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Un logement décent pour tous... A quel prix pour les associations ?

16/06/17
Un logement décent pour tous... A quel prix pour les associations ?

Les associations d’aide à domicile, surtout à l’entretien et à la rénovation du logement, sont en difficulté. Avec des budgets limités et un travail en majorité bénévole, elles essayent d’aider des personnes à bas revenus.

Un logement décent n’est pas uniquement un droit, comme précisé dans l’article 23 de la Constitution. Pouvoir l’habiter relève tant du vital que de la dignité humaine. Heureusement, des initiatives publiques et citoyennes existent, mais pour combien de temps et à quel prix ? En effet, entre les difficultés de financement et le coût de l’emploi, la bataille est rude !

Un problème de budget

Les travailleurs sociaux de première ligne le savent bien : colis alimentaires, magasins de seconde main, tarifs sociaux et autres dispositifs existent. Ils permettent toutefois à peine à certains ménages fortement précarisés, ou en situation de pauvreté, de garder la tête hors de l’eau. Ces mêmes travailleurs peuvent donc se retrouver bien démunis face aux demandes de bénéficiaires pour des petites rénovations / réparations à prix démocratiques. En effet, faire appel à un professionnel est hors de prix pour la plupart des bénéficiaires. A ce niveau de bas revenus, il est donc essentiel qu’une offre sociale puisse répondre à la demande.

Des solutions … Pas toujours abordables

Cette offre de « dépannage social » existe. Ce sont des structures, le plus souvent des CPAS, qui offrent à des particuliers habitant en Région wallonne une aide pour des petits travaux dans la maison et au jardin. Ces services sont généralement regroupés sous l’appellationIDESS, ou Initiatives de Développement de l’Emploi dans le secteur des Services de proximité à finalité Sociale. Les IDESS sont agréées et financées par la Région et doivent travailler dans un cadre particulièrement strict, notamment au niveau de la participation financière demandée aux bénéficiaires. De manière générale, cette dernière est d’environ 10€ / heure / homme pour les personnes précarisées. Cependant, même à ce tarif très démocratique, les services proposés par les IDESS sont impayables pour les ménages. Ceux-ci se retrouvent dès lors endettés… auprès de leur organisme de payement.

Des associations existent

Heureusement, en parallèle à ces structures subventionnées, des associations viennent en aide aux personnes les plus pauvres pour l’entretien de leur logement. Ces ASBL offrent les mêmes services que les IDESS, mais à un coût largement inférieur. Comment font-elles ? Pour la plupart, ces ASBL comptent sur des bénévoles compétents et passionnés qui aident à peindre, tapisser, dépanner, aménager etc. Leur engagement citoyen permet aux bénéficiaires de ne payer qu’une participation financière modique, pour un service de qualité. A titre d’exemple,l’ASBL « Compagnons Dépanneurs » intervient un peu partout en Wallonie, à Bruxelles et à Anvers. A Liège, les ASBL « Télé Service » et « La récré du cœur » proposent le même type de services.

Pour combien de temps ?

Si ces associations peuvent compter sur le temps alloué par leurs bénévoles afin de proposer un tarif minimum pour leurs prestations, il est cependant important de remarquer qu’elles manquent cruellement de soutien financier de la part des pouvoirs publics. En effet, malheureusement, ces associations sont souvent très peu, voire pas du tout subventionnées, en manque de reconnaissance officielle et forcées de tirer le diable par la queue pour faire face à leurs frais. Et ils sont nombreux : achat, entretien et renouvellement de matériel, loyer, charges, entretien des véhicules … Si les dons de particuliers et certains appels à projets leur permettent de respirer momentanément, l’argent manque, le financement se fait rare et les emplois pérennes coûtent cher.

Quelles solutions ?

Hormis le cadre défini pour les IDESS qui, rappelons-le, impose une participation financière horaire impayable pour les plus précaires, certaines associations peuvent prétendre à une reconnaissance en tant qu’Association de Promotion du Logement (APE). Un tel statut offre une subvention annuelle permettant de couvrir, grosso modo, les frais liés à un emploi à temps-plein partiellement subsidié. La procédure de reconnaissance est longue et fastidieuse et nécessite de remplir de nombreuses conditions, ce qui n’est pas toujours faisable pour de petites et très petites associations. Au-delà de ces deux formes de reconnaissance officielle, les ASBL doivent partir « à la pêche » aux subsidex annuels (Ville, Province …) pour de petits montants et sans garantie. D’autres lignes de subsidiation existent, mais il faut avouer qu’il est extrêmement compliqué de trouver son chemin dans les labyrinthes régionaux, communaux et communautaires, surtout lorsque l’association ne dispose pas d’un employé chargé exclusivement des recherches de fonds. Un cadastre des subsides existe, mais il est destiné uniquement aux citoyens et aux administrations. A quand un coup de pouce pour les associations ?

MF – travailleuse sociale



Commentaires - 1 message
  • Merci ! Les infos synthétiques sont rares. LÍ  , j'ai pris des notes, et des souvenirs sont revenus.

    druYdeu dS jeudi 22 juin 2017 14:57

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