Petite enfance : le Plan Cigogne III est-il suffisant ?

Lire notre dossier : Boom des places d’accueil avec le Plan Cigogne III

Trois mois de grossesse ! Une belle échéance à partir de laquelle on peut commencer à diffuser la bonne nouvelle. Un moment où l’angoisse se manifeste aussi. Trois mois, c’est le délai minimum à attendre avant de pouvoir inscrire son futur enfant dans une crèche. Et quand on habite à Bruxelles ou dans le Hainaut, la démarche peut s’apparenter à un vrai calvaire. Le Plan Cigogne souhaite apporter des solutions à ces difficultés. Nombreux sont ceux qui applaudissent le projet mais quelques bémols demeurent…

Des chiffres revus à la baisse

Le chiffre rond des 16.000 nouvelles places d’accueil a toujours été clamé haut et fort mais ce ne sont en réalité que 14.879 places qui devraient voir le jour d’ici 2022. Un détail qui a son importance vu la détresse de certains parents face au manque de possibilités d’accueil de leur enfant.

Entre 2014 et 2022 ?

Ce chiffre de 14.879 est-il véritablement suffisant ? Pas par rapport au nombre total d’enfants de moins de 3 ans… Et puis, que va-t-il advenir des générations nées entre le début et la fin du projet ? En effet, l’étalement de la programmation ne permettra pas d’assurer un droit à l’accueil pour tous les enfants nés entre ce laps de temps.

Qu’en est-il du besoin des parents ?

Le nombre des presque 15.000 places à créer a été estimé par rapport au taux de couverture recommandé (soit le rapport entre le nombre de places disponibles et le nombre d’enfants de moins de 3 ans). Actuellement, ce taux s’élève à 28 %. Si le plan suit correctement son cours, la couverture s’étendrait à 37 %, soit plus que les demandes avancées par l’Union européenne. Mais selon La Ligue des familles, « ce taux de couverture ne dit rien du nombre de places nécessaires pour répondre aux besoins des parents. Or, c’est bien cela qui doit être le point de départ de cette politique de place d’accueil : la demande des parents ».

Sur base de son enquête citoyenne de 2012, La Ligue des familles a, elle, estimé les besoins du taux de couverture à 50 % pour répondre correctement aux nécessités des parents, soit la création de 35.000 places d’ici 2022. On en est loin.

Fanny Leroy

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