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Travailleurs de nuit : « veillez à améliorer votre hygiène de vie »

03/02/15
Travailleurs de nuit : « veillez à améliorer votre hygiène de vie »

Que le travail de nuit accroisse le risque de mortalité est une chose. Ne rien faire pour l’éviter en est une autre. Des choses peuvent être mises en place afin d’améliorer au quotidien son hygiène de vie.

La vie de l’être humain se calque sur un système circadien, c’est-à-dire un rythme biologique d’une période d’environ 24 heures. La règle générale veut que de jour, on est actif et de nuit, on se repose ; une cadence régulière liée à nos hormones. Dès lors, en cas de changement, notamment avec des rotations de nuit dans le travail, ces rythmes biologiques sont perturbés et cela peut avoir des effets néfastes pour la santé.

 Travailler la nuit raccourcit la durée de vie
 A la faveur des travailleurs de nuit, des soins de santé en continu...

Le rythme circadien perturbé

Pour Edelhart Kempeneers, médecin du travail et directeur du service externe de prévention et de protection SPMT-ARISTA, ces problèmes de santé sont liés à une perturbation du cycle circadien par la lumière : "Les travailleurs de nuit sécrètent moins d’hormones telles que la mélatonine. Après plusieurs années de travail, cela augmente le risque de cancer du sein chez la femme de 11% et dans une moindre mesure, le risque de cancer de la prostate chez les hommes."

Par ailleurs, le travail de nuit chamboule également l’organisation type d’une journée, notamment d’un point de vue nutritionnel. « Normalement, on mange 3 fois par jour : matin, midi et soir. Avec des rotations récurrentes dans les plages horaires, le travailleur est décalé par rapport à la normale. Il aura tendance à manger plus de snacks et à se réconforter dans une alimentation grasse et sucrée. Ce qui à terme peut augmenter le risque de diabète et d’obésité », explique encore le docteur Kempeneers.

Créer une ambiance propice à l’endormissement

Quant à la difficulté à trouver le sommeil, elle est liée aux ruptures fréquentes du rythme veille-sommeil. « Le problème, quand on dort pendant la journée, c’est qu’on risque d’être davantage dérangé par le bruit ambiant. Il convient dès lors d’essayer de se reposer dans un endroit calme. Il faut aussi éviter l’exposition à la lumière sinon la sécrétion d’hormones du sommeil, la mélatonine, risque de ne pas être assez élevée et de, par conséquent, empêcher l’endormissement », précise ce spécialiste en médecine du travail.

Il déconseille cependant fortement la prise de médicaments pour s’endormir. Car si de premier abord, tel remède aide à tomber dans les bras de Morphée ; à la longue, une dépendance se crée. De plus, la qualité du sommeil n’est pas là-même que lorsque l’on s’endort naturellement.

Le sport, votre meilleur allié santé

Enfin, afin de limiter les effets nocifs du travail de nuit sur la santé, le docteur Kempenners insiste sur l’importance d’un mode de vie sain : « Vivre sainement, c’est la chose la plus efficace. Et dans cet ordre d’idées, la pratique d’une activité physique réduit les troubles du sommeil et est bénéfique pour la santé. Donc nagez, courez, faites ce que vous voulez mais dépensez-vous ! »

Car si beaucoup de travailleurs font du sport après leur journée de bureau, la chose semble plus difficile à mettre en place pour quelqu’un qui vient de finir une nuit de garde. Or, c’est peut-être la clé d’un meilleur équilibre biologique.

En guise de résumé, un travail de nuit ne doit pas faire l’impasse sur une bonne hygiène de vie. Que du contraire !

Notez encore qu’un travail de nuit fixe, sans changement dans les shifts à effectuer, se révèle moins nocif pour la qualité du sommeil qu’un travail avec des rotations régulières dans les horaires, où les rythmes biologiques internes du travailleur sont constamment chamboulés.

Delphine Hotua



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