Le burnout des médecins
Evolution au cours du temps et impact d'une formation psychologique
Une communication inadéquate, couplée à un manque de formation des médecins concernant les aspects psycho-relationnels en oncologie, conduisent à des conséquences néfastes tant au niveau de la qualité des soins prodigués aux patients, que sur la santé mentale des médecins qui peuvent développer un syndrome de burnout suite à l’exposition prolongée et répétée au stress. Dans ce mémoire, nous avons étudié, de manière exploratoire et qualitative, l’impact psychologique et physiologique d’une formation à la communication et à la gestion du stress au sein d’une population de médecins en burnout. Deux groupes de médecins ont été comparés, le premier a bénéficié de la formation tandis que le second n’y a pas participé (groupe contrôle). Cette comparaison a eu lieu avant la formation (temps 1), ainsi qu’après la formation (temps 2) – ou 5 mois après la première évaluation en ce qui concerne le groupe contrôle. Nous avons estimé, grâce à des mesures subjectives, leurs niveaux de burnout, d’anxiété et de stress. Nous avons également effectué des mesures objectives des variables physiologiques qui y sont liées (le rythme cardiaque et le taux de cortisol) lors d’un entretien simulé standardisé. Contrairement à nos hypothèses, selon lesquelles les niveaux de burnout, d’anxiété et de stress auraient diminués suite à la formation, il s’est avéré que celle-ci n’est pas parvenue à la réduction espérée. Les niveaux de burnout, d’anxiété et de stress restent stables au sein du groupe de formation et contre toutes attentes, diminuent au sein du groupe contrôle. Les mesures physiologiques du rythme cardiaque et du taux de cortisol confirment ces tendances. Ceci est sans doute du à la charge émotionnelle qu’induit la formation en enseignant des stratégies destinées à être plus proche émotionnellement du patient. L’évolution temporelle naturelle et l’augmentation de l’expérience professionnelle seraient donc plus efficaces pour réduire le niveau de burnout que la participation à une formation à la communication et à la gestion du stress, bien qu’elles ne suffisent pas à le faire disparaître. Il serait intéressant de renforcer le module de formation à la gestion du stress, ou d’insérer un suivi psychologique des médecins dans une prochaine étude pour pallier à cet effet. A moins que la relative stabilité du burnout ne soit qu’un effet à court terme de la formation ? Peut-être faudrait-il un peu plus de temps aux médecins pour intégrer ces nouvelles stratégies ? Nous pouvons espérer que le niveau de burnout aurait diminué si nous le mesurions six mois plus tard…
Contact: cdetervi@ulb.ac.be
Auteur
Deterville Christelle
Email :Etudes : Licenciée en Sciences Psychologiques
Etablissement : Université Libre de Bruxelles
2007, 163p.
Thème : Santé mentale