S'affirmer au travail : un parcours du combattant pour les holebis
Du néerlandais Holebi, le terme désigne les personnes qui font partie de la communauté LGBT.
On entend souvent dire que l’orientation sexuelle relève de la vie privée. Pourtant, les collègues parlent de temps en temps de leur partenaire et de leurs enfants. Au travail, un holebi sur quatre reste cependant muet à ce sujet.
En 2003, la Belgique votait le mariage pour les couples homosexuels. L’adaptation de la législation est un fait positif, mais qui ne s’accompagne pas toujours d’un changement de mentalité sur ce thème. Sensibiliser est nécessaire.
Des chiffres préoccupants
Une enquête de 2014 consacrée aux discriminations au travail au sein des services publics fédéraux montre que parmi les holebis interrogés :
– 40,7 % ne parlent pas de leur orientation sexuelle avec leur chef.
– 25,9 % ne parlent pas de leur orientation sexuelle avec leurs collègues.
Pourquoi ? Faire preuve de franchise représente un risque de rejet. Néanmoins, garder le silence équivaut à subir un stress important.
Journée fédérale de la Diversité
L’orientation sexuelle est souvent abordée dans la communication relative à la diversité. Toutefois, si on examine les actions concrètes menées au sein de l’administration fédérale pour le personnel holebi, force est de constater que peu, voire rien, n’a été fait ; à part une journée fédérale de la diversité qui se tient chaque année, dont la thématique varie : en 2015, c’était l’orientation sexuelle.
Soutien essentiel de l’organisation
Faire son coming out au travail reste compliqué surtout vis-à-vis de la hiérarchie. L’attitude de celle-ci est pourtant cruciale pour les holebis. Cette attitude déterminera s’il se sent en sécurité au sein d’une organisation.
Le choix de faire ou non son coming out sur son lieu de travail est personnel. Il est important pour un holebi de savoir qu’il peut parler de son orientation sexuelle. Dès qu’il sent qu’il peut être lui-même et qu’il ne doit pas cacher son orientation sexuelle, il se comportera beaucoup plus spontanément et ouvertement.
Le fait de pouvoir parler de sa vie privée ouvertement et sans tabou contribue à améliorer le sentiment de dignité et le bien-être au travail. Les gens qui se sentent mieux dans leur environnement professionnel travaillent mieux, sont plus loyaux et s’épanouiront mieux et plus rapidement.
Le soutien de l’organisation reste essentiel pour permettre un coming out. Ainsi, une organisation peut se distinguer clairement en travaillant sur ce thème via le responsable diversité, les conseillers en prévention, les personnes de confiance ou les délégués syndicaux.
*Consultez à ce sujet : Et si vous sortiez du placard ?
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