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Y-a-t-il un suivi après l'A.M.O ?

06/03/17
Y-a-t-il un suivi après l'A.M.O ?

Il n’est pas toujours facile pour un service d’Aide en Milieu Ouvert (A.M.O.) de trouver un partenaire qui offre les mêmes garanties que lui (entre autres en termes de confidentialité et de déontologie).

Les services d’Aides en Milieu Ouvert (A.M.O.) ont un cadre défini qui jouit de plusieurs qualités dont l’aide non contrainte, le secret professionnel et un code de déontologie. Mais lorsque les A.M.O. ne peuvent plus intervenir, il n’est pas toujours évident pour leurs travailleurs de trouver le bon relais ou le bon partenaire. Les causes sont multiples : manque de visibilité de certaines associations ou manque de moyens disponibles à la mise en réseau. Mais au final, les travailleurs des A.M.O. se retrouvent bloqués car ils ne peuvent garantir un suivi respectant les mêmes règles déontologiques que les leurs.

Une question déontologique

Une des problématiques se situe dans les écarts entre le cadre des A.M.O. et ceux des autres intervenants sociaux. Là où l’action des A.M.O. s’accompagne d’un cadre déontologique clair et reconnu légalement, ce n’est pas le cas de tous les autres intervenants. De ce fait, les A.M.O. ne peuvent pas forcément échanger aussi librement qu’ils le souhaitent avec certains partenaires. Par exemple, les services communaux et para-communaux ont des cadres qui varient selon les communes et selon les missions. Du coup c’est au cas par cas que les A.M.O. peuvent faire le relais vers ces services.

Aide à la jeunesse et secteur jeunesse

Il faut distinguer l’aide à la jeunesse et le secteur jeunesse dans son ensemble. Les institutions reconnues par l’aide à la jeunesse sont soumises à des lois et des codes déontologiques précis. Quant au secteur jeunesse dans son ensemble, il regroupe des institutions diverses soumises à des décrets différents, plus ou moins précis selon les cas. Dans le cas des organisations de jeunesse et des centres de jeunes, ceux-ci sont liés à des textes qui bornent leurs actions mais n’offrent pas de codes déontologiques et ne les soumettent pas au secret professionnel. Pourtant, ces institutions travaillent sur l’aspect collectif de l’accompagnement de la jeunesse. Certaines d’entre elles aimeraient se doter d’un code déontologique commun qui pourrait faciliter la collaboration avec les A.M.O.

Des solutions variables

Les travailleurs des A.M.O. se retrouvent donc à devoir consacrer du temps à la prospection de relais. Là où ces prospections permettent une mise en réseau et des échanges constructifs, elles sont aussi un investissement en termes d’énergie et de temps. Par ailleurs, les collaborations restent parfois un pari dans la mesure où les bons principes se heurtent parfois aux réalités, aux cadres ou à l’ingérence extérieure. Ce n’est qu’avec le temps que les A.M.O. peuvent se créer un réseau avec qui ils peuvent collaborer plus ou moins librement en fonction des institutions et des réalités.

Élargir le cadre, surtout pas le réduire

En écho à l’actualité de ce début d’année 2017 concernant le secret professionnel dans les C.P.A.S., il y a lieu de refuser toute réduction des cadres dans lesquels le secret professionnel et les codes déontologiques sont d’application. Il faut au contraire élargir ces cadres aux intervenants désireux de s’y soumettre, permettant ainsi aux institutions qui n’en ressentent pas le besoin de ne pas s’y inscrire. Avec un code déontologique commun et reconnu légalement, les collaborations saines et entières pourraient se multiplier pour une amélioration qualitative de notre travail. Ce cadre commun permettrait aussi aux institutions partageant les mêmes valeurs concernant la déontologie de se connaître et d’échanger au-delà des secteurs d’intervention.

CARTERON Perceval. Éducateur.

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