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« Garantir un accès égal à l'EVRAS »

28/01/14
« Garantir un accès égal à l'EVRAS »

L’EVRAS, qui n’était encore il y a quelques années qu’un programme aux contours flous et à la pratique aléatoire, tend à se généraliser. Les associations du secteur réclament sa mise en pratique généralisée dans un cadre clair.

Lire le dossier :Réforme de la vie relationnelle, affective et sexuelle : comment parler d’amour à l’école ?

Si les associations du secteur de la santé et du bien-être saluent d’une même voix l’évolution du dossier EVRAS, elles ne considèrent pas pour autant la bataille gagnée. «  En ne précisant pas les grandes lignes de son contenu, la FWB (ndlr : Fédération Wallonie Bruxelles, accord de juin 2013) ne se donne aucun moyen d’assurer l’efficience est la plus value de l’EVRAS. » , souligne Catherine Vanesse, responsable du Service formations de la Fédération Laïque des Centres de Planning Familial. «  Le texte manque de définitions claires et laisse aux établissements une trop grande liberté d’interprétation de l’EVRAS ; liberté qui pénalise le dispositif , quand on sait la réticence qu’ont certains établissements à aborder des questions telles que l’avortement, la contraception, etc. », poursuit-elle. Sans parler des difficultés qu’ont les familles elles-mêmes quand il s’agit d’aborder la sexualité, sujet tabou pour certaines encore.

Un enjeu social

Pour garantir un accès égal à l’EVRAS, la FLCPF et plusieurs associations du secteur de la santé, du bien-être et de la lutte contre la discrimination, regroupées au sein d’une plateforme, demandent que les missions de l’EVRAS soient définies selon les critères européens de l’OMS. Elles ont d’ailleurs dressé en avril 2013 une liste de recommandations transmises au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.« Aujourd’hui, tous les rapports relatifs aux matières telles que l’IVG, les grossesses précoces, les violences, la pornographie, recommandent de faire de l’Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Il est donc important que les centres de planning familial puissent entrer dans les écoles et c’est pour cette raison que l’on recommande qu’il y ait à minima deux séances durant le cursus scolaire qui permettent d’informer les élèves », souligne Catherine Vanesse, « sans la généralisation de l’EVRAS, chacun des secteurs sera contraint de renforcer la prévention particulière dans les domaines cités ».

Des intervenants extérieurs

L’EVRAS ne doit pas prendre la forme de cours scolaires, s’accordent à dire l’ensemble des associations, mais plutôt de modules, dispensées par des personnes extérieures, évoluant dans le secteur de la santé et du bien-être (intervenants des Plannings familiaux, des Centres de promotion de la santé…). « Les animations partent du questionnement des jeunes, de leurs inquiétudes, de leurs problèmes (contraception, grossesses involontaires, IVG, MST, IST, identité sexuelle, violences, ...) et présentent l’avantage d’être assurées par des acteurs extérieurs à l’école, compétents et garants de la confidentialité des échanges », explique Catherine Vanesse. Et d’insister sur le fait que l’intervention dans une école ne s’improvise pas et se met en place en concertation : « En préalable elle doit se baser sur une ’une réflexion intersectorielle (PMS, CPF, AMO, organisations de jeunesse, associations, …) pluraliste (laïque, chrétien, pluraliste, socialiste) et locale (acteurs de terrain en contact permanent avec les écoles) ».

Manon Legrand

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