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Incapacités de travail : positif la réinsertion professionnelle anticipée ?

07/08/15
Incapacités de travail : positif la réinsertion professionnelle anticipée ?

Maggie De Block, la Ministre de la Santé, souhaite revoir la procédure de réinsertion professionnelle anticipative des personnes en incapacité de travail. Une perspective qui fait débat !

Parmi les gros chantiers auxquels la Ministre de la Santé, Maggie De Block, s’attaque dans le cadre de l’accord gouvernemental, celui des personnes en incapacité de travail est sur la sellette. D’après les derniers chiffres de l’INAMI, 450 000 personnes sont reconnues en incapacité de travail. Des chiffres en augmentation : en 2013, le nombre d’incapacités primaires aurait augmenté de 6,77% et de 8,61% pour le nombre d’invalides.

Reprise à temps partiel

La dernière proposition de la Ministre consiste à demander aux médecins (mutuelles, accidents du travail, maladies professionnelles) une évaluation des capacités restantes des personnes en incapacité, en vue de leur proposer une procédure de réinsertion anticipative chez leur employeur. Cette solution existe déjà, en quelque sorte, grâce à la possibilité de prester un mi-temps médical, c’est-à-dire de reprendre partiellement le travail, après accord du médecin de la mutuelle. Mais cette procédure n’est possible que si l’employeur donne son accord. Et dans de nombreux cas, il refuse, par crainte de reprendre un employé qui n’a pas retrouvé 100% de ses capacités.

Le problème de l’obligation

La procédure de reclassement, au bout de 2 mois d’incapacité, proposée par la Ministre pourrait s’avérer intéressante pour éviter un décrochage définitif du monde du travail, de la part des personnes concernées. De même que pour permettre une réinsertion plus douce. Mais ce que craignent les opposants de cette mesure, c’est son caractère obligatoire et la sanction (on évoque 10% de perte des indemnités), en cas de refus. Ils craignent aussi que ce caractère obligatoire entraîne des licenciements pour « force majeure », si l’employeur est insatisfait de l’employé, qui ne serait pas en mesure de travailler à 100% de sa productivité.

D’abord régler les causes

Cette mesure risque également d’entraîner les personnes concernées vers une plus grande précarité, si elles ne s’accompagnent pas d’une approche globale préventive. Plusieurs pathologies ressurgiront d’office si leurs causes n’ont pas été enrayées. Dans le cas de burn-out par exemple, si les conditions de travail et les éléments déclencheurs subsistent, il y a fort à parier que celui-ci ressurgira. Même constat pour les pathologies musculo-squelettiques, souvent liées à une surcharge de travail et/ou à un mauvais équipement.

Améliorer le marché du travail

L’augmentation de la pénibilité des conditions de travail est donc à surveiller. Sans oublier le contexte général des conditions d’employabilité, chaque fois plus drastiques et précaires, avec des CDD, des mi-temps et autres contrats précaires, qui seraient aussi épinglées comme causes de l’augmentation des incapacités de travail, ces dernières années.

Sandra Evrard



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