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Prisons : Comment prendre en charge les détenus déficients mentaux ?

21/05/14
Prisons : Comment prendre en charge les détenus déficients mentaux ?

Un nouveau centre fédéral de psychiatrie de Gand a été inauguré mardi passé. Il sera destiné aux personnes nécessitant des soins psychiatriques mais qui, en raison d’un risque sécuritaire, ne peuvent pas aller dans un centre psychiatrique habituel. 272 places seront disponibles. Suffisant ?

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Ils ont commis un méfait mais présentaient des troubles psychiatriques au moment des faits. Ces détenus déficients mentaux – environ 4.000 en Belgique - ne vont donc pas en prison mais dans des établissements de Défense sociale, dans des établissements de soins psychiatriques et dans les annexes psychiatriques des prisons. Dans ces derniers, le séjour est normalement temporaire, en attendant une place dans les deux autres types d’établissements. Mais il s’avère que, par manque de place, les séjours peuvent se prolonger. Environ 1.000 personnes déficientes mentales seraient en prison, soit 10% de la population carcérale.

Des soins adaptés à l’état du détenu

Voilà la situation que dénoncent les associations depuis longtemps, notamment dans un Livre Blanc (à consulter ici) à destination des responsables politiques. En effet, la prison ne répond pas aux besoins spécifiques des détenus déficients mentaux. Leur constat est sans appel : « la place des personnes handicapées mentales et malades mentales internées n’est pas en prison ». Et leur demande claire : « Ces personnes doivent avoir accès aux apprentissages et aux soins adaptés à leur état et ce, en vue de leur réinsertion progressive dans la société. »

Des soins privatisés ?

L’ouverture d’un nouveau centre de psychiatrie peut susciter un nouvel espoir puisqu’il est synonyme de places en plus et l’accent y sera mis davantage sur les soins que sur la sécurité. Mais un article d’Alteréchos tempère, expliquant que la gestion du centre de Gand a été léguée à un consortium privé. Non sans conséquence sur la qualité des soins, relate l’article, « si le groupe Parnassia (ndlr : l’un des groupes) est bel et bien spécialisé en soins psychiatriques. Sodexo a fait l’objet de nombreuses critiques en Grande-Bretagne ». Et d’ajouter : « sans faire de procès d’intention, on notera tout de même que le nouveau centre appliquera la norme minimale en termes d’encadrement des détenus psychiatriques : sept soignant pour dix patients ».

Manon Legrand

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