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Maisons de justice : le Québec inspire le Ministre Madrane

07/12/15
Maisons de justice : le Québec inspire le Ministre Madrane

Créées il y a une quinzaine d’années, les Maisons de Justice ont été communautarisées début 2015, dans le cadre du transfert des compétences de la 6e réforme de l’état. Ministre de tutelle, Rachid Madrane s’est rendu au Québec fin novembre, dans le cadre d’un échange de bonnes pratiques. De quoi inspirer les maisons de justice belges ?

Fin novembre, le Ministre Rachid Madrane s’est rendu en mission à Québec et à Montréal, afin d’observer comment la société québécoise valorise la diversité de la population pour construire une société unie. Cet échange de bonnes pratiques pourrait être utilisé durant l’année thématique bruxelloise consacrée à la diversité, qui sera lancée en mai 2016. Mais ce voyage chez nos cousins québécois a aussi inspiré le Ministre par rapport aux missions des maisons de justice, qui font partie de ses compétences.

Le modèle des maisons de transition

Rachid Madrane s’est particulièrement intéressé au modèle des maisons de transition, en vigueur outre-Atlantique, qui sert en quelque sorte de ‘zone tampon’ aux détenus, entre la prison et leur retour dans la société. Ces maisons proposent en quelque sorte un parcours de réintégration sociale aux personnes ayant eu des démêlés avec la justice. « Lorsqu’on analyse le parcours judiciaire des personnes en Belgique, on se rend compte qu’une série de dispositifs existent pendant et après la détention, précise Rachid Madrane. Je pense notamment au soutien offert par les services d’aide aux détenus, les services psycho-sociaux des prisons, les services d’aide aux justiciables. Mais un maillon important de cette chaîne judiciaire est absent, c’est celui qui se situe juste à la sortie de prison, au seuil de la reprise de la vie en société, qui est pourtant une période cruciale pour le justiciable. »

Un nouveau centre de prévention du radicalisme à Montréal

Durant ce voyage, il a aussi été question d’échanges de bonnes pratiques en matière de prévention du radicalisme. Le centre de Prévention de la radicalisation menant à la violence, inauguré en 2015, à Montréal, ayant retenu l’attention du Ministre. Son but : miser sur la prévention, en amont des actes de violences liés à la radicalisation, quelle qu’elle soit, de même que l’accompagnement des familles et des proches d’individus radicalisés ou en voie de radicalisation. Ce centre propose aussi, sur base volontaire, une prise en charge psychosociale par la déconstruction des idéologies menant à la violence. Une approche forcément intéressante dans le cadre de la problématique actuelle.

Réseau interdisciplinaire

Autre élément intéressant de cette approche : la mise en réseau interdisciplinaire de l’aide apportée à la personne jugée violente ou radicalisée, de même qu’à son entourage. Des expertises provenant de tous les milieux (secteur de la santé et des services sociaux, de la sécurité publique, des milieux communautaires, scolaire et institutionnel, de l’emploi et de la recherche) sont mises en commun à cet effet. « Le problème du radicalisme violent ne connaît pas de frontières, rappelle Rachid Madrane. C’est pourquoi toutes les opportunités de coopération doivent être explorées. Dans chaque expérience, dans chaque approche, il y a des éléments intéressants, dont nous pouvons nous inspirer. »

Sandra Evrard



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