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Autisme : le GAMP attend des gestes forts de la part des nouveaux élus

24/09/19
Autisme: le GAMP attend des gestes forts de la part des nouveaux élus

À l’occasion de la rentrée parlementaire, le Groupe d’Action qui dénonce le Manque de Places pour personnes handicapées de grande dépendance a interpellé les députés des Parlements de la COCOM et de la COCOF. Le GAMP a dénoncé les carences graves de solutions d’accueil et accompagnement des personnes handicapées de grande dépendance à Bruxelles et une vision dépassée de l’autisme. Découvrez son message aux élus !

Depuis 2005, nous organisons des manifestations et actions afin que l’aide aux personnes les plus fragiles de notre société soit prise en compte par les politiques régionales, en fonction de leurs véritables besoins. Ainsi, nous avons pris connaissance des nouveaux accords gouvernementaux et tenons à vous faire part de nos inquiétudes.

Si nous saluons toute une série d’engagements et mesures réclamés depuis de nombreuses années par le secteur (soutien aux aidants, recensement des besoins, information, services d’aide à l’inclusion) nous restons sur notre faim par rapport à des problématiques mises en évidence, et à plusieurs reprises, pendant les précédentes législatures.

Les mesures promises qu’en petite partie mises en œuvre

Plus particulièrement, nous pointons les carences graves de solutions d’accueil et accompagnement des personnes handicapées de grande dépendance. A ce jour, plus de 350 personnes recensées dans la liste grande dépendance de la COCOF à Bruxelles sont sans solutions d’accueil. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg ! Nous vous rappelons que la Belgique a pour cela été condamnée par le Comité Européen des Droits Sociaux (CEDS) en 2013. A ce jour, les mesures promises n’ont été qu’en petite partie mises en œuvre.

Un exemple parmi d’autres, la situation de la Coupole Bruxelloise de l’autisme, centre de jour et hébergement pour personnes autistes lourdement handicapées. Ce service accueille depuis 2014 des adultes dont aucun service ne voulait, avec la promesse officielle de normes d’encadrement renforcées dans le cadre du Décret Inclusion publié la même année. 5 ans après, l’arrêté relatif à ce type de services reste dans les limbes de la COCOF, faute de fonds suffisants. Pire, la Coupole se voit maintenant pénalisée par la COCOF pour ne pas avoir atteint, à cause du manque d’encadrement, le nombre maximal de 15 personnes exigé. Paradoxalement, la Coupole va devoir supporter une perte annuelle de plus de 20.000 euros en subsides et réduction de personnel. C’est une pénalité injuste et scandaleuse au vu des engagements pris par les ministres précédents. Des personnes ayant des importants problèmes de comportement risquent bel et bien d’être exclues de leur lieu de vie ou de ne jamais être accueillies, faute de priorisation politique !

Pourquoi compliquer davantage une situation institutionnelle déjà assez complexe ?

Cela nous amène à vous signaler les questions relatives à l’autisme que notre groupe d’action a mis en évidence tout au long de la législature précédente. Un jeudi de l’hémicycle sur le parcours de vie des personnes autistes a mis cette année en exergue la nécessité impérative d’offrir aux enfants autistes, dès le diagnostic, des interventions de stimulation intensive. Les modèles sont connus, les pratiques éducatives et comportementales aussi, en ligne avec les recommandations nationales et internationales. Éduquer les jeunes enfants, leur donner des moyens de communication, travailler leur autonomie le plus tôt possible peut leur permettre d’éviter ou réduire significativement les surhandicaps éducatifs dont aujourd’hui sont atteints bon nombre de nos adultes.

Ainsi, une résolution pour l’accompagnement de l’autisme a été adoptée par le Parlement de la COCOF au mois d’avril de cette année. Le nouvel accord du gouvernement bruxellois renvoie la mise en oeuvre de cette résolution à la COCOM. Comment une résolution francophone va-t-elle s’articuler dans le bicommunautaire ? Pourquoi compliquer davantage une situation institutionnelle déjà assez complexe ? Cela ne peut que nous inquiéter !

Nous tenons à signaler que le secteur assure déjà information et support aux familles concernées par l’autisme. Celles-ci ont davantage besoin d’interventions éducatives, de formations et de guidance parentale. Elles ne se contenteront pas d’un énième site ou d’informations déjà accessibles sur Internet. L’écart entre le temps des politiques et le temps des parents reste béant.

Les familles sont prêtes à des nouvelles actions, entendez-les !

Le GAMP



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