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Technologie et soins de santé : comment fixer les limites ?

31/10/17
Technologie et soins de santé : comment fixer les limites ?

Le secteur des soins de santé est en profonde évolution, notamment sur le plan technologique. Cependant, il n’est pas toujours facile de voir quand trop de technologie devient néfaste pour le patient.

En juin 2017 avait lieu une première mondiale : un robot rejoignait les équipes du CHR Citadelle et AZ Damiaan. Un robot-phoque, nommé PARO, avait également été développé pour soulager les personnes dépendantes. Enfin, aux Etats-Unis, un père et son fils créaient Obi, le robot qui donne à manger. Jeudi dernier, le CHR de Liège a remporté le Prix de l’Innovation pour sa plateforme d’applications, « Citago ». Cette dernière innove dans la relation entre médecins et patients.

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Des innovations dans le domaine

Les nouvelles technologies développées dans le domaine des soins de santé sont souvent de réelles innovations et sont une évolution indiscutable. L’application « Citago », par exemple, se concentre dans un premier temps sur un meilleur suivi des patients migraineux, diabétiques et sur l’accompagnement psychiatrique en ambulatoire. Grâce aux données (cryptées) sur la plateforme, médecins et patients interagissent. « Il s’agit d’un processus d’échange complet depuis le dossier patient informatisé jusqu’au patient et inversement », précise le Dr Bostem.

Citago migraine permet au patient de mieux suivre l’évolution de sa maladie : mieux répertorier ses crises, avec les facteurs déclencheurs et les traitements. Associé à un bracelet électronique qui mesure des données biologiques (pouls, température…) et météorologiques, l’application sera utilisée par le neurologue et son patient.

Plusieurs appareils de mesure des taux de glycémie existent sur le marché, ce qui demande au médecin de jongler avec les différents logiciels pour récupérer les données de son patient. Citago diabète a pour objectif de centraliser les historiques de mesures du taux de glycémie, de transmettre au patient des consignes thérapeutiques et de pouvoir saisir des informations personnelles.

Citago psychiatrie souhaite pallier la mauvaise observance des traitements. En vue de limiter au maximum la rechute des patients suite à la non—prise de leurs médicaments, l’application fournira au patient les informations adéquates, extraites du Dossier Patient Informatisé qui lui sont destinées.

Optimiser le suivi

Ces nouvelles applications visent souvent le gain de temps car les services sont débordés, mais également l’optimisation des suivis, ainsi que des traitements. Dans le cas de la migraine, la maladie touche 25% de la population adulte, est une des plus invalidantes (une crise pouvant durer plusieurs jours) et une des plus coûteuses (726 millions d’euros par an). La non-observance des antidépresseurs est, elle, évaluée entre 16 et 68%, alors que pour les antipsychotiques, entre 16 et 80% des patients ne suivent pas leurs prescriptions médicales.

Où mettre les limites ?

Ces applications, en parfaite adéquation avec leur temps, posent néanmoins la question du futur des soins de santé dans la société actuelle. Ainsi, doit-on s’attendre à délaisser la relation classique médecin/patient, au profit d’une relation avec l’intermédiaire d’un médium tel que le smartphone ou la tablette ? Paradoxalement, ces applications sont censées apporter une meilleure communication entre le patient et l’équipe médicale, pour optimiser les suivis. Néanmoins, patients et médecins ne seront plus amenés à communiquer qu’à travers leur écran. Pour le directeur informatique du CHR de Liège, Benoît Degotte, « A l’image des Smart Cities, nous devons maintenant évoquer le Smart Hopital. Le CHR doit être un hôpital connecté dans sa ville intelligente. La santé doit aussi s’adapter aux nouvelles technologies et les e-services offerts aux patients doivent être développés. Le secteur de la santé a fortement évolué et est en constante mutation. Cela se traduit par la transformation du mode de financement, le changement de rôle de l’hôpital, la croissance de la concurrence mais aussi le changement de profil du patient, qui devient « client » responsable ». La question première est peut-être donc là : Quel sera le rôle du patient dans l’hôpital du futur ?



Commentaires - 3 messages
  • Rien, qu'au urgences l'informatique ralentit la prise en charge des patients.
    Ce qui laisse penser que l'évolution technologique peux mettre certaines barrières Í  l'évolution sociale de l'humain. Trop de contraintes dû Í  l'attente du travail de la machine . Saans compter certaines erreurs possibles et dépendant cette fois d'une "conscience extra-humaine". En autres termes, l'ordinateur (la machine) permet d'excuser certains diagnostiques trop vite jugés fiables.
    Cela ne reste que mon humble avis.

    Sitko vendredi 20 janvier 2017 11:23
  • Erratum:
    Rien, qu'aux urgences, l'informatique ralentit la prise en charge des patients.
    Ce qui laisse penser que l'évolution technologique peut mettre certaines barrières Í  l'évolution sociale de l'humain.
    Trop de contraintes duent Í  l'attente du travail de la machine .
    Sans compter certaines erreures possibles et dépendant cette fois d'une "conscience extra-humaine".
    En autres termes, l'ordinateur (la machine) permet d'excuser certains diagnostiques trop vite jugés fiables.
    Cela ne reste que mon humble avis, et je parle en connaissance de causes. Tout cela fait partie d'un système qui nous conforte et un peu compliqué Í  extraire de nos quotidiens.

    Sitko vendredi 20 janvier 2017 11:31
  • "Rien, qu'aux urgences, l'informatique ralentit la prise en charge des patients"

    Donc faut faire de la traçabilité papier "SI" elle était plus rapide ? écologiquement pas génial et faudrait embaucher plus de secrétaire, déjÍ  qu'il manque de soignant... #yolo
    A la rigueur améliorer l'informatique et équipé les parc informatique chez les soignant de PC derniers cri, proc i7 & co.
    Mais il y a mieux, si les gens ne porter pas plainte Í  la moindre occasion car l'argent prime sur la santé bah y'aurait pas besoin de temps de procédures ralentissant les prise en charge. Le client-patient s'installe, c'est limite si les structures de santé ne devrait pas dire "pris en charge ou remboursé", donc forcément faut que les soignants se protègent. Enfin c'est plus facile de se plaindre que de se dire "je vais être soigné et être en bonne santé au final que ce soit en 10mn ou 2 jours "

    Yolo vendredi 8 juin 2018 08:40

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