Psychomotricité : six étudiants attaquent l'Etat belge
Six étudiants en psychomotricité, soutenus par la Fédération francophone des Etudiants (FEF) et par l’Union professionnelle belge des psychomotriciens francophones (UPBPF) ont décidé d’attaquer l’Etat Belge.
Le combat n’est pas fini ! Depuis la décision de la ministre de la santé de ne pas reconnaitre la psychomotricité comme profession paramédicale à part entière, les réactions se font entendre de toutes parts :la FEF et l’UPBPF ou le secteur lui-même. A présent, 6 étudiants assignent l’Etat belge et la Communauté française en référé, rapporte le journal Le Soir. Leur objectif : contraindre la Belgique à reconnaitre la psychomotricité comme profession paramédicale.
Petit rappel
Le secteur est furieux que Maggie De Block ne prenne pas position et utilise comme excuse l’attente de l’avis du Conseil National des Professions Paramédicales (CNPP). Ce dernier a remis son avis depuis longtemps déjà, considérant que la psychomotricité relevait plutôt d’une qualification professionnelle particulière et non d’une profession à part entière. L’exercice de la profession serait dès lors réservé aux kinés, aux ergothérapeutes ou aux médecins.
Un cabinet d’avocats spécialisés
Les six étudiantes sont conseillées par des avocats spécialisés et avancent une série d’arguments allant à l’encontre de l’avis du Conseil National des Professions Paramédicales. Parmi ceux-ci, le fait que, dans l’Arrêté Royal qui liste les actes autorisés, seuls les ergothérapeutes peuvent recourir à la pratique de la psychomotricité. En effet, dans l’exercice de la kinésithérapie, toute action destinée à « à améliorer des troubles de nature psychomotrice » serait tout simplement illégale pour la pratique
Une nouvelle concurrence ?
Les avocats relèvent aussi l’absence de psychomotriciens dans la section du CNPP qui a remis un avis défavorable à l’exercice de la profession. Pour eux, si « la psychomotricité devait être admise comme profession paramédicale », le marché verrait donc l’apparition « de nouveaux concurrents pour les professionnels paramédicaux ». En conséquence, il n’est « pas étonnant que les professions existantes soient », dans un réflexe corporatiste, « protégées ». La liste des arguments avancés par les avocats ne s’arrête pas là. (lire l’article)
Un ras-le-bol
Les étudiants en psychomotricité attendent depuis longtemps que leurs études soient reconnues. Le nœud du problème : un bachelier en psychomotricité qui existe dans l’enseignement francophone mais pas en Flandre. Dans le nord du pays, les kinés et éducateurs suivent une spécialisation pour pouvoir pratiquer la psychomotricité. En FWB, c’est la tendance européenne qui domine. A cet effet, le ministre Marcourt (PS), avait créé un bachelier en psychomotricité en 2012. Laurette Onkelinx, ministre de la Santé en fonction à l’époque, avait proposé de reconnaitre la psychomotricité comme profession paramédicale au sens de la loi sur les métiers de la santé. Après réflexion, le Conseil national des professions paramédicales avait émis un avis défavorable, pointant du doigt les différences de formation entre la Flandre et la partie francophone du pays.
Les débouchés ?
Sans titre officiel, ce sont évidemment plusieurs centaines d’étudiants qui se retrouvent avec des débouchés professionnels, académiques et de mobilité restreints. Si certains arrivent à travailler en tant qu’indépendants ou à se reconvertir, d’autres n’en ont tout simplement pas envie, après avoir été formé pour une profession qu’ils estiment nécessaire et qui doit être reconnue comme à part entière.
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