Plus de chômage pour les non-diplômés
Depuis ce 1er septembre, les jeunes de moins de 21 ans sans diplômes, sont exclus du bénéfice des allocations d’insertion. De nouveaux candidats pour les CPAS !
Parmi les nouvelles salves de mesures relatives au chômage des jeunes, il en est une entrée en vigueur ce 1er septembre : les sans-diplômes de moins de 21 ans n’ont plus droit aux allocations d’insertion. Il s’agit de l’une des mesures du gouvernement Michel qui était quelque peu passée inaperçue au sein du package des changements, relatifs aux conditions de perceptions des allocations. Mais elle aura certainement des effets directs sur les jeunes concernés, dès aujourd’hui.
8000 jeunes touchés
Cette nouvelle mesure implique que les jeunes de moins de 21 ans, qui n’ont pas obtenu leur diplôme de fin d’études secondaires, n’auront plus droit aux allocations d’insertion. Désormais, seul ce diplôme ou la preuve de réussite d’une formation en alternance, ouvriront le droit au bénéfice de l’allocation d’insertion. Les jeunes en échec scolaire sont donc pénalisés par cette mesure, alors qu’ils forment déjà le gros du panier des demandeurs d’emploi, les plus en difficulté pour décrocher un travail. Cela concernerait près de 6900 jeunes en Wallonie et 1500 à Bruxelles.
54,4% d’insertion en 6 mois
Il ressort de la dernière étude annuelle sur le taux d’insertion dans la vie professionnelle des jeunes demandeurs d’emploi, publiée par le Forem, que l’influence du diplôme dans l’accès à l’emploi, reste un atout majeur. Les études qui ont le meilleur taux ou niveau d’insertion demeurent le bac (73 %), le contrat d’apprentissage via la formation en alternance (63 %) et le master (57 %). Les demandeurs d’emploi ayant suivi un apprentissage (réseau IFAPME et Cefa) sont également bien lotis, avec un taux d’insertion dans la vie professionnelle de 30 %, en moins de cinq jours. Plus globalement, en 2014, le taux d’insertion moyen des jeunes dans les 6 mois était de 54,4 %, contre 53,4 % en 2013 et 53,2 % en 2012.
Les plus fragilisés, les plus touchés
Le fait d’exclure les non-diplômés de moins de 21 ans du bénéfice des allocations d’insertion, risque de gonfler, une fois encore, les demandes d’allocations auprès des CPAS. Mais cela accroît aussi le risque de décrochage et de démotivation de ces jeunes, qui ne bénéficieront plus de l’accompagnement des services du Forem et d’Actiris. Ces derniers recommandent d’ailleurs aux jeunes de s’inscrire dans leurs bureaux, malgré cette mesure. Car si le gouvernement pense, de cette façon, inciter les jeunes à décrocher davantage leur diplôme de secondaire, les acteurs du secteur de l’emploi estiment quant à eux, que c’est se fourvoyer. Cette mesure aurait par contre un impact économique certain pour le gouvernement, avec une économie estimée à 35 millions d’euros. En revanche, il ne s’agit peut-être qu’une histoire de vases communicants, vu que les CPAS risquent d’être à nouveau sollicités par de nouveaux exclus !
Sandra Evrard
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