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Vers une réorganisation des services d'urgence en Belgique ?

04/04/16
Vers une réorganisation des services d'urgence en Belgique?

Le KCE recommande de réorganiser les services d’urgence. Sa proposition ? Créer des centres de soins aigus non planifiés. Un changement qui risque d’affecter les pratiques du personnel paramédical concerné.

Dans notre pays, chaque hôpital possède un service d’urgence – et parfois même plus s’ il a plusieurs sites. Ce qui donne au final 1,24 service d’urgence pour 100 000 habitants, un chiffre considérable en comparaison avec les autres pays.

Une répartition non rationnelle

La moitié de ces services ont moins de 55 contacts par 24 h (en moyenne), et moins de 6 contacts par nuit...C’est pour cette raison que le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) recommande de limiter les services d’urgence. A la place, il préconise l’établissement de centres de soins aigus non planifiés. Dans ce cadre, des permanences de médecine générale et des services d’urgences recevraient les malades selon les besoins.

Fonctionnement des centres de soins aigus non planifiés

Quels contours pourraient avoir le fonctionnement de tels centres ? Ces services ouverts 24h/24 et 7 jours/7 se composeraient d’une porte d’entrée commune, d’une zone de triage, d’une permanence généralisée et du service d’urgence de l’hôpital. Ainsi, la mesure sera peut-être à l’origine de la création de nouvelles fonctions pour le secteur. Hormis l’apparition d’équipes de triages, d’autres changements pourraient chambouler le fonctionnement des hôpitaux si la proposition du KCE passe. Quant à l’avenir des paramédicaux en urgence, le KCE n’en dit pas plus. Nous pouvons néanmoins imaginer une organisation certaine des équipes, voire une réduction de celles-ci.

Pour une alternative aux postes de garde

D’autres solutions n’ont-elles pas été exploitées en vue de réduire la sur-fréquentation des centres d’urgence par une patientèle inappropriée ? Des postes de garde existent depuis 2003 en Belgique mais la méconnaissance de ces services par le public ne leur a pas permis de remplir ce rôle. D’autres facteurs expliquent le faible taux de fréquentation des postes de garde : les patients font souvent davantage confiance aux équipes hospitalières, en ce qui concerne leurs enfants notamment. Il y a également des raisons financières : le tiers payant en vigueur aux urgences permet de ne payer que le ticket modérateur. Chez le médecin généraliste, les patients doivent d’abord avancer la totalité des honoraires, ce qui, lors d’une consultation de nuit ou de weekend, peut représenter un montant important.

Etape par étape

C’est pourquoi le KCE conseille de procéder par étape afin de ne pas brusquer les choses au cours de la transition. Voici ses propositions : dans une première phase, fermer les services d’urgence des hôpitaux qui en possèdent plus d’un. Dans une seconde phase, procéder à d’autres fermetures, mais dans le cadre plus large d’une réforme globale du paysage hospitalier et du système de financement. Les tâches seront alors redistribuées entre hôpitaux et des réseaux hospitaliers seront créés ; l’existence d’un service d’urgence deviendra donc moins cruciale pour le fonctionnement de certains hôpitaux.

Quel prix ?

Le KCE propose également d’unifier le ticket modérateur de la permanence de médecine générale et du service d’urgence , de manière à ce qu’il n’y ait plus d’avantage financier pour le patient à se rendre aux urgences au lieu de consulter un médecin généraliste. Le ticket modérateur serait payé une seule fois, à condition que le patient se conforme à la proposition de soins que lui propose le triage. De quoi ne pas effrayer le patient ? Patience jusqu’à l’entrée en vigueur de la nouvelle réforme...



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