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Les femmes : des aidantes proches en sursis ?

21/10/15
Les femmes : des aidantes proches en sursis ?

70 à 80% des aidants proches sont des femmes. Et quand ces dernières vivent une situation de monoparentalité, les difficultés s’accumulent !

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Pour le troisième volet de ce dossier sur la problématique des aidants proches, nous nous sommes focalisés sur la catégorie de personnes les plus touchées par ces situations : les femmes. Selon la porte-parole de l’asbl Aidants proches, Céline Feuillat, il s’agit de l’un des grands enjeux dans le domaine. Car si les femmes aidantes proches sont en première ligne, spécificité de notre époque oblige, elles sont aussi de plus en plus en situation de monoparentalité. Des critères qui les placent plus que d’autres face à des risques de précarisation.

Pas de répit !

L’année dernière, la Ligue des familles avait réalisé deux études sur ce sujet, qu’il est intéressant de remettre en valeur, dans le cadre du débat actuel. Les chiffres interpellent d’emblée : dans les aidants proches en situation de monoparentalité, les femmes occupent 75% du panel ! 46% des personnes concernées ont plus de 50 ans et s’occupent à la fois de leurs enfants et de parents vieillissant, d’où leur surnom de génération « sandwich ». La moitié possède un emploi, mais 54% ont un revenu net inférieur à 2000€. Autre chiffre qui confirme les propos de l’interview de Céline Feuillat publiés hier : 80% déclarent éprouver des difficultés à obtenir du répit, du temps pour elle ou pour un loisir. En cause : le manque de structures d’accueil. Mais aussi de services d’accompagnement, pour une réinsertion dans le monde du travail, via un soutien professionnel ou une formation, de même que pour un soutien psychologique.

Gare au piège à femmes !

Le manque de temps et l’impossibilité pour un certain nombre de recourir au crédit-temps, serait essentiellement dû à des causes financières. Les allocations étant jugées trop faibles pour subvenir aux besoins de ces femmes qui ont déjà des charges trop lourdes à assumer seules. De plus, 40% des personnes interviewées dans l’étude, sont sans emploi. La question de l’égalité homme-femme est donc au cœur du statut de l’aidant proche, raison pour laquelle les associations comme Aidants proches et la Ligue des familles ne réclament pas d’allocation, histoire de ne pas « piéger les femmes à la maison » ! Au bout du compte, il s’agit surtout de ne pas précariser davantage ou de ne pas faire basculer dans la pauvreté, une catégorie de la population, qui accumule les critères pouvant aller dans cette direction.

Sandra Evrard

A lire :
Deux études sur la problématique des aidants proches en situation de monoparentalité :

Enquête : quelle aide pour les parents solos aidants proches

Quels besoins pour l’aidant proche monoparental



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