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Les priorités du gouvernement bruxellois pour le secteur psycho-médico-social : l'emploi, priorité n°1

15/09/14
Les priorités du gouvernement bruxellois pour le secteur psycho-médico-social : l'emploi, priorité n°1

Le nouveau gouvernement bruxellois a livré les grandes bases de sa politique régionale pour les cinq années à venir, fruit d’un consensus entre les 6 partis autour de la table (PS, FDF, cdH, Open VLD, sp.a et CDN&V.) La déclaration de politique régionale reprend en une petite centaine de pages les priorités et les défis du nouveau gouvernement bruxellois, qui hérite de nouvelles compétences suite à la sixième réforme de l’État. Zoom sur les mesures qui se rapportent au secteur psycho-médico-social.

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La Région se pose 7 grands défis : l’essor démographique, le développement économique de l’emploi, de la formation et de l’enseignement, la mobilité, la lutte contre la dualisation de la ville et la pauvreté, la qualité de vie, le logement et l’internationalisation.

C’est surtout le défi de l’emploi et de la formation qui concerne de près le secteur psycho-médico-social. La déclaration comporte de nombreuses déclarations d’intention mais aussi des mesures concrètes. A voir dans les prochains mois si le gouvernement – et le ministre en charge de l’Emploi et de l’Economie Didier Gosuin - tiendra ses promesses. Cela dans un contexte de 6ème réforme de l’Etat, qui livre de nouvelles compétences à Bruxelles, mais peu de moyens supplémentaires.

Développer l’emploi des jeunes

« Le développement économique de Bruxelles est fondamental. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement mettra tout en œuvre pour favoriser la création d’entreprises et l’embauche de Bruxellois », affirme la déclaration de politique régionale, consciente du problème épineux du chômage à Bruxelles.

C’est pourquoi le gouvernement bruxellois va d’abord mettre en place une Task force opérationnelle « emploi-formation-enseignement-entreprise » avec les acteurs concernés en vue de mieux cerner les besoins et nouveaux métiers et d’améliorer le dialogue entre les différents pôles.

Le gouvernement bruxellois, conscient que le chômage des jeunes est particulièrement fort (il peut atteindre 30% chez les – de 25 ans et parfois plus dans certains quartiers de la capitale) va prendre des mesures concrètes en vue de le résorber, comme la garantie-jeunes.

Cette mesure offrira à tous les jeunes de moins de 25 ans un contrat d’insertion socioprofessionnelle d’un an - c’est-à-dire un emploi, un stage ou une formation- dans les 18 mois qui suivent la sortie de l’école. 39 millions d’euros seront déboursés pour ce projet, dont 2/3 provenant des fonds européens. Pour Didier Gosuin, en charge du portefeuille de l’emploi, « il s’agit d’encourager les jeunes peu qualifiés à s’orienter vers des formations ». Le manque de qualification demeure, pour le nouveau ministre bruxellois de l’Emploi, un problème crucial à Bruxelles.
Le gouvernement compte poursuivre le financement chaque année de 3.000 formations professionnelles, 2.000 stages et 1.000 emplois. Des chiffres qui correspondent au nombre de jeunes qui après leurs études et après s’être inscrits à Actiris n’ont toujours pas trouvé de travail dans les 6 mois.

Le statut ACS toujours sur la sellette

Le statut ACS est un enjeu crucial pour le secteur psycho-médico-social. En effet, plus qu’une mesure de réduction du chômage, ou d’aide à l’emploi, les ACS - agents contractuels subventionnées- offrent un soutien structurel au non-marchand. Environ 10.000 personnes, dont 60% dans le secteur associatif sont employées sous ce statut. Réduire les ACS présente donc une menace pour de nombreuses associations. La ministre de l’Emploi du précédent gouvernement Céline Frémault avait déjà affiché sa volonté de réformer le système. La nouvelle législature prévoit de poursuivre cette enquête en vue de «  réorienter la politique des ACS  ». Elle devrait livrer ses résultats début 2015. « L’objectif de cette analyse est bien de maintenir une politique d’ACS dans notre Région mais surtout de les réorienter vers une politique qui active mieux les publics visés vers les lieux qui en ont le plus besoin (comme par exemple l’accueil de la petite enfance) », déclare le nouveau gouvernement, précisant qu’un « poste ACS se doit d’être un tremplin vers un emploi durable ». Comme l’avait déjà évoqué la ministre Céline Frémault sous la législature précédente, «  la condition de 6 mois d’inscription comme chercheur d’emploi pour les -de 40 ans pourrait être supprimée ». Faut-il donc comprendre que ces contrats seront donc limités dans le temps ?

Reste aussi la question épineuse du budget. Le gouvernement prévoit de mettre le budget consacré aux ACS « en synergie avec les moyens de la Garantie pour la Jeunesse et de l’activation des chômeurs, compétences nouvelles transférées ». En bref, ce dossier sera à suivre attentivement début 2015.

 Lire aussi notre dossier ACS

Titres-services, mieux contrôlés

Les Titres-services font partie des compétences que viennent d’hériter les Régions. Ce dispositif fait intervenir une entreprise agréée qui engage des travailleurs pour effectuer les services au domicile des utilisateurs (particuliers). Il permet de répondre en partie à la problématique des peu diplômés et du chômage de longue durée.
Le gouvernement, dans la continuité du précédent, « veillera à ce que la politique des titres services puisse faire l’objet d’un contrôle strict afin de détecter et décourager les abus. (…) Il sera particulièrement attentif à ce que les titres-services ne soient pas employés à d’autres usages, notamment ceux encadrées par les Communautés ». La déclaration de politique régionale ne parle pas d’augmentation du chèque (la précédente augmentation date de 2013).

 Lire aussi : Quel avenir pour les titres-services ?

Manon Legrand



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