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Salles de shoot : le débat est relancé

27/09/16
Salles de shoot : le débat est relancé

La question d’ouverture ou non de « salles de shoot » en Belgique fait polémique. Les associations sont pour, les politiques sont réceptifs, mais rien n’est encore concret.

En matière d’usage de drogues, une des questions principales sont les problèmes de santé publique qu’elle engendre. Environ 70% des usagers de drogues ont l’hépatite C, qu’ils se transmettent par le partage de seringues infectées. Pour pallier cette situation, les associations demandent l’ouverture de « salles de shoot », en vue de réduire les risques, mais aussi d’éviter la consommation en rue, notamment à Bruxelles.

Le principe

Le principe d’une « salle de shoot » est que l’usager viendrait consommer avec son produit et son propre matériel ou il pourrait en trouver du propre sur place. Christophe Collin, directeur de l’ASBl Dune, est favorable à l’ouverture de ces salles, qui permettrait « aux consommateurs de consommer dans des lieux sécurisés, où il y aura moins de violence, moins de problèmes liés au matériel qui traîne… Au final, c’est une plus-value pour le quartier. La plupart des modèles qui existent sont des salles avec des petits boxes où les gens peuvent venir consommer et repartir. »

Une demande qui n’est pas nouvelle

Depuis longtemps le secteur fait la demande de ces « salles à moindre risque » et dans certains pays la pratique est déjà établie. Le directeur de Fédito Bxl, Sébastien Alexandre, expliquait en juin dernier que « Ces salles constituent une véritable aide pour la personne. L’enjeu est de développer davantage encore, un dispositif qui se veut pragmatique et centré sur la santé publique, en nous donnant l’opportunité d’entrer en contact avec les usagers les plus désinsérés, et de leur offrir un lieu sécure pour leur consommation. Ce faisant, et grâce à l’aide d’infirmiers et de professionnels spécialisés, les risques liés à la consommation de drogues seront fortement diminués ». Si les ministres sont réceptifs, comme c’est le cas de Cécile Jodogne, ministre bruxelloise de la Santé, rien n’a encore été mis en place dans la Région.

La réduction des risques

La réduction des risques part d’une constatation, qui est que certains usagers de drogues ne souhaitent pas ou sont dans l’incapacité d’arrêter leur consommation. Dans ce cas, les informer sur les risques liés à l’usage de drogues est primordial. De plus, prévenir ces risques en leur fournissant un matériel propre et une aide sociale et sanitaire minimales est de la responsabilité de l’état. Il s’agit d’une politique de santé publique qui vise la réduction de la mortalité, de la morbidité et de l’exclusion sociale. La philosophie de cette politique de santé s’abstient de tout jugement ou discrimination quant à l’usage des drogues et adopte une approche non-directive, dans laquelle l’usager est considéré comme un citoyen.



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