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Unia en débat au Parlement flamand

07/03/17
Unia en débat au Parlement flamand

Unia, le centre interfédéral pour l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations, subit depuis plusieurs semaines des critiques et des attaques de la part de la N-VA . Raison pour laquelle le Parlement flamand a décidé de débattre, ce mercredi, sur le fonctionnement et le rôle du centre.

Tout est parti d’un mail envoyé par erreur. Un employé d’Unia a malencontreusement diffusé son avis sur l’une des affaires en cours, jugeant l’accusation d’un homme pour antisémitisme de "hautement problématique". Le centre a immédiatement dû faire face à de multiples attaques, notamment de la part de la N-VA. Parti qui souhaite d’ailleurs régionaliser Unia, car il ne le considère ni "neutre", ni "objectif". Un avis controversé qui sera débattu ce mercredi au Parlement flamand.

Réunir le Parlement flamand ?

L’idée de réunir le Parlement flamand pour débattre du rôle d’Unia vient des partis flamands Groen et sp.a. Ces derniers souhaitent mettre les choses au clair sur les propos tenus par certains membres de la N-VA sur l’institution fédérale. "Nous avons une ministre qui fait circuler généreusement des mensonges et cela suscite des questions au sein même de la majorité", a déclaré un élu vert. Le chef de groupe des chrétiens démocrates flamands a quant a lui estimé qu’"un débat plus large doit bien avoir lieu au sein du parlement, tant en ce qui concerne Unia que la position de la ministre."

La N-VA en guerre contre Unia

Zuhal Demir, la nouvelle secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances et son homologue flamande Liesbeth Homans ont pris Unia pour cible depuis quelques semaines. Toutes 2 issues de la N-VA, elles n’ont fait qu’appuyer le rejet d’une institution jugée "hostile" depuis longtemps par le parti. Suite au mail envoyé par erreur par le centre, les 2 femmes réclament que "la lumière soit faite". L. Homans a par exemple déclaré à la Gazet van Antwerpen : "Cela me laisse sans voix qu’Unia soit aussi partial, apparemment, face au racisme et à la discrimination." Ou encore à De Zondag : "Unia n’est ni neutre, ni objective et ne défend que les personnes allochtones. Je me pose des questions sérieuses sur son fonctionnement."

Unia se défend

Face à ces critiques, le centre n’a pas manqué de se défendre. "Mme Homans semble aveugle quant aux différents effets d’Unia" a notamment estimé la directrice de l’institution, Els Keytsman, dans un communiqué. Patrick Charlier, également directeur d’Unia, a quant à lui déclaré à la RTBF : "Nous avons le mandat de faire respecter les législations anti-discriminations (...) et en ce sens, nous ne sommes pas nécessairement neutres, nous sommes là pour défendre des personnes qui sont victimes de discriminations. On essaye d’être objectif dans le traitement des dossiers mais aussi avec de l’empathie pour les personnes victimes de discriminations". Il conclut : "On gène la N-VA, car on est une institution interfédérale qui fonctionne."

Soutien massif

Si Unia a vivement été critiquée, elle a également reçu un soutien massif de la part de plusieurs acteurs. Après le MR qui s’est dit satisfait du modèle interfédéral d’Unia, c’est à présent le MRAX, mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, qui vient tout juste d’adresser une lettre ouverte aux 2 ministres de la N-VA. Le président y déclare notamment : "Vous ne vous attaquez pas "aux vrais problèmes" relatifs à l’égalité des chances, pourtant nombreux. Votre méconnaissance du sujet est affligeante. Mais peut-être n’êtes-vous pas là pour lutter pour l’égalité, mais uniquement pour démanteler encore un peu plus l’état fédéral au profit du projet séparatiste de la NVA ?"

La rédaction



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