La pertinence du curriculum de puériculture en Belgique francophone
Recherche exploratoire sur le développement des co
Dans les milieux d’accueil pour jeunes enfants (0-3 ans) en Belgique francophone, le personnel est composé en majorité de puéricultrices. Dans certains pays européens, le niveau de formation initiale des travailleurs qui encadrent les jeunes enfants est d’un niveau supérieur.
Partant de ce constat, ce mémoire se penche sur le curriculum de puériculture en se posant la question de sa pertinence. En effet, il s’agit d’un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur de type professionnel. Ce type d’enseignement est dévalorisé et accueille trop souvent des élèves avec un parcours scolaire difficile. A l’aide de la Pédagogie de l’Intégration, nous essayerons de comprendre comment les élèves en formation acquièrent les compétences demandées par le Programme d’Etude de puériculture.
Pour cela, nous nous pencherons sur la notion de compétence, de ressource et de situation permettant d’intégrer ces ressources en vue de pouvoir mobiliser une compétence professionnelle.
Pour savoir si le curriculum de puériculture est pertinent, nous analyserons la manière dont il est structuré et les moyens qui y sont prévus pour installer les différentes ressources. Nous avons effectué une recherche exploratoire auprès de différents professionnels de la petite enfance, qui a permis de dégager l’hypothèse selon laquelle il existerait des limites inhérentes au curriculum. Ces limites empêcheraient de mobiliser les compétences professionnelles nécessaire au métier de puerticulteur/trice.
Cette hypothèse sera testée à la lumière de l’analyse de 8 entretiens de professeurs de l’option puériculture. Il en ressort que ce curriculum permet bien d’acquérir des compétences professionnelles nécessaires au métier. Cependant, il existe bien des limites à la maîtrise de ces compétences. Nous retrouvons ainsi des lacunes chez le public-cible en termes de capacités transversales et psychosociales. Il s’agit ici de la méthodologie de travail ainsi que de la capacité réflexive, toutes deux essentielles dans les apprentissages du métier de puériculteur/trice. Ensuite, la cohabitation au sein du curriculum d’une formation commune propre au secondaire et de l’option puériculture semble empêcher l’organisation optimale des apprentissages et des stages.
Nous en concluons qu’il serait plus adéquat, pour que les élèves maîtrisent les compétences en fin de formation, d’organiser ces études dans un cycle post-secondaire. Pour continuer cette recherche, nous pensons qu’il serait intéressant de se pencher sur la motivation des élèves et sur l’évolution de celle-ci dans les apprentissages. Ensuite, la question du rapport à la pratique pourrait être approfondie à travers le regard des élèves et non plus à travers celui des enseignants. Enfin, il serait intéressant d’analyser la politique curriculaire qui détermine la structure actuelle du curriculum de puériculture. Pourquoi cette formation est-elle organisée dans l’enseignement secondaire supérieur de type professionnel ? Quelles en sont les raisons sociales et/ou économiques ?
Dans ce mémoire, nous avons utilisé principalement les travaux de Xavier Roegiers sur la Pédagogie de l’Intégration et de Pierre Pastré sur l’analyse de l’activité et du processus d’apprentissage.
Auteur
Matthieu Lallemand
Email :Etudes : Sciences de l'Education - option formation d'adultes
Etablissement : UCL- FOPA
2011, 180p.
Thème : Enfance, jeunesse