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Psychologues cliniciens : pas de malaise !

29/10/15
Psychologues cliniciens : pas de malaise !

La Fédération Belge des Psychologues (FBP – BFP) réagit à l’information de la RTBF, selon laquelle il y aurait un malaise dans le monde de la santé mentale concernant la mise en application des lois régissant ce secteur. Les psychologues font confiance au Gouvernement pour la réalisation de l’accord gouvernemental

« Il est incompréhensible que certains acteurs fassent du tintouin pour intervenir brusquement dans la loi  », dit Koen Lowet, administrateur délégué de la Fédération Belge des Psychologues. Dans le communiqué de la RTBF, il est déclaré que les bacheliers en psychologie appliquée se font du souci parce qu’ils ne pourraient plus exercer leur profession à cause des possibles adaptations que Maggie De Block compterait faire à la loi sur la santé mentale. « C’est tout simplement du non-sens, fulmine Lowet. La loi sur les professions de santé mentale reconnaît le psychologue clinicien en tant que professionnel de la santé mentale. Il n’a jamais été prévu que les bacheliers en psychologie appliquée seraient reconnus comme une profession à part. Utiliser le fait que Mme De Block doit à présent réaliser les adaptations nécessaires pour mettre en œuvre la loi, c’est pur opportunisme. »

Master versus bachelier

Nonobstant, les psychologues reconnaissent sans hésiter la plus-value de leurs collègues bacheliers. « Les collègues bacheliers constituent assurément un groupe de valeur et beaucoup d’entre eux font finalement une maîtrise en psychologie. Toutefois, au cours des vingt années durant lesquelles nous avons travaillé à ce dossier et malgré nos invitations, ces bacheliers n’ont jamais élaboré une proposition pour se faire reconnaître comme profession de santé mentale. Par ailleurs, ils ne sont pas les seuls acteurs de la santé mentale qui attendent une reconnaissance. Songeons par exemple aux assistants sociaux.  »

Pas de changements !

Les psychologues sont également irrités par des allégations qui circulent en Belgique francophone, selon lesquelles il faudrait s’inquiéter. « Il n’y a pas de quoi s’inquiéter », réagit Koen Lowet. Le secteur attend avec impatience la mise en œuvre de la loi. Les modifications techniques que doit apporter Mme De Block pour y arriver n’y changent rien. Dans tous les domaines, les psychologues sont déjà présents. Des projets sont déjà mis en œuvre pour apporter plus rapidement de l’aide psychologique à la population. Des budgets sont même prévus à l’INAMI. Il n’y a donc aucun fait qui prouve que Mme De Block ne reconnaîtrait pas les psychologues, bien au contraire. » Les psychologues ont toute confiance dans ce gouvernement pour qu’il mettre en œuvre ce qui a été convenu dans l’accord gouvernemental.

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Commentaires - 8 messages
  • Soit Monsieur Lowet est de mauvaise foi, soit il est opportuniste. Ce qui inquiète les professionnel de la santé mentale, c'est la loi sur la psychothérapie. Tous les psychologues ne sont pas formées à la psychothérapie. Et le texte de loi prévoit que seul, les masters auront le droit de la pratiquer. Il supprime sans états d'âmes, d'autres professionnels de la santé mentale. Ce qu'il dit: : l'inami, rien que pour les psychologues et les médecins, s'est très bien.

