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Les jeunes bientôt suivis après leur sortie des IPPJ ?

16/02/16
Les jeunes bientôt suivis après leur sortie des IPPJ?

Le ministre Madrane souhaite que les jeunes auteurs de faits graves ou qui se sont radicalisés, soient suivis après leur sortie des IPPJ. Un projet à (ré)activer rapidement ?

Actuellement, moins de 25% des jeunes font l’objet d’un suivi lorsqu’ils sortent des IPPJ (Institution publique de protection de la jeunesse). Raison à cela : le suivi post-placement se fait sur base volontaire. Le ministre francophone de l’Aide à la Jeunesse, Rachid Madrane, a donc annoncé sa volonté de rendre obligatoire le suivi des jeunes délinquants, auteurs de faits graves ou qui ont été pris en charge pour cause de radicalisation. Ce suivi se concrétise notamment par une aide fournie pour épauler le jeune dans le ré-accrochage scolaire, pour l’inciter à fréquenter une maison de jeunes, mais aussi prodiguer un accompagnement médico-psychologique, tout en travaillant le lien social et familial.

11 mineurs placés

Interrogé par nos confrères de RTL, Rachid Madrane explique que depuis son entrée en fonction à la tête de l’Aide à la Jeunesse, 11 mineurs ( 9 garçons, 2 filles) ont du être placés en section fermée, en IPPJ. Une minorité, malgré tout, sur les 1627 mesures de placements prises à l’encontre de 1081 jeunes, l’année dernière. “Lorsqu’ils sortent, on ne peut pas laisser ces jeunes sans suivi, il faut poursuivre le travail entrepris à l’intérieur. A la fois pour les aider à ne pas retomber dans une forme de radicalisme et pour les aider à se réinsérer dans la société. Ce pourqoi je propose que l’accompagnement post-institutionnel soit rendu obligatoire pour les jeunes qui ont soit commis des faits très graves, soit se sont radicalisés”, explique le Ministre.

Une politique de continuité

Cette volonté de suivre et épauler les jeunes sortant des IPPJ n’est cependant pas tout à fait neuve. Certes, le phénomène de radicalisation récent pousse certainement le politique à accélérer la cadence, mais elle était déjà évoquée sous la précédente législature. La prise de conscience d’une nécessité de suivre les jeunes porteurs d’un lourd passé, souvent désorientés, était déjà présente depuis plusieurs années dans les dossiers du cabinet Huytebroeck. La précédente Déclaration de politique communautaire prévoyait aussi que le gouvernement développe “les capacités de prise en charge à la sortie des IPPJ afin d’assurer l’intégration des jeunes dans la société”. Le phénomène de radicalisation et ses liens étroits avec une logique de petite criminalité incite à mettre en place les mesures adéquates. Aider les jeunes ayant commis des faits graves à se réintégrer dans la société et éviter qu’ils ne plongent dans l’engrenage de la récidive fait, quoiqu’il en soit, partie des missions des IPPJ.

Sandra Evrard



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