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Les travailleurs carcéraux font de l'ombre aux indépendants

20/08/14
Les travailleurs carcéraux font de l'ombre aux indépendants

Le Syndicat des indépendants et des PME (SDI) dénonce la concurrence que leur font les personnes qui travaillent en prison. Elles sont environ 5.000 en Belgique, indique le journal Le Soir.

Les détenus belges qui travaillent dans les prisons feraient de l’ombre aux indépendants et entreprises de proximité. Payés environ un euro de l’heure, difficile pour eux de s’aligner.

«  Dumping carcéral »

Le quotidien parle de « dumping carcéral ». Si une entreprise paye 5 euros de l’heure pour un « ouvrier carcéral », un euro seulement part dans la poche du détenu. Cette somme n’est pas reconnue comme rémunération mais plutôt comme gratification et grâce à celle-ci, les détenus peuvent gagner jusqu’à 450 euros par mois.

Concurrence déloyale

Le SDI, le syndicat des indépendants et des PME, s’est expliqué dans le journal Le Soir : « on ne cherche pas à critiquer le travail des détenus. La réinsertion par le travail est une chose louable (…) Le problème est que de nombreux entrepreneurs ne peuvent pas s’aligner sur les prix pratiqués en prison. Nous voulons sensibiliser la population », a commenté Jean-François Dondelet, secrétaire politique du syndicat. Il pointe du doigt « la concurrence déloyale orchestrée par l’Etat entre des travailleurs qui ont des rémunérations horaires proches des pays de l’Est sans aucune protection sociale et la dure réalité d’un travailleur indépendant belge qui, confronté à sa propre destinée, doit s’assurer des rentrées de subsistance pour se financer une pension dérisoire et une couverture sociale précaire », a-t-il mentionné dans son communiqué. Le travail carcéral rapporte chaque année entre 3 à 4 millions d’euros, réinvestis dans les prisons. 1 million de ces bénéfices va dans les caisses de l’Etat.

Partenariats rares

Environ 5.000 détenus sur 11.000 travaillent en prison en Belgique. Parmi eux, 1.700 travaillent pour des entrepreneurs extérieurs et 400 travaillent pour les prisons dans les ateliers. Malgré leurs tarifs attractifs, tout n’est pas plus rose en prison, a expliqué Jean-Marc Boumal, fonctionnaire responsable de la régie du travail pénitentiaire du SPF justice. « Les partenaires sont rares. Et nous subissons également la concurrence. Celle du travail adapté ou des travailleurs venus des pays de l’Est », a-t-il conclu dans le quotidien.

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