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L'accompagnement périnatal auprès du père lors d'une séparation

23/11/17
L'accompagnement périnatal auprès du père lors d'une séparation

Dans mon travail en périnatalité, il arrive que le couple parental soit séparé dès la grossesse. Le travail est donc plus compliqué et double puisque nous devons permettre à chacun d’y trouver sa place.

Quand un couple se sépare durant la grossesse, on a tendance à se centrer sur la mère. Pourtant, le père est bien présent malgré la séparation et a un rôle très important. Il faut donc trouver un juste milieu entre la place qu’on peut donner à la mère et la place du père tout en laissant le bébé au centre de notre intervention.

La séparation

Une séparation n’est jamais anodine, mais quand elle se fait durant une grossesse, elle est souvent vécue comme un abandon de la part de la future maman. Quand notre équipe intervient pour la première fois, la séparation a souvent déjà eu lieu. La femme que nous avons en face de nous est envahie par la colère et refuse tout contact avec l’homme qui l’a abandonnée. Elle souhaite même que le père ne puisse prendre aucune place auprès de son futur bébé. Notre rôle, en tant qu’équipe périnatale, sera de redonner la place au futur papa, d’amener cette maman à dépasser sa colère et penser aux besoins de son enfant et qu’il a besoin d’un père. Souvent, même si au départ elle refuse qu’on ait un contact avec le futur papa, petit à petit, nous pouvons prendre contact avec lui et lui redonner sa place de père.

Les droits et devoirs du père

Rencontrer le futur papa n’est pas toujours facile. Soit il travaille et nous ne savons pas le voir, soit il ne souhaite pas entamer un travail avec notre équipe et considère qu’il n’y a aucun soucis. Quand, au contraire, il est preneur de notre intervention, il est souvent inquiet par rapport à ses droits et ses devoirs. Il a peur de ne pas avoir sa place auprès de son enfant. Nous sommes donc là pour lui expliquer, dans un premier temps, les démarches qu’il va devoir entreprendre pour être reconnu comme le père de l’enfant. La reconnaissance de paternité entraîne des droits, mais aussi des devoirs. Il sera autant responsable de l’enfant que la maman, il devra peut-être payer une pension alimentaire, partager les frais médicaux ... Notre rôle sera de l’informer et de le guider.

La garde

Quand les questions sur la reconnaissance de paternité sont éclairées vient très vite la question du droit de garde. Les avis sont très divergents sur la question. Certains disent qu’un bébé ne peut pas être séparé de sa maman et d’autres vont dire que le père a autant le droit de garde que la mère. Notre équipe préconise pour un nourrisson et surtout si la maman allaite, que le père peut le voir tous les jours durant des petites périodes, mais surtout pas de nuitée. En fonction de l’ampleur des conflits dans le couple parental, nous conseillons vivement, soit de faire une convention à l’amiable, soit d’acter les accords ou d’obtenir des accords devant un juge. Pour le bon développement du bébé, une régularité dans les contacts est importante, mais aussi que l’organisation de ces contacts soit claire pour tout le monde. Cela évite des conflits et des disputes inutiles.

Place du travail avec le père en périnatalité

Quand les questions d’ordre juridique ont pu être éclaircies, le travail de soutien peut être entamé. Certains pères sont complètements démunis à l’idée d’avoir un bébé chez eux et ne savent pas ce qu’ils doivent avoir comme matériel, comment on change un lange, etc. Nous allons donc les guider dans le choix de ce matériel, dans les jouets à acheter, dans les gestes de la vie quotidienne qui peuvent paraître simples, mais qui pour ces papas représentent un stress. Nous leur montrons comment on joue avec un bébé, qu’il faut lui parler, que son enfant a déjà énormément de compétences et ce dès sa naissance. Tout ce travail lui permettra de prendre sa place auprès de son bébé, qu’il puisse acquérir une confiance en lui et en ses compétences de père.

