Lettre ouverte d'une psychologue
CARTE BLANCHE - Emilie Gérard est psychologue clinicienne et exprime son opinion face aux récents changements qui concernent le secteur de la psychologie.
Depuis quelques jours, le secteur de la psychologie est à nouveau en émulation : la Cour Constitutionnelle a accepté le recours en annulation de l’article 11 de la loi du 4/4/14 ; de nouvelles associations se créent (Appelpsy, Alter-psy…), l’Upppsy communique abondamment sur les réseaux… Tout cela baignant dans un échange de propos agressifs, calomnies entre associations, raccourcis, amalgames… Tout y passe.
Soupir…
Vous aussi vous en avez marre que notre secteur de travail se déchire ?
Ces bassesses me laissent perplexes. Pourquoi certaines associations éprouvent-elles le besoin de se définir dans l’opposition aux autres ?
Je suis psychologue clinicienne depuis douze ans. Depuis que je suis entrée dans cette « communauté des psy », je n’ai rien connu d’autres que ces guerres intestines (FBP vs APPPSY, UPPSY vs Compsy…) qui non seulement me semblent aberrantes entre des professionnels praticiens de la parole et de l’échange, mais en plus paraissent totalement non constructives.
Je n’ai pas connu les vieilles histoires qui justifient ces conflits : elles appartiennent au passé. Point.
Ce que je veux pour ma profession, c’est aller de l’avant, parler positif, se saisir des changements qui sont inévitables d’après moi et leur infléchir une orientation qui va dans le bon sens.
Ce que je veux, c’est une profession qui travaille de concert malgré des divergences d’opinions : rassembler nos forces et nos moyens pour un système enfin cohérent, synergique et efficace, notamment en termes financiers.
Ce que je veux, c’est enterrer ce passé que je ne connais pas et insuffler notre nouvelle énergie dans le secteur de la psychologie clinique et dans notre organe national, la FBP, pour qu’il devienne ce que nous voulons qu’il soit.
Certains me taxeront d’idéaliste. Certes. Ce sont sans doute les mêmes personnes qui ne cessent d’attiser les conflits, de désinformer, de critiquer… ?
J’ai besoin d’autres choses comme psychologue de terrain, et c’est pour cela que je soutiens l’UPPCF (Union Professionnelle des Psychologues Cliniciens Francophones) :
– L’UPPCF est pour tout le monde et contre personne : depuis son existence, elle n’a cessé de travailler pour rassembler, créer des ponts, avancer avec les ressemblances en laissant les divergences sur le côté, dialoguer surtout, garder le lien, négocier avec douceur ce qui nécessite un changement : avec l’APPPSY, la FBP, la Commission, l’APTO, l’ABPN… Elle rencontrera toutes les autres associations pour créer ce grand rassemblement nécessaire pour notre profession. C’est ça dont j’ai besoin ! Une parole respectueuse, qui bâtit.
– L’UPPCF cherche une vision d’ensemble : simplifier ce paysage confus d’associations de psychologie clinique francophone, éviter de payer des cotisations multiples à droite et à gauche, travailler au-delà des conflits d’écoles ou d’idées pour les confronter et permettre l’élaboration de positions communes acceptées par tous les psychologues cliniciens.
– C’est pour ça que l’UPPCF collabore avec la FBP : au lieu de refuser une main tendue, nous préférons la saisir, cheminer ensemble, pardonner le passé, trouver un nouveau consensus. N’est-ce pas la seule voie ?
De plus, il est à contredire certaines diffamations qui circulent sur la toile :
– L’UPPCF n’est pas la FBP, même si nous échangeons en ce moment pour préciser notre partenariat futur
– La Commission des psychologues n’a rien à voir avec ces associations professionnelles : elle est un organe de droit public.
– N’amalgamons pas la psychothérapie et la psychologie clinique, c’est source de nombreuses confusions.
C’est sûr, si Freud, Bateson ou tout autre de nos mentors voyaient la guerre qui nous déchire, ils se retourneraient dans leurs tombes !
J’ai besoin d’autre chose.
Et vous ?
Si vous y croyez et voulez ce que j’ai énoncé, rejoignez-nous à l’UPPCF pour construire l’avenir de notre profession de psychologue clinicien ensemble !
Emilie Gérard, psychologue clinicienne, membre de l’UPPCF
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