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La place du psychologue dans la formation des jeunes adultes

07/05/18
La place du psychologue dans la formation des jeunes adultes

Coaching, développement personnel, accompagnement du projet professionnel… Sous diverses dénominations, l’implication des psychologues dans la formation des jeunes adultes est croissante. Gros plan sur une mission particulière et cruciale.

L’accompagnement psychologique du jeune en formation est fondamental. En effet, les « compétences douces » (la connaissance de soi, la communication, la gestion des critiques, l’adaptation au changement …) sont essentielles dans la construction de leur projet professionnel. Elles constituent le levier indispensable pour mettre à profit les apprentissages reçus et pour les traduire en réels changements de vie.

L’importance de ces compétences

Une étude de l’université flamande KU Leuven, présentée sur le site de la Centrale de l’Emploi de la Ville de Bruxelles, porte sur les principaux « soft skills » (les compétences douces ou interpersonnelles) chez les jeunes. Cette étude montre deux phénomènes d’importance. D’une part, il apparaît que les jeunes interrogés surestiment leur niveau dans ce domaine. D’autre part, ces compétences, fort prisées par les employeurs, sont considérées comme peu utiles par les jeunes. Ce double écart peut être lourd de conséquences pour l’avenir professionnel de ces jeunes.

Des conséquences à ne pas négliger

L’absence ou le faible niveau des compétences interpersonnelles peut avoir un impact énorme sur la vie professionnelle du jeune et notamment susciter des conflits sur le lieu de travail. Mais cela peut également entraîner, dans le chef de l’employeur, la décision de renoncer à l’embauche du jeune en question ou celle de mettre fin à son contrat. D’où l’absolue nécessité d’inclure le développement de certaines aptitudes dans les programmes de formation.

Une tâche particulière pour le psychologue

Difficiles à quantifier, à mesurer, ces compétences sont également difficiles à travailler. Elles ne se résument pas à des « modes d’emploi » généraux et nécessitent qu’un temps raisonnable leur soit consacré dans la construction du programme de formation. La ponctualité, l’écoute, la présentation de soi, l’adaptation au changement, la communication, la gestion des critiques, la connaissance de soi (en termes de forces et faiblesses) devront être abordées. Pour ces matières particulières, le psychologue devra donc œuvrer dans un cadre rassurant et sous forme d’apprentissages ludiques. Il pourra ainsi accompagner le jeune dans le développement de ses propres ressources.

Conscientiser les jeunes, une nécessité

Le psychologue ne pourra pas aborder efficacement ces matières avant d’avoir conscientisé le jeune à l’importance de développer de telles ressources. En ce sens, le programme d’accompagnement ne pourra débuter qu’après avoir répondu à la question légitime que se pose le jeune (et que nous entendons souvent en formation) : « A quoi ça sert ?! ». N’oublions pas que le développement personnel ou professionnel ne fait parfois pas du tout partie de leur culture et qu’il leur apparaît souvent comme une perte de temps par rapport aux autres cours plus directement valorisables à leurs yeux.

La prise en compte du contexte

Enfin, ces matières délicates ne peuvent se travailler sans la prise en compte du contexte de vie du jeune. Souvent, les parcours ont été chaotiques, avec peu de soutien extérieur. Ils ont parfois connu la précarisation et des événements de vie difficiles (périodes de vie dans la rue, nécessité d’assurer sa subsistance ou d’aider des proches, perte d’estime de soi …). Le cadre devra dès lors retenir toute l’attention du psychologue et prévoir des moments individuels. En effet, tout ne pourra pas se travailler en groupe car les trajets de vie auront alors du mal à se dire et le jeune ne pourra pas reconnaître devant ses pairs ses faiblesses et les éléments de vie qui les expliquent.

Un levier indispensable

Les compétences interpersonnelles peuvent apparaître comme annexes dans une formation plus technique. Elles sont pourtant indispensables dans un parcours d’insertion professionnelle. L’implication du psychologue dans tout programme à visée formative est donc, à mon sens, incontournable.

DB, psychologue

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