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Nouvelle mesure anti-sida : un traitement préventif pour les individus à risque

23/09/14
Nouvelle mesure anti-sida : un traitement préventif pour les individus à risque

La Belgique serait le deuxième pays au monde, après les Etats-Unis, à tester un médicament préventif contre le Sida. Thierry Martin, directeur de Préventions Sida, a répondu à nos questions. Récit

La Ministre de la Santé, Laurette Onkelinx (PS), lance une nouvelle mesure anti-sida. L’idée est simple mais sujette à polémique : les individus à risques prendraient un médicament, le Truvada, visant à ne pas contracter le VIH. Efficace à 92% des cas s’il est pris chaque jour, ce traitement serait un complémentaire du préservatif.

Une lutte anti-sida sur plusieurs niveaux

Le lancement de cette période d’essai de 5 ans, proposée par Onkelinx, a pour but de tester l’efficacité et la pérennité de son remboursement de ce traitement préventif. Suivant le modèle des Etats-Unis, le seul pays au monde à avoir effectué cette période d’essai, l’opérateur de cette expérience en Belgique serait l’Institut de Médecine Tropicale, pour 120 000 euros.
"Cette expérimentation a pour but la prise de traitement chez les séronégatifs afin d’éviter toute infection. Le Truvada sera réservé à des publics très à risque, comme les homosexuels. Il s’agit d’un protocole pilote : l’intérêt est de vérifier s’il fonctionnera pour les catégories de personne les plus à risque. Cependant, il ne faut pas oublier que le préservatif reste essentiel dans la lutte contre le VIH." nous explique Thierry Martin
Après l’écriture du protocole, Laurette Onkelinx s’entretiendra avec les différents volontaires pour vérifier leur compréhension des enjeux développés par cette expérimentation.
L’opération devrait commencer d’ici fin 2014 ou début 2015.
Deux nouveaux centres de référence pour le sida vont également voir le jour, un à Bruges et l’autre à Mont-Godinne. "Cela devrait permettre à 500 patients supplémentaires d’être pris en charge", explique Laurette Onkelinx, dans les colonnes du Soir.

Des critiques envers cette nouvelle mesure

Cependant, plusieurs personnes s’interrogent : ce médicament s’avère onéreux, aux alentours de 800 euros par mois. Différentes maladies graves et/ou orphelines ne sont actuellement pas prises en charges par la sécurité sociale : le traitement préventif du sida le serait. Or, une solution bien moins onéreuse existe déjà : le préservatif. La Ministre de la Santé et Plate-forme prévention sida affirment que ce traitement serait bien en complément du préservatif et ne serait en aucun cas une caution à l’imprudence.
"Il s’agit bien évidemment de réduire le nombre d’infections par le VIH. Cette stratégie rejoint d’autres menées en amont, comme un dépistage plus régulier, afin de réduire au maximum le nombre d’infections. Sensibiliser les populations de manière correcte est l’objectif de cette campagne, il ne s’agit pas d’une caution à l’insouciance : aucun Truvada ne sera donné à un jeune garçon de 20 ans ou à la sortie de boîtes de nuit...", explique Thierry Martin, directeur de Préventions Sida.

Des résultats positifs aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, une partie de la communauté homosexuelle s’était inquiétée que cette mesure ne pousse certains gays à renoncer au préservatif.
Aids Healthcare Foundation, la plus importante ONG du pays dans ce secteur, avait assuré redouter des conséquences "catastrophiques". Pour l’instant, les premiers résultats vont à l’encontre de ces prédictions : selon les médecins, il n’y aurait pas eu d’accroissement des comportements à risque.



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