    France 256 jeudi 5 novembre 2015 08:30
  • Bonjour,
    Je rejoins le commentaire précédent. L'inquiétude des psychothérapeutes (et évidemment pas des psychologues) par rapport à la Loi Muyle d'avril 2014 sur le titre de psychothérapeute se situe au niveau des études de bases pour avoir accès à la formation de quatre années dans une des approches des psychothérapies psychanalytique, systémique, cognitivo-comportementale et humaniste. Dans les modifications de Maggie De Block il semblerait justement que cela privilégierait nettement les détenteurs d'un titre universitaire de psychologue clinicien ce qui est discriminant pour les autres formations universitaires et mêmes les gradués en psychologie ou autre. Etre psychologue et psychothérapeute se n'est pas exercer la même profession. Il faudrait délimiter et préciser dans ce cas le champs d'action du psychologue par rapport au psychothérapeute. Nombre de psychologue n'ont pas fait la démarche de vivre une psychothérapie eux-même ce qui est un pré-requis pour être psychothérapeute dans n'importe quelle approche thérapeutique digne de ce nom, ensuite il faut quatre années de formation en psychothérapie à l'université ou ailleurs. De plus, si l'accès à la psychothérapie passe par l'intermédiaire d'un médecin ou d'un psychologue il faut savoir que cela perturbe la demande du patient qui émane dès lors d'un tiers et plus du patient directement. La demande du patient est très importante dans le processus psychothérapeutique. Je vous rappelle qu'il y a un certain nombres d'années les psychologues ont déjà été privilégiés par exemple dans les décrets des plannings familiaux et ont pris la place de nombre de conseillers conjugaux. Ici les modifications de la Ministre de la santé fermerait l'ouverture à la diversité des psychothérapeutes non psychologues qui sont déjà formées et pratiquent depuis des années. J 'attire votre attention sur le fait qu'il y a aussi déjà une certaine discrimination avec d'autres professionnels tels que sexologues cliniciens (diplômés en sciences de la famille et de la sexualité dans une faculté de psychologie pourtant ) qui ne peuvent pas faire bénéficier leurs patients de remboursement mutuel et sont soumis au régime de la TVA de 21%. Trouvez cela normal ? Cette pétition qui émane de la Plate-Forme des Professionnels de Santé Mentale en cours à tout son sens et j'invite ceux et celles que cela concerne à diffuser et à signer celle-ci. Je vous remercie de m'avoir lue https://secure.avaaz.org/fr/petition/Madame_la_Ministre_Maggie_De_Block_Refusons_les_modifications_de_la_loi_2014_sur_la_Psychotherapie/?fxPhIdb&pv=2

    new jeudi 5 novembre 2015 10:43
  • Je rejoins et soutiens les deux commentaires précédents.
    Je pense qu'il reste malheureusement beaucoup de psychologues qui, sous prétexte de cinq années d'étude universitaire, se prétendent psychothérapeutes, n'estimant pas utiles de faire la formation complémentaire, et encore moins la nécessité de réaliser un travail sur soi! Après 5 week end en hypnose ou en psychothérapie, les voilà psychothérapeutes!
    Il suffit pour cela de lire certains commentaires effrayant sur des forums ou des sites comme lepsychologue.be. Un récent commentaire vient encore d'être publié par une psychologue à ce sujet....celle-ci confondant encore le métier de psychologue et celui de psychothérapeute!
    Comment parvenir à expliquer que ce n'est pas avec 5 années de cours de psychologie de base que l'on devient psychothérapeute, et ce quelque soit le courant?!

    vftp jeudi 5 novembre 2015 14:19
  • Je pense qu'il ne faut pas confondre psychothérapeute et thérapeute! Je trouve normal qu'un "psychothérapeute" ait une première formation de psychologue qui est inscrite dans ce titre. Je pensais du reste que déjà seul le psychologue pouvait avoir cette appellation?
    Du reste, lorsque j'ai passé mon DES universitaire en psychothérapie, la formation était uniquement ouverte aux cliniciens et psychiatres. En parallèle, mon troisième cycle en centre de formation était ouvert à diverses professions dans le domaine de la santé et de l'aide.
    Je rejoins évidement l'idée que pour être psychothérapeute et pratiquer, il faut avoir soi-même suivi un parcours thérapeutique, avoir des supervisions et/ou intervisions et des formations continues. Mais je considère que cela est vrai pour tout type de thérapeutique quel que soit Le paradigme. Je regrette enfin que bon nombre de thérapeutes ne soient pas remboursés s'ils n'ont pas une formation médicale ou paramédicale ( comme les kinésiologues, sophrologues, reiki, yoga, ergothérapeutes, etc.). Et je trouve aussi dommageable que les patients, clients ou bénéficiaires, de psychothérapeutes et thérapeutes ne pourraient profiter de remboursements que dans le cadre de prescriptions médicales. Bien à vous tous les professionnels du soin et de l'aide.

