenterait de 7% à chaque patient supplémentaire par infirmier. Or, il s’avère que les patients encourent davantage de risques en se faisant soigner dans des hôpitaux où les infirmiers ont un niveau d’éducation plus faible que la moyenne. En effet, à chaque tranche de 10% du personnel infirmier qualifié de niveau bachelier correspond une baisse du taux de mortalité de 7%.
Allonger les études à 4 ans
Pour le Vif-L’Express, le président de l’association belge des praticiens de l’art infirmier ACN, Paul Sonkes, s’est lui aussi prononcé en faveur d’un rallongement des études infirmières à 4 ans. Selon le praticien, il n’en faut pas moins pour rencontrer les exigences européennes d’un cursus complet de 4.600 heures. Loin de rendre la formation inaccessible, la mesure aurait participé, en Suisse, à une nouvelle popularité du métier.
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