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ID@work continue sur sa lancée

02/06/17
ID@work continue sur sa lancée

Certaines initiatives en matière d’inclusion ont un impact concret dans le quotidien. C’est le cas d’ID@work, qui encourage les entreprises dites "classiques" à engager des personnes porteuses d’un handicap. Depuis 2015, le projet prend de l’ampleur.

L’inclusion est un sujet très "à la mode" à l’heure actuelle, dans tous les domaines. Que ce soit en matière d’accessibilité, dans l’enseignement ou au travail, une ouverture et des mesures concrètes envers les personnes porteuses d’un handicap deviennent fondamental. Né après les Special Olympics de 2014, à l’initiative de l’Antwerp Management School, en collaboration avec la HEC Liège et opérationnel depuis 2015, lD@work a été un des premiers acteurs de ce changement, dans le monde du travail. Le projet encourage l’embauche de personnes en situation de handicap mental. Au début de l’été 2016, le Professeur Benjamin Huybrechts, de la HEC Liège, expliquait le projet et ses objectifs au Guide Social.

La naissance du projet

ID@work a débuté en octobre 2015, pour une durée d’un an. Il a bénéficié des financements de la secrétaire d’Etat pour l’égalité des chances et des personnes handicapées, Elke Sleurs, ainsi que du ministre Willy Borsus. « Nous avons aussi des partenaires plus spécifiques à Anvers et Jemeppe-Sur-Sambre, ainsi que des entreprises qui nous soutiennent. Dans l’équipe, deux chercheurs atteints de handicap mental ont été engagés pour mener à bien le projet », explique B. Huybrechts.

Les objectifs

Le projet a trois objectifs principaux : un livre blanc, le développement d’une application web, ainsi que des modules de cours pour les professionnels en GRH. « Le livre blanc regroupe des exemples de pratiques concrètes, que nous mettons à disposition des entreprises. En fonction des secteurs, il les aide à mener la réflexion en vue de l’embauche éventuelle d’une personne en situation de handicap mental et à adopter la meilleure façon de faire ». L’application web, elle, permettra aux entreprises de tester leurs connaissances pour embaucher des personnes atteintes de handicap mental. Les modules de cours « seront réservés aux professionnels en gestion des ressources humaines, afin de leur donner les clés pour travailler efficacement avec les personnes. »

Et concrètement ?

ID@work réalise des entretiens avec des entreprises qui, actuellement, emploient déjà des personnes handicapées mentales. « Les chercheurs établissent les défis, les obstacles, demandent aux entreprises pourquoi elles ont choisi d’engager ces personnes », dit B. Huybrechts. A terme, le projet souhaite encourager les entreprises de la filière « classique » à engager ce type d’employés. « Le taux d’emploi des personnes handicapées en Wallonie est très faible, seulement 5%. Sans se substituer aux entreprises de travail adapté, mais plutôt en complément, nous souhaitons donner de la visibilité à la filière classique et les encourager à faire ce type d’embauches. »

La clé : s’adapter

Engager une personne atteinte de handicap est un défi pour une entreprise, certes. Cependant, elle peut adopter plusieurs mesures qui faciliteront la transition. « Il est important d’avoir une interaction entre le travailleur et l’employeur et de pouvoir adapter la charge de travail », explique B. Huybrechts. Dans certains cas, l’entreprise voulant faire au mieux, celle-ci anticipe les besoins du travailleur. Malheureusement, cela ne fonctionne pas souvent. « C’est en général la personne elle-même qui demande à son employeur d’adapter son travail : utiliser des outils visuels pour l’exécution des tâches par exemple ou faire des plannings quotidiens contribuent à une meilleure productivité. »

Quels avantages ?

Le retour des entreprises qu’ID@work a rencontrées est positif. « Au niveau humain, engager une personne atteinte d’un handicap mental est un enrichissement certain. De plus, elles deviennent extrêmement loyales et motivées par le travail de l’entreprises et dès lors, des ambassadeurs hors pair. Au niveau de la culture de l’entreprise, elles replacent l’humain au centre et aident à relativiser ». Il y a cependant eu certains cas problématiques, souvent dûs à un manque d’informations. « Si les collègues ne sont pas prévenus correctement et que le travail n’est pas adapté, il est arrivé que ça se passe mal. De même, si la motivation première de l’entreprise est économique, sans réelle autre motivation derrière, il s’est avéré que l’expérience ne fonctionnait pas. »

Crédit photo : Reporters/Eric Herchaft

Plus d’infos sur le site d’ID@work

La rédaction

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