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Les ministres, ensemble pour la réinsertion des détenus

18/10/17
Les ministres, ensemble pour la réinsertion des détenus

Cette semaine, la conférence interministérielle a réuni 13 ministres, avec comme objectif de contribuer concrètement à la réinsertion des détenus. Plus de moyens, de formations, mais surtout d’accompagnement sont au programme, afin de permettre aux futurs réinsérés de mettre toutes les chances de leur côté.

Les ministres bruxellois, wallons et de la Fédération Wallonie-Bruxelles se sont rassemblés cette semaine afin de discuter des moyens alloués à la réinsertion des détenus francophones. En retard sur leurs voisins néerlandophones, les ministres ont repensé les offres en matière de formation, de promotion de la santé, de sport, etc. afin de garantir un maximum la réinsertion des détenus. S’il existait déjà plusieurs mesures sur le territoire francophone, le secteur manquait de coordination des projets. Désormais, le ministre en charge des Maisons de Justice à la FWB, Rachid Madrane, assurera cette fonction.

Plus de moyens

La Conférence interministérielle (CIM), a recommencé à se réunir en 2016, alors qu’elle n’avait plus pris place depuis 5 ans. La première étape a été de définir, par compétence, une ou deux priorités d’intervention applicables rapidement et évaluées après un an. La CIM de 2017, elle, a permis d’évaluer les projets en cours et d’en présenter des nouveaux. Ainsi, plusieurs budgets seront répartis à la formation professionnelle, la culture, la promotion de la santé, l’enseignement de promotion sociale, l’action sociale, le sport et le psychosocial en Région bruxelloise , à la Wallonie et en FWB.

Donner une réelle chance

Pour le ministre de l’Emploi en Région bruxelloise, Didier Gosuin, en 2016 peu de formations prenaient place dans le domaine carcéral. «  En un an, de 190 détenus en formation, nous sommes passés à 350. C’est la première fois que des mesures concernant la validation des qualifications des détenus sont prises. Nous avons doublé les budgets : de 200.000 euros, nous passons désormais à 400.000. Il y a également des projets-pilotes de validation des compétences acquises au sein des prisons bruxelloises. »

Pour son homologue wallon, Pierre-Yves Jeholet, peu de formations sont reconnues alors qu’elles devraient l’être. Le ministre soutient également l’utilisation de la plate-forme wallonne d’apprentissage des langues, Wallangues. De plus, 1.085.000 euros seront consacrés à la lutte contre le radicalisme. Une évaluation des dispositifs est prévue avec les opérateurs de terrain.

En ce qui concerne la promotion sociale, elle concerne environ 20 à 25% des détenus (soit 1000/ an sur 8500 détenus). Isabelle Simonis, ministre en charge, souhaite pérenniser et mieux soutenir l’offre, avec la création d’une structure unique pour l’école en prison, la SARJEPS (Structure d’Appui à la Réinsertion des Justiciables par l’Enseignement de Promotion Sociale). Un budget de 800.000 euros, qui permettra l’engagement de 6 ETP a été dégagé. La ministre souhaite également un Décret qui confierait une personnalité propre à la structure.

Les femmes au centre

En matière de promotion de la Santé, la ministre bruxelloise en charge, Cécile Jodogne, veut apporter plus de soutien à l’asbl I-care, dont l’évaluation sur ses trois premiers mois d’existence est excellente, puisque l’asbl a rencontré la moitié des femmes incarcérées à Berkendael. La ministre souhaite également évaluer l’offre de soins en milieu carcéral et lancer des campagnes de sensibilisation. L’action de la Région s’arrêtera néanmoins là, car en ce qui concerne la Santé en milieu carcéral, concrètement la compétence revient au Ministre de la Justice, Koen Geens.

Son homologue wallonne, Alda Greoli, poursuivra le renforcement des mesures en matières d’usage de drogues, avec l’asbl Fedito.

Le sport, pilier important

Le ministre en charge, Rachid Madrane, souhaite pouvoir renforcer l’offre en matière de sport. A la place des traditionnelles « salles », le ministre souhaite créer des partenariats, notamment avec l’Adeps, ainsi qu’une allocation de base pour que les clubs deviennent partenaires. Pour ce projet, le ministre allouera 40.000 euros à partir de 2018, sur base annuelle.

Et les employeurs ?

Pour l’heure actuelle, aucune action n’a été prévue par la CIM du côté des employeurs. Si les détenus seront suivis spécifiquement par les services tels qu’Actiris, rien ne garantit cependant que les employeurs leur accordent la chance de pouvoir prouver leur expérience, acquise grâce aux formations dispensées lors de leur incarcération, la case « prison » sur un CV restant malheureusement toujours un grand frein à l’employabilité de la personne.

Lire le communiqué du ministre Rachid Madrane



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