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Égalité des genres : la femme au centre du débat pendant 24 heures

08/03/15
Égalité des genres : la femme au centre du débat pendant 24 heures

À l’occasion de la Journée internationale des Droits des femmes, les politiques redoublent d’efforts et mettent en avant les avancées enregistrées en matière d’égalité homme-femme. Et s’il ne s’agissait que d’opérations marketing pour donner le change ?

Ce vendredi par exemple, au terme d’une matinée d’étude sur la place de la femme dans la société, le gouvernement wallon a adopté le 1er Plan wallon de « Gender Mainstreaming », à savoir l’intégration de la dimension de genre dans les politiques relevant des compétences de chaque ministre.

Les femmes premières victimes de la crise

Aussi Maxime Prévot, entre autres ministre wallon de l’Action sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, veillera à lutter contre la précarité des familles monoparentales, alors qu’il ressort que 36 % des femmes en Belgique ont un revenu propre inférieur au seuil de pauvreté.

Par ailleurs, des premiers chiffres officiels communiqués par le ministre fédéral de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V), il apparaît que près de deux tiers (63,3%) des exclus du chômage - en raison de la limitation à trois ans du droit aux allocations d’insertion - sont des femmes. Et ce n’est pas tout, puisque les récentes mesures d’économie adoptées ou prévues par le gouvernement fédéral (réduction de l’allocation de garantie de revenus pour les travailleurs à temps-partiel, suppression de celle pour crédit-temps sans motif,...) ont un impact négatif sur les femmes : « Trois bénéficiaires sur quatre de ces sources de revenus aujourd’hui mises à mal sont des femmes. Dès lors qu’une mesure est davantage préjudiciable aux femmes qu’aux hommes, elle renforce les inégalités contre lesquelles nous affirmons lutter » souligne Véronique Waroux, sénatrice fédérale cdH, dans un communiqué à la presse.

Davantage d’égalité entre hommes et femmes

Pour autant, Jean-Claude Marcourt (PS), ministre de l’Economie au gouvernement wallon, s’est engagé, en regard du « Plan Genres » à promouvoir l’entrepreneuriat féminin. Eliane Tillieux (PS), ministre de l’Emploi et de la Formation en Wallonie, veut quant à elle encourager la participation des femmes au sein de secteurs d’activités professionnelles où elles sont sous-représentées.

Ce faisant, l’objectif stratégique du « Gender Mainstreaming » développé par le gouvernement wallon est de renforcer l’égalité des femmes et des hommes dans la société, en veillant à ce que toutes les étapes des processus politiques (élaboration de lois et mesures, mise en œuvre, suivi et évaluation) intègrent la dimension du genre. Il s’agit donc de tenir compte des différences, notamment socio-économiques, qui existent entre la situation des femmes et des hommes, en vue d’éviter ou de corriger d’éventuelles inégalités.

Gommer les inégalités détectées

Dorénavant, en Wallonie, pour chaque politique concernée, l’intégration de la dimension de genre se déroulera en 3 phases : d’abord, il conviendra d’analyser la composition sexuée des groupes ciblés par les politiques, ensuite d’identifier les différentes problématiques en terme d’égalité d’accès des femmes et des hommes à l’exercice de leurs droits fondamentaux et, enfin, d’ajuster les politiques pour gommer les éventuelles inégalités.

Notez que cette manière de procéder s’est inspirée des propositions déposées par le Conseil wallon de l’Égalité entre Hommes et Femmes (CWEHF).

« A travail égal, salaire égal »

Du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui, pour cette législature, s’est dotée en primeur de lacompétence ministérielle des droits des femmes, on ne s’avoue pas vaincu. Isabelle Simonis (PS), qui porte cette matière spécifique, a pour ambition de sensibiliser le grand public au constat qu’aujourd’hui encore, les femmes gagnent environ 20% de moins que les hommes. Pour y arriver, un mini-site web permettant de faire l’expérience des inégalités salariales entre les femmes et les hommes a été créé. « L’objectif du site Convertis€xe.be est de conscientiser le plus grand nombre à ce problème d’inégalité salariale parfois méconnu du grand public mais aussi d’envisager des pistes de solutions en proposant, par exemple, d’encourager les jeunes à choisir une orientation professionnelle selon leurs intérêts et leurs compétences plutôt qu’en fonction de leur genre, en incitant les femmes à négocier davantage leur salaire ou encore en améliorant l’articulation vie privée-vie professionnelle », explique Isabelle Simonis.

Malgré la législation en vigueur, force est donc de constater que les femmes ne sont au 21e siècle pas encore égalitaires aux hommes. Et si à l’occasion du 8 mars, journée phare pour la place de la femme dans la société, les politiques mettent en lumière leurs derniers projets en matière d’égalité des genres, il faut espérer que ces bonnes intentions se traduisent à terme par des actions concrètes. Car lutter contre les inégalités de sexes n’est pas un combat d’un jour par an mais bien de tous les jours...

Delphine Hotua



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