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Vie Féminine : "la 6e réforme de l'Etat va creuser les écarts entre les hommes et les femmes"

05/08/14
Vie Féminine :

Si l’égalité homme-femme existe de façon formelle dans le principe, elle est loin d’être acquise au quotidien. L’association Vie Féminine vise à porter les droits des femmes sur la place publique. Et à la veille de la 6e réforme de l’État, le mouvement tire la sonnette d’alarme.

Lire le dossier : Gouvernements régionaux : la parité homme femme peine à s’imposer

Pour qu’une égalité de fait soit garantie, il s’agit concrètement d’assurer l’accès des femmes et des hommes aux mêmes chances, droits, conditions matérielles,... tout en respectant leurs spécificités. Pour ce faire, les politiques mises en œuvre doivent prendre en compte les besoins et les droits de chacun.

Les femmes, premières victimes de la réforme de l’État ?

Or, selon le mouvement Vie Féminine, la 6e réforme de l’État qui prévoit de nouveaux transferts de compétences aux Communautés et aux Régions, s’apprête à creuser les inégalités entre le nord et le sud du pays, mais aussi entre les hommes et les femmes.

Pour mieux se rendre compte du changement de tels transferts, parlons gros sous. L’enveloppe de l’opération est loin d’être de pacotille puisqu’elle s’élève à quelque 20 milliards d’euros. Parmi les compétences directement concernées : l’emploi, la santé, l’accueil de l’enfance et les allocations familiales.

Des enveloppes insuffisantes pour couvrir les besoins réels

Dans le magazine Axelle édité par Vie Féminine, Cécile de Wandeler, responsable du Bureau d’étude du mouvement, partage son inquiétude. « Cette réforme va creuser les écarts entre les hommes et les femmes, puisqu’en moyenne les politiques sociales représentent une plus grande part dans les revenus des femmes. Le virage à droite est évident puisqu’on va transférer sciemment des enveloppes insuffisantes et faire appel à la « responsabilité » des entités fédérées. Ce qui pourrait conduire à une réduction de la couverture sociale voire à la disparition de certaines prestations pour une partie de la population dans des régions qui, comme la Wallonie et Bruxelles, sont moins riches et où la précarité des gens est plus importante qu’en Flandre. »

Et d’ajouter qu’il ne faut pas oublier que nous sommes dans un contexte de crise où l’État fédéral veut faire des économies pour répondre aux politiques de contrôle budgétaire imposées par l’Union européenne. « Par conséquent, les enveloppes financières qui accompagnent les matières transférées sont fixées sur la base de procédés qui sous-estiment volontairement les besoins réels des bénéficiaires. »

Un maître-mot : la vigilance !

Avec ces transferts, c’est donc l’autonomie économique des familles et des femmes en particulier qui risque d’être touché. «  Les effets sur les femmes, et notamment sur les femmes précarisées, ne se feront pas attendre. En effet, on peut facilement penser que quand les entités fédérées auront du mal à remplir ces nouvelles missions, elles seront portées à diminuer les soutiens, les prestations et les services concernant la santé, les maisons de repos, la garde des enfants, les allocations familiales, etc. Et nous savons bien que les femmes sont très concernées par ces services » précise Cécile de Wandeler.

Interrogée par le Guide Social à ce sujet, Isabelle Simonis, la récente ministre pour les Droits des femmes au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles se dit confiante en Wallonie et à la Fédération Wallonie-Bruxelles vu les majorités progressistes en place. «  J’ai cependant toutes les craintes sur l’arrivée possible d’une majorité des droites au niveau fédéral pour qui l’égalité entre hommes et femmes n’est, hélas, pas une priorité. »

L’association Vie Féminine reste donc extrêmement vigilante quant aux lois qui vont prochainement organiser ces transferts, avec comme toile de fond à leur action, la défense d’une société solidaire et égalitaire.

Delphine Hotua

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