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Aide à la jeunesse : la formation continue est-elle suffisante pour les professionnels ?

24/04/23
Aide à la jeunesse : la formation continue est-elle suffisante pour les professionnels ?

Intervenir auprès de jeunes et de familles en difficulté est le quotidien du secteur de l’Aide à la jeunesse. Aux premières loges d’une société en constante évolution, les travailleurs et travailleuses de ce domaine doivent sans cesse renouveler leurs connaissances afin d’apporter une aide adéquate, la formation continue est donc primordiale. C’est sur ce point qu’a interpellé le député Matthieu Daele à la ministre Valérie Glatigny.

Les professionnels de l’Aide à la jeunesse sont soumis.es au devoir de formation continue depuis 2008. Obligation renouvelée lors du décret de 2018 qui mentionne  : «  Le personnel est soumis à une obligation de formation continue. Tout nouveau membre du personnel suit le module de formation de base organisé par les services de formation dans les douze mois qui suivent son engagement  ». Son application est assurée par le Plan global de formation et concerne autant les travailleur.ses que les directeur.rices. Est alors étudiée la législation qui régit le secteur (décret du 18 janvier 2018 , loi du 8 avril 1965) mais aussi des notions de collaboration et de travail en réseau, le code de déontologie ou encore le secret professionnel.

Cependant, selon le député Matthieu Daele, ces modules de formation ne sont pas assez actualisés et approfondis ne permettant pas de considérer globalement les droits et situations de vie des personnes prises en charge. En commission du parlement de la communauté française, il a interpellé la ministre de l’Aide à la jeunesse, Valérie Glatigny, sur ce constat. Découvrez sa réponse.

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Un manque concernant les droits fondamentaux, la pauvreté et le secret professionnel

En décembre 2008, les acteur.rice.s de la concertation sectorielle ont signé un protocole d’accord sur la formation de base et continue au sein du secteur de l’Aide à la jeunesse afin «  d’obtenir du personnel formé, doté de réelles compétences adaptées aux besoins des bénéficiaires, des services et des travailleurs, permettant de garantir une meilleure professionnalisation du secteur et donc une augmentation de la qualité des interventions ». Deux types de formations existent. Les premières visent les nouveaux.elles arrivant.e.s qui travaillent pour la première fois dans le secteur de la prévention, de l’aide à la jeunesse et de la protection de la jeunesse pour une durée d’au moins six mois.

Le deuxième type de formations est continue et concerne les travailleur.ses tout au long de leur parcours. Elles ont pour objectif de renseigner les agent.e.s des structures des évolutions législatives, des profils de pauvreté ou des nouveaux outils utiles à leurs diverses pratiques.

En effet, les professionnel.les, dont se compose le secteur de l’aide à la jeunesse, sont au plus proche des usager.ères et font face à des droits et situations socioculturelles en constante évolution.

Le député Matthieu Daele a interpellé la ministre à propos de la formation professionnelle de ces travailleur.ses. Il souligne l’importance d’apporter un «  accompagnement complet » grâce à une considération globale des droits et situations de vie des personnes prises en charge .

Il se fait alors porte-parole du secteur qui a identifié trois besoins, en septembre 2022, dans «  le rapport de recherche sur l’évaluation de la pertinence et de l’efficacité des mesures mises en œuvre par l’ensemble du secteur de l’aide à la jeunesse  » :

  • la formation aux droits fondamentaux des usager.ère.s
  • un complément de formation quand à l’analyse socioculturelle de la pauvreté et l’analyse socio-politique de la vulnérabilité
  • un renforcement des connaissances à propos du secret professionnel.

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La gestion d’émotions et d’équipes prioritaires

La ministre Valérie Glatigny reconnaît le caractère nécessaire de l’adaptation des professionnel.le.s vis-à-vis de l’évolution constante des problématiques individuelles et des nouveaux prescrits légaux à travers une formation continue afin d’assurer des intervention de qualité et efficaces pour permettre la «  sortie de l’aide spécialisée  ».

Elle précise également que les intervenant.es des services agréés sont soumis.es à une obligation de formation continue «  dont les besoins doivent être exprimés dans le cadre d’un plan de supervision de formations, évalué et actualisé chaque année en fonction des demandes des intervenants.  » Ceci répond à la circulaire proposée le 11 octobre 2022 par la ministre afin «  d’imposer l’élaboration d’un plan de formation destiné aux agents des services à la jeunesse (SAJ) et des services de la protection de la jeunesse (SPJ)  ».

Concernant les besoins de formations soulignés par le secteur, elle estime que d’autres sont prioritaires comme la gestion d’équipe et des émotions mais souligne cependant l’importance d’un module spécifique à la pauvreté inspiré par le travail fourni par le groupe Agora. Depuis 20 ans, l’association, composée des familles en situation de grande pauvreté et des professionnel.les de l’Aide à la jeunesse (Administration de l’Aide à la jeunesse, Services de l’aide à la jeunesse (SAJ) et des Services de la protection de la jeunesse (SPJ), offre un espace de dialogue «  pour l’élaboration et la mise en œuvre de la législation (à savoir le décret du 18 janvier 2018 portant le code de la prévention, de l’aide à la jeunesse et de la protection de la jeunesse décret), et professionnels chargés de l’appliquer au quotidien.  »

A. Teyssandier



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