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Ocapi : un réseau de soutien pour l'accueil d'enfants avec une déficience

10/06/14
Ocapi : un réseau de soutien pour l'accueil d'enfants avec une déficience

Apportant une véritable approche inclusive aux milieux d’accueil de la petite enfance, le projet pilote Ocapi est un nouveau service dans le paysage bruxellois. Démarré en septembre 2013, ce projet aide les milieux d’accueil à réfléchir sur les ressources qu’ils peuvent mobiliser pour bien accueillir un enfant différent.

Notre dossier : Le décret inclusion : entre utopie et réalité sur le terrain

Cette initiative fait suite à un appel d’offre lancé par la ministre Huytebroeck, en charge de la politique bruxelloise en faveur des personnes handicapées, dont l’objet était « la mise en place d’un seul projet pilote de support itinérant des professionnels du terrain des milieux d’accueil ordinaires afin d’élaborer des projets d’inclusion d’enfants présentant une déficience avérée ou suspectée. »

6 services d’accompagnement à l’origine du projet

Les directions de six services d’accompagnement bruxellois Famisol (généraliste), RéCI-Bruxelles (déficience motrice), Sapham (déficience mentale), Saphir (trisomie 21, déficience auditive et dysphasie), Susa (troubles du spectre autistique), Triangle Bruxelles (déficience visuelle) ont décidé d’y répondre par l’introduction du projet Ocapi, qui a été l’heureux sélectionné.

L’objectif principal d’une telle initiative est de favoriser l’inclusion en milieu d’accueil d’enfants en bas âge présentant une déficience diagnostiquée ou dont le développement pose question au sein du milieu d’accueil. Pour ce faire, l’équipe Ocapi intervient uniquement à la demande des milieux d’accueil (et non des parents), et met à leur disposition des professionnels de l’aide précoce.

Une approche au cas par cas

Les situations diffèrent selon qu’il s’agisse d’un enfant sourd, d’un enfant ayant une déficience motrice ou mentale, et selon le niveau de gravité de la déficience. C’est pourquoi il est souvent nécessaire de faire appel à des professionnels extérieurs afin de développer ses propres compétences.

Françoise Mombeek est directrice de Réci-Bruxelles. Avec son association, elle participé à la création du projet Ocapi et est impliquée dans le développement de ce réseau de soutien.
Elle raconte : «  Une situation qui est souvent rencontrée dans les milieux d’accueil est de savoir comment aborder la question de la déficience d’un enfant avec les parents. Le sujet de la déficience est souvent tabou et il est extrêmement délicat d’enclencher un dialogue avec eux. C’est là qu’intervient la référente Ocapi. Elle va aider l’équipe à avancer dans son questionnement : quels sont ses besoins et quels sont ses peurs par rapport à l’accueil de cet enfant qui pose question, mais également par rapport aux parents ? La référente va soutenir les professionnels dans l’expression de leurs inquiétudes et de leurs représentations du handicap. »

Les compétences du personnel à valoriser

Dans ses interventions, Ocapi veille à ce que le milieu d’accueil soit attentif au rythme des parents et ne précipite pas un questionnement que les parents ne sont pas forcément prêts à partager. L’organisation veille également à ce qu’une relation de confiance soit développée avec la famille.

Le travail d’Ocapi est donc centré sur la valorisation des compétences des professionnels des milieux d’accueil et non sur la déficience en tant que telle. Cela passe par une réelle reconnaissance des difficultés rencontrées, ainsi que sur la recherche et la valorisation de ce qui a déjà été mis en place.

Le futur d’Ocapi incertain

La mentalité du projet suit une approche « environnementale » du handicap comme celle prônée dans la Convention des Nations Unies aux Droits des Personnes Handicapées(CDPH), à savoir que la déficience physique, sensorielle ou mentale d’une personne ne devient un handicap que dans la mesure où l’environnement de la personne n’est pas adapté à cette déficience. Aussi, l’ambition est clairement de rendre possible l’accueil d’un enfant différent dans un milieu ordinaire en valorisant tout ce que le milieu d’accueil a comme compétences.

Le projet Ocapi est subsidié jusque fin de l’année 2014. Si les résultats sont encourageants, il faudra néanmoins s’assurer qu’il soit renouvelé pour s’implanter davantage. Pour les partenaires, il est important de « travailler à la pérennisation de ce modèle de réseau, dans la mesure où le travail qu’il réalise répond de manière adéquate aux besoins des milieux d’accueil et, contribue à l’inclusion des jeunes enfants présentant une déficience au sein de la société. »

Poser un regard positif sur la différence

Pour Françoise Mombeek, l’espoir est aussi que « grâce à ce type d’expérience, les milieux d’accueil soient plus ouverts à des enfants différents. À coté du travail d’accompagnement, Ocapi réalise tout un travail de sensibilisation auprès des milieux d’accueil dans le but de les ouvrir davantage à l’inclusion. »

Ocapi (Organisation et Coordination de l’Aide Précoce pour l’Inclusion) est un service gratuit respectant la confidentialité. Vous pouvez y faire appel si vous êtes un milieu d’accueil de la petite enfance autorisé par l’ONE et actif sur la région bruxelloise. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter leur site web : http://www.ocapi.org/home

Delphine Hotua

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Commentaires - 3 messages
  • Il n'y pas assez d'initiative comme celle-ci ma petite fée de 3 ans 1/2 est suivie par un service d'aide précoce pour la stimuler sur le plan cognitif et par une kiné pour le plan moteur mais nous sommes dans le Namurois et il faut souvent aller sur Bruxelles pour bénéficier de quelque chose de ce genre, c'est pas toujours évident pour tous les parents

    Tchounette mardi 10 juin 2014 12:59
  • Chère Tchounette, sachez que l'équivalent d'Ocapi à Namur s'appelle Projet Badiane, je vous invite à parcourir leur site internet www.badiane.be. Bàv

    Caravelles mardi 16 septembre 2014 11:54
  • Bonjour,rnMes petits enfants de 4 ans (jumeaux) ont une déficience mentale légère. Ils habitent la Wallonie avec leur parents. Ils sont encore dans l'enseignement normal (1ère maternelle) où tout s'est passé relativement bien. A la rentrée, ils iront dans une école spécialisée à Soignies. N'ayant pas trouvé de stages pour les vacances d'été , ils étaient inscrits à la garderie de leur école comme chaque année depuis leur scolarisation. A 3 semaines de la fin de l'année la directrice de la garderie a prévenu les parents que les jumeaux ne seraient plus acceptés ! Raison invoquée: le personnel n'est pas formé pour s'occuper d'enfants déficients. Le papa des jumeaux a dû faire appel à une personne qui vient chez eux, à la maison , afin de les garder. Cela représente un coût important puisque cette dame dépend de la mutualité "Solidaris" . Pour le moment, la mutuelle des parents est "Partenamut".rnY a t-il l'équivalent d'Okapi en Walonie ? Vers qui pouvons-nous nous tourner pour trouver des stages ? Et qui peut assurer une garderie après les heures d'école ou pendant les vacances ? (L'école spécialisée où sont inscrits les enfants n'a pas de garderie). Merci de votre aide.rnMamylou

    MamylouKumpie jeudi 9 juillet 2015 08:57

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