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Quel avenir pour les maisons médicales ?

08/03/16
Quel avenir pour les maisons médicales ?

Fortes de leur succès, les maisons médicales connaissent une extension géographique importante en Belgique. Petit topo sur leurs points forts et défis.

Travailler en maisons médicales, pourquoi pas vous ?

Mémorandum des maisons médicales : un an après

Le nombre de maisons médicales est en constante augmentation, reflétant leur succès auprès de la patientèle. Basées sur un système de financement forfaitaire, elles ont attiré les publics les plus précarisés, tout en restant accessibles à la population dans son ensemble. "Grâce à nos systèmes de financement, nous avons pu capter une population qui était relativement précarisée. Les chiffres le confirment. Nos structures sont ouvertes et accessibles à tous. Nous avons de fait, une population mixte qui fréquentent les centres", déclare Olivier Mariage, directeur de la maison médicale de Tournai à la RTBF. Les maisons médicales font néanmoins face à de nombreux défis, dont celui d’apporter une solution au numerus clausus ou d’obtenir des subsides en vue du lancement de nouvelles structures,...

Un succès limité dans le temps ?

"Rien n’est perdurable, mais je pense qu’il reste des marges importantes à réaliser", explique Olivier Mariage au sujet du futur des maisons médicales. Il poursuit : "la croissance s’accélère aujourd’hui. En Région wallonne, il y a une cinquantaine de maisons médicales agrées comme associations de santé intégrées. Le Ministre Prevot a récemment agréé 8 nouvelles structures. Ça fait 16% d’augmentation en un an". Une évolution majeure du taux de pénétration, qui ne semble pourtant pas suffisante à ses yeux. "Je pense qu’il est nécessaire d’avoir au moins une maison médicale pour 10.000 habitants. Il en faudrait au total 1000 en Belgique. On est encore loin. A certains endroits, on atteint un taux de pénétration de 30%, à Bruxelles notamment. On ne sait pas si ça va encore évoluer. Une chose est certaine, partout ou l’on ouvre une une maison médicale, le succès est assuré".

Quelle place pour la médecine ?

Les contours donnés à la pratique de la médecine aujourd’hui semblent impacter le fonctionnement des maisons médicales. "La médecine c’est quelque chose de déjà très compliqué par nature et elle se complique encore ces dernières années avec l’évolution des technologies. Ensuite, les médecins et autres paramédicaux doivent se préoccuper de toute une autre série de problèmes, tels que ceux d’ordre psychologique, social, etc..." Aujourd’hui, la santé mentale occupe de plus en plus de place dans le travail des médecins, ce qui oblige les maisons médicales à faire face à de nouvelles exigences. Pour Olivier Mariage, la féminisation du métier est également un aspect à prendre en compte dans l’analyse du contexte où évoluent ces structures. "Aujourd’hui, il y a 70 à 80 % de femmes qui sortent des Facultés de médecine. Les femmes ont une autre approche de la fonction. Elles sont plus sensibles et attentives aux aspects de la vie familiale par exemple".

Demande de financement

Le principe d’autogestion et le mode de financement forfaitaire caractérisent le fonctionnement des maisons médicales. Dans le premier cas, il s’agit d’un mode d’organisation devenu rare aujourd’hui. En quoi cela consiste-t-il ? En résumé, il s’agit d’une association de travailleurs qui forment une asbl pour pouvoir co-gérer une institution, sans l’intervention d’un tiers. Le financement qui en découle est d’un niveau satisfaisant, même si un manque de soutien concernant le lancement de nouvelles structures est à souligner : "Comme le financement repose sur le nombre d’inscrits, la constitution de la patientèle peut prendre plusieurs années. On travaille alors à perte pendant une période. S’il y avait quelque chose à demander aux politiques aujourd’hui, ce serait ce financement pour le démarrage".

Résolution du numerus clausus

Peut-on voir un début de solution au numerus clausus dans la croissance des maisons médicales ? Pour Olivier Mariage, la création de telles institutions est en quelque sorte une manière de trouver une solution au problème, puisque les jeunes médecins et assistants sont fortement représentés dans le secteur. Mais, d’après lui, cela ne résoudra pas complètement le problème. Il y aura tout de même une pénurie de médecins. Le directeur originaire de Tournai parle en connaissance de cause, puisque les effectifs de médecins généralistes seront, pour cette ville, réduits de moitié dans les années à venir.



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