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Une meilleure formation pour les accueillantes d'enfants

08/11/17
Une meilleure formation pour les accueillantes d'enfants

Alors que le statut des accueillantes d’enfants vient d’être accordé à environ 400 professionnelles, l’asbl Nouvelle orientation enfance souhaite que l’on s’attarde sur la formation de ces travailleuses.

Ça bouge on dirait, pour le secteur de la petite enfance. Après que la ministre en charge, Alda Greoli, a accordé le statut de salariées à 400 d’entre elles, c’est la formation qui est à présent au centre des discussions. L’asbl Nouvelle orientation enfance (NOE) souhaite en effet que les travailleuses soient mieux formées, en accord avec la société dans laquelle elles évoluent. L’association propose même, à terme, un bachelier, comme c’est déjà le cas en Flandre.

Une formation désuète

Avec le temps, les milieux d’accueil ont acquis différentes responsabilités et ont dû s’adapter à une société en constante évolution. Cependant, il semblerait que la formation des professionnelles n’ait pas suivi. Ainsi, un décalage s’est créé entre les compétences acquises et la réalité de terrain auxquelles elles doivent s’ajuster. La relation de confiance avec les parents est primordiale, tout comme l’aptitude à créer un environnement stimulant et sécurisé pour l’enfant ou encore le fait de pouvoir s’adapter à chacun des bambins tout en gérant ses émotions.

Un bachelier

A l’heure actuelle, les puéricultrices sont formées dans le secondaire professionnel, en 3 ans, ce qui n’est pas suffisant pour l’asbl NOE. Dans un manifeste l’asbl précise « Ce n’est en aucun cas une critique de ces formations. Il est matériellement impossible d’acquérir ces compétences en si peu de temps et avec les outils mis à leur disposition ». Son souhait est de voir émerger une formation de type bachelier, comme en Flandre ou d’autres pays. Pour Florence Pirard, chargée de cours à l’ULiège, « Accueillir des enfants est un vrai métier, qui n’est pas que technique ? Ces personnes méritent d’être reconnues », souligne-t-elle au Soir.

Pour les membres de NOE, le bachelier ne serait pas en remplacement de la formation actuelle, mais bien un ajout. Les élèves pourraient dès lors choisir de s’orienter vers le métier d’accueillants d’enfants au sortir du secondaire. L’avantage serait qu’une équipe soit composée au moins d’une personne disposant du bachelier. L’organisation de travail reposerait plus sur le compagnonnage que sur une hiérarchie stricte.

Enfin, en ce qui concerne les coûts d’une telle adaptation, d’après François MAréchal, psychopédagogue pour les crèches de Seraing et membre de NOE, ils ne représenteraient pas une somme exagérée. Il précise au Soir « Dans tous les pays où un bachelier existe, le nombre de diplômés dans la masse salariale représente entre 25 et 50 %. Et la différence barémique entre un CESS et un bac+3 n’est pas exponentielle. »

Une réflexion demandée par la FWB

Lors de notre rencontre avec la ministre en charge de la Petite Enfance à la Fédération Wallonie-Bruxelles, cette dernière nous avait expliqué avoir demandé à l’ONE de mener une réflexion quant à la formation initiale de ces travailleuses. A l’époque, la ministre précisait « Dans la prise en compte de l’évolution des familles, la manière de transmettre le savoir maternel n’est plus du tout la même aujourd’hui ; surtout dans des familles fragilisées ou dans des familles où parfois la grand-maman travaille toujours. Le transfert de la connaissance maternelle ne se fait plus de la même manière. Ce qui veut dire que les professionnelles jouent plus qu’hier un rôle important dans l’accompagnement et l’encadrement. Or, je ne suis pas sûre que la formation des professionnels ait évolué en parallèle de l’évolution de la transmission, par exemple. Et je trouve que ce sont des questions qu’il n’est pas idiot de se poser. »

Historique

Créées à la fin du 19ème siècle, les crèches étaient un moyen pour les femmes d’accéder au monde du travail. A cette valeur économique s’ajoutait néanmoins une valeur sociale, celle de « préserver la santé et la vie des enfants issus de familles en situation de pauvreté », explique l’ONE. Dans les années 70, après avoir ajouté d’autres cordes à leurs arcs (comme l’hygiène, l’habillement, les repas…), les crèches endossent également un rôle d’éducation.

La rédaction

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