"Titre du TFE temporaire"
Pourquoi articuler travail social individuel, travail de groupe et travail social communautaire au sein d'une initiative locale d'accueil ? Enjeux méthodologiques, éthiques et limites
Introduction :
Ne vous y méprenez pas : ce titre de TFE est bel et bien définitif ! Peut-être aurez-vous pensé : « Est-ce une erreur d’impression ? » et opéré un délit de faciès en jugeant un livre à sa couverture ? Ou peut-être cette première impression vous aura-t-elle invité à en savoir davantage ? Voilà une prise de risque qui se veut le reflet de toute l’incertitude qu’un titre de séjour temporaire représente. Car comme aboutissement d’un bachelier d’assistant(e) social(e), ce travail de fin d’études mettra en scène les demandeurs d’asile comme personnages principaux.
En effet, c’est à ce public que je me suis principalement consacrée durant mes stages de deuxième et troisième années au sein du Service étrangers du CPAS de Soignies. Le travail social y fut enrichissant, varié, interpellant aussi. C’est pourquoi j’ai choisi de poser comme question de départ : « Pourquoi articuler travail social individuel, travail social de groupe et travail social communautaire au sein d’une initiative locale d’accueil ? Enjeux méthodologiques, éthiques et limites ».
Pour tenter d’y répondre, nous commencerons par contextualiser l’accompagnement social. D’une part, le cadre institutionnel abordera les moyens que le Service étrangers se donne pour remplir ses différentes missions et obligations. D’autre part, un temps sera consacré à la population à laquelle ce Service s’adresse, soit ses particularités et ses attentes. Plusieurs schémas agrémenteront cette première partie, de même que quelques regards critiques la ponctueront.
Nous entrerons ensuite dans le vif du sujet. Après avoir fait un bref rappel méthodologique quant aux trois types de travail social, nous nous intéresserons plus largement au public demandeur d’asile. Au cours de cette deuxième partie, théorie et pratique s’articuleront de telle sorte à rendre la lecture davantage pertinente. Quelques exemples concrets ou témoignages illustreront également la théorie. Pour une question de confidentialité, tous les prénoms évoqués seront fictifs.
Associée à un réel parcours du combattant, la procédure d’asile s’apparente à un « no man’s land administratif » où les demandeurs d’asile errent dans le temps et dans l’espace. Corrélée à cette précarité juridique, la contention dans l’attente infinie pèse sur les capacités de résistance de l’individu et induit une précarité psychologique, non sans lien avec une précarité socio-économique également. Dans ces conditions, nous verrons comment et pourquoi il est nécessaire d’offrir un accompagnement social personnalisé ainsi que ce qui a bien ou moins bien fonctionné lors de ma pratique de stage.
Par la suite, une attention particulière sera accordée à la problématique du logement. Car si les demandeurs d’asile obtiennent une reconnaissance juridique, ils ne sont pas au bout de leurs peines pour autant. Semé d’embûches, le chemin de « l’intégration » est long, voire pénible. Dans un contexte de réticence face à l’Étranger, nous verrons quels rôles doit tenter de remplir le travail social communautaire. La dialectique entre identité et altérité sera abordée et plusieurs éclairages socio-anthropologiques seront amenés.
Mais outre juridique, la reconnaissance peut prendre différents visages et s’avérer primordiale lorsque nous accompagnons des personnes déracinées puis opprimées par quelque chose qu’elles ne maîtrisent pas. Pourquoi devons-nous, en tant qu’intervenants sociaux, mettre un point d’honneur à cette reconnaissance ? C’est peut-être là toute la quintessence du travail social.
Enfin, les travailleurs sociaux eux-mêmes sont les autres personnages principaux de cet accompagnement. Il paraît donc évident de leur consacrer quelques instants au même titre que leur public. Nous nous arrêterons principalement sur les exigences professionnelles que suppose un contexte de travail multiculturel et les réalités de terrain avec lesquelles les intervenants doivent conjuguer. Loin d’être infaillibles, ces derniers peuvent également être sujets à une souffrance psychique, conséquence notamment de pratiques managériales et d’un manque de considération. D’ailleurs, sont-ils, eux aussi, en mal de reconnaissance ? Dans ce contexte, il s’agira de proposer quelques pistes d’action afin de rendre possible une certaine articulation du travail social individuel, de groupe et communautaire, d’en identifier les enjeux éthiques et méthodologiques ainsi que les limites.
Auteur
Coraline Caliman
Email :Etudes : Bachelier assistant-e social-e
Etablissement : HELHA Montignies-sur-Sambre
2018
Thème : Immigration & intégration