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Moratoire sur les maisons médicales forfaitaires : La Wallonie veut une concertation

31/10/16
Moratoire sur les maisons médicales forfaitaires : La Wallonie veut une concertation

Le gouvernement wallon appelle le Fédéral à la concertation en ce qui concerne le moratoire imposé par la ministre de la Santé, Maggie De Block, sur l’agrément de nouvelles maisons médicales forfaitaires.

Bien que 12 maisons médicales forfaitaires aient été agréées pour 2017 par Maggie De Block, les nouvelles demandes seront désormais gelées. La ministre souhaite en effet établir un audit su secteur en vue de revoir le principe des forfaits. Le gouvernement wallon, en la personne du ministre de la Santé, Maxime Prévot, appelle le Fédéral à la concertation. Pour lui, une telle mesure est contraire à la politique qu’il mène en matière de Santé et reviendrait à freiner l’accès à des soins de qualité et de proximité aux patients les plus fragilisés.

L’importance de la multidisciplinarité

Les maisons médicales occupent une place importante dans l’offre des soins de santé de 1ère ligne. Elles rassemblent en leur sein différents professionnels de la santé (médecins, kinés, infirmiers, assistants sociaux, psychologues…) et encouragent la prise en charge pluridisciplinaire des patients. Actuellement, la Wallonie compte 64 maisons médicales, dont 44 fonctionnant au forfait. Pour le ministre, il est essentiel d’encourager les initiatives qui permettent de faire évoluer la 1ère ligne de soins vers plus de transversalité et de multidisciplinarité.

Les maisons médicales sont une réponse à la chronicité croissante des maladies mais également aux exigences des professionnels de la santé, notamment des jeunes médecins, en matière d’organisation du travail, et ce, dans un contexte de pénurie de médecins généralistes rencontrée dans de nombreuses communes wallonnes. Ces structures constituent dès lors la base de la politique d’organisation des soins de 1ère ligne menée par le ministre en Wallonie. Il est regrettable, sous prétexte de faire des économies, de freiner le développement de ces maisons médicales en imposant la seule formule des prestations « à l’acte ».

Efficacité de la mesure

Si Maxime Prévot peut comprendre la volonté de Maggie De Block de procéder à une évaluation du système, il faudra que celle-ci soit globale en y incluant des indicateurs de qualité comme le respect des recommandations en matière de prescription d’antibiotiques et les résultats en matière de prévention. De plus, un rapport du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a déjà fait l’exercice de comparaison du coût engendré par les patients de chacun des deux systèmes pour en arriver à la conclusion que l’un ne coûte pas plus cher que l’autre à la collectivité.

Le ministre s’interroge donc sur l’efficience d’une telle mesure : Maggie De Block annonce une économie de 7 millions €, ce qui correspond à une vision à court terme car rendre la visite chez le généraliste moins accessible revient à encourager le patient fragilisé à la reporter au risque d’aggraver son état de santé. Conséquences : le coût des soins de deuxième ligne augmente inéluctablement, de même que le coût des prestations « à l’acte » au niveau de la 1ère ligne.



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