    Nitala vendredi 6 novembre 2015 01:48
  • Je suis amusé par certains commentaires ci-dessus. Quelle sont les qualifications des personnes qui jugent qu'un psychologie ne peut être psychothérapeute. Il y a pléthore de soi-disant écoles ou instituts qui forment comme thérapeutes n'importe qui en cours du soir ou même en quelques samedi. Ne soyez pas hypocrites, derrière ce statuts flou que certains veulent défendre, il y a un business juteux mais pas l'intérêt du patient. Quoi qu'on en dise, le psychologue est soumis à un code de déontologie strict qui a le patient comme centre de gravité. Qui peut en dire autant?

    Jopa vendredi 6 novembre 2015 09:49
  • Les deux associations de défense des assistants en psychologie ont rencontré, à la demande de la fédération belge des psychologues, en mars 2013, Monsieur Lowet et d'autres membres de la fédération. Il est mensonger et même diffamatoire d'affirmer qu'ils n'ont jamais rien fait pour se faire reconnaitre comme professionnels de la santé mentale.
    La loi votée en avril 2014 prévoyait un accès possible aux formations en psychothérapie aux porteurs d'un diplôme de bachelier y compris les assistants sociaux. Cela va t-il être modifié?
    C'est cela que nous défendrons tant du coté francophone que néerlandophone. La pétition qui circule avec plus de 7000 voix prouve à quel point nous sommes reconnus par de nombreux professionnels y compris des médecins, des psychiatres et des psychologues cliniciens... N'est-ce pas un manque de respect, d'ouverture et d'humilité dans ces débats qui perdurent depuis de nombreuses années et qui ne placent jamais le patient au centre de la discussion.....! A méditer!

    respect dimanche 8 novembre 2015 23:35
  • A l'attention de la personne qui a écrit le dernier message:rnBonjour,rnJ'ai beaucoup entendu parlé de la pétition reconnaissant également les diplômes de bacheliers. Pourriez-vous me dire où je peux la trouver?rnJe souhaiterais soutenir cette position, comme beaucoup de mes collègues, psychologues cliniciens et psychothérapeutes à qui je pourrais la faire circuler. rnrnMerci!rnrn

    vftp lundi 9 novembre 2015 16:26
  • Réponse à Jopa "qui peut en dire autant? Je réponds "moi"! J'ai trois diplômes universitaires de niveau maîtrise (dans le domaine psycho-médico-social) dont celui de psychologue. Et j'affirme que le master en psychologie clinique, s'il donne une formation intellectuelle intéressante, ne prépare pas au métier de psychothérapeute. C'est la raison pour laquelle, bien que bardée de diplômes universitaires, j'ai suivi des formations de plusieurs années chacune dans 3 des 4 grandes orientations psychothérapeutiques. Je suis donc très bien placée, contrairement à beaucoup d'autres, pour donner un avis en connaissance de cause. La psychothérapie est un métier exigeant, bien plus que ne l'est celui de psychologue clinicien, qui demande une formation exigeante elle aussi, mais qui ne se base pas que sur un savoir. Il est encore plus important de développer un savoir faire (et ce ne sont pas les 6 mois de stages mal supervisés qui l'enseignent) et surtout un savoir être. Prétendre le contraire est un signe qu'on ne connait pas de quoi il s'agit. Ceci dit, si la psychothérapie consiste à appliquer principalement des protocoles de techniques, tout cette exigence est moins nécessaire et le diplôme de psychologue devrait suffire. C'est d'ailleurs ce que réclament les personnes (à juste titre sans doute) qui pratiquent ce type d'approches. Je réfute aussi l'argument du business juteux qu'on ajoute comme un épouvantail. En effet, toutes les associations qui font partie des fédérations professionnelles reconnues de psychothérapeutes sont des ASBL (c'est -à-dire SANS BUT LUCRATIF!!!!). Leurs tarifs ne sont pas plus élevés que celui de l'inscription au 3e cycle à l'université et ils prennent moins de candidats à la fois pour assurer une qualité de l'enseignement. Les formateurs ne sont pas grassement payés (parfois bien moins que dans leur pratique privée). Í?tant aussi formatrice, je parle encore en connaissance de cause. Il faut savoir qu'il y a 2 fédérations officielles de psychologues cliniciens qui préfèrent défendre un travail de qualité à une position purement corporatiste: ce sont l'APPPsy et l'UPPsy, fort décriées, voire même diffamées par leurs collègues plus corporatistes. N'hésitez pas à les rejoindre. Brido

    Brido mardi 17 novembre 2015 15:25

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