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Quand les jeunes en IPPJ défont les préjugés

18/05/15
Quand les jeunes en IPPJ défont les préjugés

Des jeunes filles résidant à l’IPPJ de Saint-Servais réalisent un reportage vidéo sur le thème de la violence pour briser les stéréotypes collant aux jeunes condamnés en justice

Sur une initiative du délégué aux droits de l’enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles, l’Institution publique de Protection de la Jeunesse de Saint-Servais est la première à accueillir un projet du genre. L’objectif de David Lallemand, directeur du projet, est de casser l’image des IPPJ comme centres de détention pour délinquants mineurs. Un cliché persistant qui occulte complètement l’action des éducateurs et l’accompagnement continu auprès des résidents. Pour changer les choses, il suffit de donner la parole aux jeunes qui n’ont qu’une envie : montrer combien ils comptent s’en sortir.

Les jeunes en IPPJ font leur communication

Pour changer l’image négative des IPPJ, enracinée dans la société, il faut changer la communication qui l’entoure. Et quoi de mieux que les premiers concernés pour en parler ? Une quinzaine de jeunes filles de l’IPPJ de Saint-Servais se sont chargées de réaliser un reportage vidéo sur le thème de la violence, alliant séquences radio et interviews de personnalités politiques et d’anciens détenus.

Pour cela, elles ont reçu une formation aux médias. D’emblée, un constat étonnant : les jeunes filles sont tout à fait clairvoyantes sur le rôle des médias dans l’image négative véhiculée par les IPPJ. "Genre aux infos, ils vont nous parler plus du négatif et ils vont faire un gros sujet sur ça, affirmait une jeune fille au micro de la RTBF. Alors qu’il y a plein de choses positives et intéressantes dont ils pourraient parler aussi." L’idée, c’est donc de recoller à la réalité en réalisant un reportage original, vu depuis l’intérieur, où l’on parlerait du mauvais comme du bon.

Casser l’image pour donner une chance aux jeunes

Le plus difficile, sans doute, pour les jeunes en IPPJ, c’est que quand ils quitteront la structure, quand ils s’en seront sorti, l’image leur collera toujours à la peau. "Je sais très bien que des gens à l’extérieur vont me juger. Beaucoup ont des préjugés. On va me dire : ’Oui, l’IPPJ, pourquoi tu y es allée ?’ Mais ces gens ne savent pas comment cela se passe ici, à l’intérieur", confiait une jeune de Saint-Servais, toujours pour la RTBF. Quand on parle des IPPJ, on semble en effet oublier que ces structures sont avant tout dédiées à la protection des jeunes, qui se retrouvent là le plus souvent car ils ont souffert de lourdes difficultés familiales . Ils sont alors entourés d’éducateurs avec qui ils opèrent un véritable travail sur eux-mêmes et leurs rapports à la société.

A l’IPPJ de Wauthier-Braine, un groupe de jeunes garçon s’est lancé sur le même projet. Les reportages seront diffusés en septembre prochain pendant une conférence internationale à Amsterdam. En s’exprimant ainsi et en se montrant aux yeux de tous, ces jeunes espèrent apporter leur pierre à l’édifice pour faire changer les choses.



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