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Risque de licenciements dans les hôpitaux et maisons de repos

25/01/21
Risque de licenciements dans les hôpitaux et maisons de repos

Les hôpitaux et les maisons de repos risquent de subir une vague de licenciements si l’Etat ne compense pas les pertes financières causées par la crise sanitaire, ont signalé les syndicats lors d’une Commission spéciale Covid.

Outre le manque de matériel et de personnel, il y a eu une absence totale de la concertation sociale et du recours à la médecine du travail lors de la gestion de la pandémie pendant la première vague. C’est ce qu’ont dénoncé les représentants des travailleurs lors de la commission spéciale Covid du parlement bruxellois le 21 janvier. Ils craignent aussi un licenciement massif des travailleurs dû à la baisse du nombre de résidents dans les maisons de repos et à la réduction des prestations ordinaires dans les hôpitaux.

 [A lire] : Commission COVID : le bilan du personnel des maisons de repos

Une vague de licenciement

Selon les syndicats, si les autorités publiques n’agissent pas rapidement, les hôpitaux et les maisons de repos subiront une vague de licenciement : “On est face à un risque de licenciement dans les MR bruxelloises à cause de la diminution du taux d’occupation. Il y a un risque d’un plan social majeur dans les hôpitaux publics si le fédéral ne compense pas la perte de financement due à l’arrêt des activités non-covid", a mis en garde Carine Rotseleur (CGSP).

Le manque de matériel

Sarah Devigne (CNE) a mis en avant la panique provoquée par le manque de matériel durant la première vague. Elle a notamment mentionné des salopettes trop fines qui se déchirent sans cesse, ou encore du personnel technique qui se retrouve à coudre des blouses. Elle a cité : “Nous ne sommes pas contraire à soigner les patients atteints du Covid-19 mais à la seule condition d’avoir le matériel adapté et ayant toute son efficacité.”

 [A lire] : Rapport d’Amnesty : le personnel des homes abandonné à leur sort

Absence de concertation sociale et non-recours à la médecine du travail

Pour les organisations syndicales, la concertation sociale a été complètement ignorée. “L’urgence est devenue un prétexte à la non concertation”, a observé Sarah Devigne alors que les retours des experts auraient permis une meilleure compréhension de la réalité du terrain.

Les médecins du travail, quant à eux, n’étaient pas disponibles pendant le confinement selon Anthony Osché (CGSLB). Certains services de prévention externes ont même mis leurs médecins du travail au chômage temporaire, a-t-il expliqué.

Reconnaissance de la pénibilité du métier

Les professionnels de la santé souffrent de la dévalorisation de leur travail et exigent la reconnaissance de la pénibilité de leur métier, ont souligné les syndicats. Ils sont “aujourd’hui reconnus comme des héros alors que pendant des années, ils ont compté pour zéro”, a rappelé Carine Rotseleur (CGSP).

Les représentants des travailleurs ont insisté sur le besoin d’une réforme complète du système de la santé. Selon Carine Rotseleur (CGSP), la revalorisation doit passer entre autres par un changement des normes d’encadrement, un réel plan d’attractivité du métier et un renfort en personnel. “Aujourd’hui, une certaine qualité des soins est maintenue uniquement parce le personnel sacrifie sa santé mentale, sa vie de famille, sa vie sociale au profit de son travail pour pallier au manque d’effectif.”

Les intervenants ont aussi relevé l’incompréhension des travailleurs quant à la délégation d’actes infirmiers et la (sur)taxation de la prime Covid au personnel soignant.

 [A lire] : 1 professionnel de la santé sur 5 songe à quitter son emploi



Commentaires - 3 messages
  • Il est temps que le secteur médical fasse grève! On limite nos libertés mais il n'est nullement fait mention quelque part, d'une augmentation significative du nombre de lits en Belgique alors qu'il y aura encore d'autres pandémies!

    Eric1420 lundi 25 janvier 2021 11:40
  • Non mais... Quand comprendra-t-on l'importance de ces métiers ? Le non-marchand est toujours à la solde des politiciens et des grosses fortunes. Ce genre de menace me dégoûte, il faut absolument laisser les emplois existants, cela compensera les heures non récompensées, les risques encourus au quotidien,... Et il y aura peut-être enfin une quantité suffisante de personnel pour permettre aux aînés de notre société de profiter encore un peu. Ils ont assez travaillé et cotisé pour avoir droit à un peu de sérénité.

    Rond panier lundi 25 janvier 2021 18:58
  • la vie est précieuse alors permettons aux personnes qui nous aide à garder la santé à être bien. protégeons non héros car nous aurons encore besoin d'eux

    Valérie 6250 vendredi 29 janvier 2021 14:37

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