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Bientôt un "Plan alcool" à la rescousse !

04/01/16
Bientôt un

Près de 10% des adultes ont un problème avec l’alcool, en Belgique. Seul un sur douze cherche ou reçoit de l’aide, souvent après plusieurs années. Le Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) a analysé les raisons de ce comportement.

Un « Plan alcool » vient d’être lancé par le SPF Santé publique. Celui-ci comportera des campagnes d’information ainsi qu’une réglementation plus stricte sur la vente et la publicité sur l’alcool. « Un accord doit être trouvé pour la fin octobre 2016. Tous les acteurs autour de la table devront avoir une attitude constructive si l’on veut atteindre les objectifs fixés », indique Cécile Jodogne, Ministre de la Santé.
Le futur « Plan Alcool » entend poursuivre un triple objectif de santé publique :

 prévenir les dommages liés à l’alcool ;
 élaborer une politique orientée vers les groupes cibles et les situations à risques ;
 combattre la consommation inadaptée, excessive, problématique et risquée.

Causes multiples d’une inertie

Cette initiative fait suite à une analysé commandée au Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE). Celui-ci préconise l’adoption de plusieurs mesures pour faire face au manque de demande d’aide, en cas de problème de consommation d’alcool.
Différents acteurs ont été identifiés, face à cette inertie : la société dans son ensemble, l’organisation/les prestataires de soins, et la personne concernée. Comme ces facteurs interagissent les uns avec les autres, il serait plus efficace d’agir sur ces trois niveaux en même temps. Les mesures préconisées comprennent entre autres un « Plan alcool » extensif, une meilleure formation des prestataires de soins, et davantage d’information du public, au sujet de la consommation (problématique) d’alcool.

Un problème de société

Au niveau de la société, on soulignera à quel point la consommation d’alcool fait partie de notre vie quotidienne. Par conséquent, une consommation problématique n’est souvent reconnue comme telle que très tard, voire pas du tout. En revanche, une fois que le problème devient gênant pour un individu et/ou son entourage, notre tolérance diminue : nous avons alors tendance à penser qu’il est l’unique responsable et qu’il n’a qu’à s’en sortir tout seul. Ce qui suscite chez l’intéressé de la honte et un déni qui peut se prolonger longtemps.

Impliquer les prestataires de soins au processus

Toute personne présentant une consommation problématique doit se voir proposer une prise en charge appropriée. Or, beaucoup de prestataires de soins sont d’avis qu’il est difficile de d’identifier ce problème, de l’aborder avec le patient et de proposer l’aide nécessaire. C’est pour cette raison que la formation des professionnels de la santé doit y accorder davantage d’intérêt à ce sujet, notamment pour développer des compétences communicationnelles nécessaires. La consommation problématique d’alcool doit être comprise et abordée comme un problème de santé qu’il est possible de soigner et il est souhaitable que les prestataires de soins adoptent avec ces patients une attitude empathique et sans jugement. On sait par ailleurs que poser régulièrement la question de la consommation d’alcool et proposer une intervention brève, quand c’est nécessaire, sont des démarches qui ont prouvé leur efficacité pour faire baisser la consommation. C’est le médecin généraliste qui est l’intervenant le plus proche, mais il y en a d’autres, comme le gynécologue qui peut s’y intéresser à l’occasion d’une grossesse, par exemple.

Il faut également élargir l’offre, tant en première ligne (médecins généralistes, psychologues, etc.), que dans les hôpitaux généraux et psychiatriques, avec un financement correct et une bonne collaboration entre les différents niveaux de soins. De cette manière, les intervenants enverront plus facilement les patients vers une aide spécialisée et les temps d’attente seront plus courts.

Créer le débat avec les personnes concernées

Il est aussi essentiel d’agir au niveau des personnes ayant une consommation problématique elles-mêmes. Ces dernières ont souvent tendance à nier le problème, à éprouver de la honte, à penser qu’elles n’ont pas le temps ou l’argent pour un traitement, ou encore à se convaincre qu’elles peuvent s’en tirer toutes seules. Ces personnes doutent également souvent de l’efficacité des traitements et craignent de perdre leurs contacts sociaux si elles arrêtent ou diminuent leur consommation. Leur fournir des informations sur les lieux où demander de l’aide et obtenir des explications est donc crucial ! Mais la famille et l’entourage proche doivent aussi être impliqués dans ce processus, notamment sous forme d’informations sur les possibilités des prises en charges et du rôle qu’ils peuvent jouer, sur des thérapies familiales disponibles, etc. Une approche intégrée, en quelque sorte !

Lire aussi :Qui sont les demandeurs de traitements liés à la drogue ou l’alcool ?



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