Disponibilité du père

Certains papas ne sont pas disponibles en journée car ils travaillent et sont, malgré tout, preneurs de notre intervention. Pour eux, notre équipe a créé un groupe en soirée où les parents sont invités à se rencontrer autour de leur bébé. Jusqu’à présent, ce groupe a été proposé pour des familles qui ont déjà été suivies durant plusieurs mois et où le travail de fond a déjà été fait. Les deux parents doivent venir et avoir la possibilité de mettre de côté leurs conflits conjugaux pour pouvoir se centrer sur leur bébé. Il arrive aussi à notre équipe d’accepter de faire des consultations en soirée afin de pouvoir les rencontrer individuellement.

Et quand le père refuse notre intervention ...

Malheureusement, il arrive que le père refuse notre intervention. Dans ce cas, s’il est d’accord que nous continuions à intervenir auprès de son enfant, nous nous recentrons uniquement sur la mère. S’il refuse que l’on rencontre son enfant, nous devons arrêter notre intervention. Notre équipe ne peut pas rencontrer un enfant sans l’accord des deux parents. Quand cela arrive, soit l’équipe est inquiète pour l’enfant et nous devons passer le relais à un autre service comme le SAJ, soit l’enfant va bien, se développe correctement et nous arrêtons notre intervention.

CD, assistante sociale

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Commentaires - 3 messages
  • Bonjour je viens de lire votre article dans les grandes lignes et comme souvent Ont parle du père qui et dans le refus ou dans l'abandon
    Je vie actuellement une situation dans laquelle mon ex compagne m'a mise Í  la porte après 1 mois et demie de grossesse ( 5mois aujourd'hui) sont motif elle n'est plus amoureuse, dur Í  réaliser mais je m'y suis fait
    Maintenant je vie dans une angoisse permanente de comment elle va m'achever elle ne me donne aucune nouvelle sur la grossesse sur l'état de santé et le bon développement de mon enfant juste eu le droit de savoir que j'aurai en juin une petite fille.
    Je veux être pour cette enfant un père impliqué, aimant et présent mais malheureusement je ne suis pas impliqué et elle vie ça grossesse de sont côté en m'en metta Í  l'écart le plus possible, je le vie vraiment mal dans le sens où cette enfant sera mon première enfant et je n'y serai pas du tout préparer je suis complètement perdu sur se que je dois faire et j'en suis terrifié car Í  la moindre parole que j'essaie de placer je deviens un homme méchant Í  ses yeux alors que je fais de mon mieux pour être concilient
    Aujourd'hui je ne vois que des articles sur les mères abandonnées par les papas et aucun sur l'inverse avec tout le respect que je porte aux femmes je trouve ça plutôt injuste de jouer les martyres et de faire passé les hommes pour des lâches

    Jeremy79330 dimanche 27 janvier 2019 05:07
  • Très bien parlé je suis presque dans la même situation et il est clair que plus d homme font du mal aux femmes mais le contraire existe et il serait bien que les hommes ayons les mêmes droits

    Nico42 dimanche 19 juillet 2020 16:51
  • Tombé par hasard sur cet article après une recherche sur le sujet d'une séparation pendant une grossesse, je trouve l'article caricatural par rapport au père.
    J'ai été placé malgré moi dans une telle situation, et je milite via sos papa pour une médiation obligatoire en cas de séparation durant la grossesse ou jeune âge de l'enfant.
    La grossesse ne peût être un rapt parental! On ne fait pas un bébé toute seule! Que fait-on de la Déclaration des Droits de l'Enfant? Aux pères, je dit reconnaissez votre enfant prénatalement, saisissez le juge de paix pour fixer le domicile de l'enfant, faites une convention à l'aide d'une médiation dans un planning familial. Je dis cela parce que j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps pour un enfant qui méritait un meilleur avenir. La société n'est pas tendre avec les hommes, il y a beaucoup de préjugés et d'images d'Epinal pour les femmes.

    ArnoldTremens mardi 20 octobre 2020 11:27

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