Santé sexuelle : une génération livrée à elle même
Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme via une lettre ouverte aux ministres en charge de l’Enseignement Obligatoire : les adultes de demain seraient excessivement mal informés sur la vie relationnelle, affective et sexuelle.
Les associations : Ex Aequo, la Plateforme Prévention Sida, Sida sos, Sida sol’, Aide Info Sida, SidAids Migrants, Sida-IST Charleroi , Les CheFF (fédération des étudiants homosexuels francophones), le Conseil de la Jeunesse, le CEF (Comité des Élèves Francophones),la Rainbowhouse.
Le 12 juillet 2012, un décret avait été adopté afin de modifier diverses dispositions concernant l’Enseignement à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) pour l’enseignement fondamental et secondaire.
L’EVRAS, un enjeu majeur pour la jeunesse
L’EVRAS a pour but de favoriser la santé et le développement affectif, sexuel et relationnel de tous les jeunes, son existence est un enjeu de société majeur. La génération de jeunes adultes a besoin d’un lieu et d’un temps pour discuter de sexualité, droit reconnu par les Nations Unies et l’OMS.
Cependant, ce décret n’est toujours pas opérationnel deux ans plus tard et de nombreuses questions persistent : quand ce décret sera-t-il systématique ? Quelles en seront les thématiques spécifiques et les principaux objectifs ? Comment un accès égal à ces informations dans tous les établissements scolaires pourra être il assuré ?
Une désinformation alarmante
A travers d’une lettre ouverte aux ministres en charge de l’Enseignement Obligatoire, les associations soulignent le fait qu’une grande majorité d’adolescents n’est pas suffisamment informée sur des faits essentiels. 1 jeune sur 5 parmi les 2èmes, 3èmes et 4èmes secondaires n’a jamais eu l’occasion de participer à des activités d’animation EVRAS lors de son parcours scolaire et plus de 25% de la jeunesse aurait une méconnaissance des risques de transmission du VIH lors d’une relation sexuelle non protégée.
Certaines IST sont en légère augmentation, comme la syphilis et les gonorrhées, deux maladies vénériennes ainsi que la chlamydia. Cette dernière ne présente aucun symptôme mais peut provoquer la stérilité chez la femme, en bouchant les trompes.
L’Organisation Mondiale de la Santé rappelle l’importance de mettre en place des cours d’éducation sexuelle dès l’âge de 10 ans.
Les associations, à travers cette lettre ouverte, exigent la mise en œuvre réelle et égalitaire de l’EVRAS durant tout le cursus scolaire, afin de sensibiliser le mieux possible la jeunesse.
De nombreuses associations contre le VIH
1177 infections par le VIH ont été détectées en Belgique en 2011, soit plus de 3 par jour : le nombre de nouvelles contaminations reste extrêmement élevé. La tranche d’âge des 25-34 ans reste la plus touchée, tendance qui se renforce d’année en année : 160 cas détectés en 2011 contre "seulement" 40 cas en 1999. 40 jeunes de 15 à 24 ans ont aussi été diagnostiqués positifs en 2011 : l’information se doit d’être renforcée. Sur ce volet, un Plan interfédéral de lutte contre le Sida a été présenté en octobre 2013. Mais pour le moment, rien ne s’est concrétisé. Différentes associations comme la plateforme Prévention Sida ou Sida SOS proposent des sites complets sur les différentes IST : il est aussi possible de se rendre directement sur place dans leurs centres.
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