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Le travail de deuil, la résilience face à la mort

08/06/18
Le travail de deuil, la résilience face à la mort

Comment doit-on réagir face à un deuil personnel ou celui d’une famille que l’on encadre ?

Perdre un proche cause toujours douleur et colère. Qu’il s’agisse d’un adulte ou d’un enfant, parent ou cousin éloigné, connu ou inconnu, le deuil est universel mais culturellement différent. Et lorsque nous, travailleurs du psycho-social et du médical, nous sommes confrontés au deuil de nos usagers ou à celui de leur famille, le malaise peut nous envahir. S’entame alors ce qu’on appelle « le travail de deuil », commun à chacun.

Les USP, les accompagnateurs

Les établissements sanitaires tels que les hôpitaux ou les maisons de repos constituent un lieu du « mourir » souvent inadapté. Le malaise est grand lorsque nous les arpentons et davantage lorsque nous y travaillons, côtoyant régulièrement la mort. Avoir peur de la mort est naturel car elle est inconnue de son propre vécu. Face à cela, les unités de soins palliatifs (USP) ont renouvelé l’intérêt pour la fin de vie avec la mission principale d’améliorer le confort du mourant, facilitant ainsi le deuil des familles. Néanmoins, certaines familles se tournent plus volontiers vers le personnel de l’établissement de soins. Il faut alors faire preuve de disponibilité, d’écoute, d’informations nécessaires (et non abusives) afin de créer cette chaleur humaine qui fait toute la différence.

Un accompagnement pas toujours présent

Si des associations sont disponibles pour permettre aux endeuillés de traverser le travail du deuil, elles ne sont pas automatiques et sont souvent ignorées. Les arrêts de travail s’enchaînent et l’isolement social commence. L’absence d’accompagnement et les difficultés à se séparer des premiers objets d’amour engendrent des complexités au niveau du temps et de la personnalité. La peine peut être refoulée pendant longtemps. La perte peut être complètement refusée. Les émotions et les sentiments qui en découlent peuvent être ignorés. S’il n’est pas pris en charge ou encadré, le deuil s’étale sur du très long terme, voire toute la vie, causant des soucis chroniques (mal de dos, grosse fatigue) et psychologiques (névrose, dépression).

Outils à disposition des accompagnateurs

Les professionnels qui accompagnent des personnes en fin de vie ne sont pas toujours préparés à la déontologie et aux émotions qu’une telle situation engendre. Si la famille éprouve du chagrin en se reposant uniquement sur la perte, les soignants et infirmiers peuvent éprouver un réel soulagement dans le combat que le mourant a à mener. Afin de gérer au mieux, des formations sur la gestion du deuil sont proposées et peuvent être suivies dans la formation continue avec un intervenant extérieur. Elles permettent une première confrontation avec le deuil et les différents scénarios possibles. Le professionnel peut prendre conscience s’il est prêt ou non, s’il peut affronter une situation de deuil et accompagner les endeuillés.

Les étapes à surmonter

Le travail du deuil se fait en plusieurs étapes. La première est la phase « d’idéalisation de l’être » où la culpabilité émerge, la deuxième concerne la perte d’intérêts pour tout ce qui ne touche pas la personne disparue et la dernière est le détachement progressif à l’égard de ceux qui permettent le retour vers de nouveaux investissements. À souligner que le travail de deuil est normal. Il s’agit de l’épreuve de la réalité qui permet au sujet de se détacher progressivement de sa souffrance. Suite à cela, l’individu devra reconnaître la perte et se réinvestir. La tâche est très affective et demande une grande énergie psychique et physique dont la durée dans le temps est variable.

Qu’est-ce que ce « travail du deuil » ?

Expression créée par le père fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud, « le travail de deuil » est le processus qui concerne les réactions des différents éléments du psychique (le surmoi, le moi et le ça) face à la perte d’un objet d’attachement ou d’un être cher. Il consiste en un lent rappel de tous les souvenirs liés au défunt, mais aussi émotions inconscientes, projets, fantasmes... La structure morale et judiciaire, les pulsions et la raison vont définir si le deuil est qualifié d’acceptable ou non. C’est pour cette raison que chaque personne est différente face à ce processus.

L’éduc Touche-à-tout

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