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Parcours d'intégration : faut-il le rendre obligatoire en Wallonie ?

09/09/15
Parcours d'intégration : faut-il le rendre obligatoire en Wallonie?

En Flandre, le parcours d’intégration civique est obligatoire. Ce n’est pas le cas en Wallonie et à Bruxelles. Les positions politiques à ce sujet divergent !

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Olivier Chastel, le président du MR s’est prononcé en faveur d’un parcours d’intégration obligatoire en Wallonie, lors du meeting des estivales, dimanche dernier. « En Flandre, les résultats sont nettement meilleurs parce que le parcours d’intégration y est obligatoire. La Wallonie et Bruxelles doivent suivre cet exemple », a-t-il affirmé. Une annonce guère surprenante, puisque la position du MR à ce sujet a toujours été claire.

Immigrés et emplois ne font pas bon ménage !

Sur le site de RTL, l’économiste Bruno Wattenbergh estime lui aussi qu’il est prioritaire d’inscrire les migrants dans des parcours d’insertion qui comportent des cours de langues. « Mais nous sommes dogmatiquement réticents du côté francophone à leur imposer ce type de parcours. N’oublions non pas non plus que, contrairement à l’Allemagne, la Belgique décourage le travail des demandeurs d’asile, l’interdit même, et ne dispose pas d’un système de mini-job permettant une intégration progressive sur le marché du travail », affirme l’économiste. Il est vrai que l’OCDE reproche à la Belgique son manque d’insertion des immigrés sur le marché du travail.

Des situations différentes

Le parcours d’intégration civique a pour objectif de permettre aux immigrés, qualifiés « d’intégrants », d’acquérir les connaissances nécessaires pour pouvoir trouver leur place en tant que citoyen, en Belgique. Cette politique se déploie autour de différents axes, notamment la connaissance des langues nationales. Mais l’application est fort différente au sein des deux communautés. Obligatoire en Flandre, il ne l’est pas en Wallonie. Tandis qu’à Bruxelles, certaines personnes peuvent se retrouver dans le parcours d’intégration flamand, mais avec quelques exceptions. Un véritable casse-tête !

En Flandre, ça roule !

En Flandre, le parcours, qui porte le nom de « inburgering » (que l’on pourrait traduire par « rendre citoyen »), est obligatoire pour les étrangers de plus de 18 ans, qui viennent s’installer durablement en Flandre ou à Bruxelles. Les Belges qui ne sont pas nés en Belgique et dont au moins l’un des parents n’est pas né dans le pays, font également partie du groupe cible. Le programme de formation se décline autour d’une orientation sociale, de cours de néerlandais et d’un suivi professionnel.

Une amende à la clé

En résumé, les « intégrants » inscrits au parcours reçoivent des informations pratiques (comment obtenir des allocations familiales ? Où trouver une aide médicale ?), des informations sur les valeurs et les normes sur lesquelles repose la société flamande et belge, des cours de néerlandais et un accompagnement au niveau professionnel. Ces démarches se font avec un accompagnateur personnel qui les guide dans leur parcours. Un migrant qui a signé un contrat d’intégration civique et qui ne le respecte pas peut être sujet à une amende.

En Wallonie, inciter pas obliger

En Wallonie, le parcours d’intégration est composé de plusieurs modules. Seul le premier, consacré à l’accueil des primo-arrivants, est obligatoire. Les autres, qui comprennent notamment l’apprentissage du français, la formation à la citoyenneté et l’orientation socioprofessionnelle, sont facultatifs. Lors de la déclaration de politique régionale, le nouveau gouvernement a quand même inscrit un point visant à rendre l’apprentissage de la langue obligatoire, mais en ajoutant un bémol lié aux moyens disponibles… Les clivages politiques quant à l’obligation du parcours, rendent l’évolution du dossier difficile ! A suivre….

Sandra Evrard

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